27 août 2009

Les limites anthropologiques du capitalisme de marché

Très intéressante contribution de Pascal Lamy, directeur général de l’OMC… et militant socialiste, dans le cadre du débat sur la crise de la social-démocratie lancée par le journal Le Monde.

Pour lui, la crise touche l’ensemble de la social-démocratie européenne : « la faiblesse idéologique dont ils [les socialistes français] souffrent s’est plutôt étendue aux autres socialistes européens… ».

Aussi, il est urgent que cette gauche européenne remette à jour sa critique du capitalisme de marché sur la base de trois clivages avec la droite : la traditionnelle opposition liberté/égalité, avec son prolongement marchand/gratuit (on peut rêver à cette occasion d’une vraie réflexion de gauche sur la place de la Culture), et l’émergente contradiction économie/anthropologie.

C’est sur ce dernier clivage que, selon lui, la gauche doit engager une réflexion de fond à la fois « plus critique et plus sophistiquée ».

C’est ainsi que sur les limites écologiques du capitalisme, la gauche doit s’engager sans complexe car, « si la concurrence est le concept fondamental de la droite et la solidarité celui de la gauche, l’écologie est une dimension de la solidarité… ». Mais, plus profondément, pour Pascal Lamy, il faut réfléchir à la limite anthropologique du capitalisme de marché, car « celui-ci met une pression trop forte sur l’individu ».

Pour ma part, depuis le triomphe du capitalisme financier à l’anglo-saxonne sur le capitalisme rhénan qui, malgré ses insuffisances, pouvait cohabiter avec une certaine forme de social-démocratie, j’ai toujours été persuadé que la gauche institutionnelle ne pouvait faire l’impasse sur cette réflexion de fond si elle voulait encore être utile.

Du coup, pour mieux comprendre « les enjeux d’identité, de sentiment d’appartenance, de culture et de civilisation qui ont été négligés jusqu’à présent », les anthropologues et les sociologues seront plus utiles, au moins dans un premier temps, que les juristes et les économistes.

On est bien loin du débat surjoué et nombriliste des primaires…

3 commentaires:

Anonyme a dit…

I…SMES ET I… PHONES.

Certes…
Le problème est que les sociologues (ces gens « de gauche » pour la plupart qui refusent que leur labo de recherche s’installe dans les quartiers où vivent les communautés qu’ils étudient avec compassion) et les anthropologues, qui concentrent la majeure partie de leurs études sur les populations « défavorisées » ou les peuplades opprimées ou en voie de disparition (c’est plus politiquement correct et plus « vendeur »), parent leur objet étude de toutes les vertus et/ou leurs accordent toutes les justifications (un peu comme avec le syndrome de Stockholm) pour des modes de pensée ou d’action que l’on condamne dans les populations des pays développés, qui sont a priori coupables de tous les malheurs du monde depuis, en gros, les « Grandes Découvertes » et qui doivent donc, a priori, porter pour l’éternité la culpabilité de leurs ancêtres et faire acte de repentance. C’est le nouveau « fardeau » de l’homme blanc, même s’il s’appelle Obama !
Donc leurs analyses sont, pas toujours mais souvent, tout autant « biaisées » que celles des éminents juristes ou des économistes distingués.

Cela dit, tout n’est pas à jeter et en ce qui concerne le Marché et l’Etat, on peut commencer par lire Keynes qui reste pour le moins pertinent (on l’a vu – si j’ose dire - sauter sur la crise comme la Légion en son temps sur Kolwezi) mais aussi les historiens et notamment ceux qui utilisent, dans la lignée de Braudel, la notion de « temps long » comme concept opérationnel. Cela permet de relativiser les différences parfois plus qu’apparentes que réelles entre les « ismes ».

Commandant Dromard.

PS : cela n’a rien à voir (quoi que…) mais pour changer des pommes au four , il est probable que ce ne sont pas les IPhones qui vont imploser ou exploser (à part leur forfait) ce week-end à la Rochelle, en face –quelle ironie – de cette Ile de Ré où d’aucuns ont su bien accommoder – dans la durée et avec profit – les « ismes ».
Et je doute fort que, même si ça s’impose avec la spécialité locale - les huitres, - les discussions ne vont pas se terminer par un beurrage collectif de tartines dans la cuisine en se risquant sur le bizarre – « y’a d’la pomme » - (toujours les IPhones décidement), mais plutôt par « Touche pas au grisbi, s…..».

Anonyme a dit…

Pour ceux qui peuvent le faire je conseil vivement aux camarades qui se disent encore hommes de gauche... d'écouter l'intervention de JEAN LUC MELANCHON ce matin sur FRANCE INTER .
que du bonheur

Unknown a dit…

Pascal Lamy remettant en cause le capitalisme ?

Lui le plus grand dérégulateur* de son histoire, lui le capitaine du Titanic de la globalisation.

"Le capitalisme de marché est plus inégalitaire qu’avant"

Ben on va chercher les responsables, hein Pascal ?

Oh ben merde alors, on a pas eu a chercher bien loin, c’etait toi le pompier pyromane, "un homme de gauche" ! !

Confier l’OMC a Lamy ca a été comme " allumer un barbecue dans l’Esterel au mois d’aout ".

Son bilan parle pour lui : le Chaos (commercial et écologique) a l’echelle de la planéte, les matiéres premiéres flambant au gré de la spéculation.

Arretes d’insulter notre intelligence "l’ami " Pascal, tais toi et "casses toi, tu nous salis" nous gens authentiquement de gauche.

Voila ce "socialiste" nous donnant maintenant de doctes lecons, aprés avoir dévasté le tissu industriel du continent , avec son accord géneral de merde sur les services (AGCS), lui l’un des architectes de l’explosion des délocalisations et par conséquent du fret maritime, source de 30 % de la pollution mondiale !

Janus, lacquais du Capital

Cela ressemble au "J’avais tort" d ’Alan Greenspan, autre faucon du libéralisme décomplexé, ancien gouverneur de la Fed américaine, qui vient d’admettre avoir eu tort en matière de dérégulation bancaire.

JANUS l’homme aux deux visages

La plus grande imposture est que Lamyl se dise socialiste ou s’estime encore comme tel. Quel dévoiement du sens meme du mot socialiste !
http://salades-nicoises.net/spip.php?article265