25 août 2009

A propos du 6e canton…

Décidément, à Nice, on vote beaucoup et aux dates les plus improbables… Après « l’élection – pont du 1er mai » (12e canton), voici « l’élection – prérentrée scolaire ». On comprend aisément les raisons politiciennes qui président à ce type de choix, mais on ne peut que regretter ces dénis de démocratie qui visent à fabriquer sciemment de l’abstention. Au final, personne ne sera gagnant.

L’annulation elle-même n’est pas non plus une bonne nouvelle pour la démocratie au sens où nous l’entendons à Gauche Autrement. La décision du Conseil d’Etat sanctionne une faute minime dans la présentation des comptes de Jean-Pierre Mangiapan. Cela veut dire que même un élu chevronné (ô combien !) peut être dépassé par la complexité des règles qui, désormais, encadrent les campagnes électorales. A terme, il faudra que les candidats, en plus de l’expert-comptable, aient recours à de véritables spécialistes en droit électoral. Ce qui condamne presque à coup sûr, pour des raisons financières, les candidats indépendants des appareils subventionnés par les fonds publics.

Sur le contexte politique de l’élection, le moins que l’on puisse dire est qu’elle risque d’être difficile pour l’opposition.

Tout d’abord, parce que la droite présente un bon candidat dont nous avons pu, en tant qu’élus, vérifier l’efficacité dans son poste d’adjoint aux écoles.

Ensuite et surtout, à cause de l’attitude de la Fédé PS 06, une fois de plus serait-on tenté de dire

Alors que Martine Aubry, Vincent Peillon il y a encore deux jours, et bien d’autres leaders nationaux font de vibrants appels au rassemblement de la gauche, les socialistes locaux présentent un candidat dans un canton où la gauche des appareils était représentée la dernière fois par les Verts. On imagine le trouble provoqué par cette décision, même au sein du PS. Un universitaire, responsable fédéral, n’a-t-il pas d’ores et déjà décidé de soutenir Vincent Péchenot dès le premier tour ?

De plus, les deux candidats présentés illustrent jusqu’à la caricature les dérives de l’appareil PS. Entendons-nous bien : le candidat et sa suppléante ont de grandes qualités. Ils sont jeunes, sympathiques et peuvent se révéler brillants. Mais, pur produit du système, ils n’ont jamais eu d’activités professionnelles indépendantes de leur engagement politique. Du coup, leur expérience et leur notoriété sont faibles en dehors du microcosme. Et ils sont tous deux très liés à la Région : le candidat, en étant le principal collaborateur (salarié) du vice-président, la suppléante, en étant conseillère régionale (élue sur liste). S’ils perdent cette élection, leur défaite sera celle de la Région et de Michel Vauzelle. A quelques mois de l’échéance décisive de mars 2010, c’est pour le moins maladroit…

Surtout qu’à gauche, la concurrence sera vive. En effet, à côté du candidat Vert parfaitement légitime aux yeux des électeurs avec une suppléante XXL en la personne de Mari-Luz Nicaise, on trouve l’excellente conseillère municipale Emmanuelle Gaziello (avec toutefois un suppléant d’extrême gauche).

Pour ma part, dans cette élection, je soutiendrai Fabien Bénard du MoDem, car cette formation politique avait été la seule à soutenir notre démarche dans le 12e canton. Et je ne suis pas un adepte de la mémoire courte en politique.

Fabien a le profil des candidats que nous aimons bien à Gauche Autrement. Il n’est pas un OGM de la politique, il a une vraie profession qui lui permet d’avoir une connaissance approfondie du terrain. C’est un militant associatif et politique qui n’a pas attendu d’avoir un mandat pour être très présent dans la vie de la cité. Il a la fibre sociale…

Ce sera donc en pleine cohérence avec ce que nous disons et faisons depuis deux ans que j’aiderai Fabien dans un canton où je fus jadis… candidat !

7 commentaires:

Laurent F a dit…

Je ne connais pas le candidat des verts, même si sa suppléante est effectivement une candidate "de luxe", et tu es bien placé pour le savoir (équipe de l'opposition du précédent scrutin municipal). On peut regretter qu'il ne soit pas le candidat unique de la gauche. Encore une fois le PS06 a fait fort dans l'union !
Néanmoins comme toi je soutiens Fabien Benard, qui partage réellement les valeurs de Gauche Autrement. Le portrait que tu dresses de lui dans ce post correspond tout à fait à la personne que je connais à titre personnel et professionnel. Espérons que l'avenir nous offrira autant d'hommes et de femmes politiques qui ont ce sens de la chose publique. Heureusement j'en connais déjà un certain nombre qui fréquentent une certaine permanence de l'avenue Besset.

Claudio a dit…

Merci pour Fabien.
Même si cela me semblait la moindre des choses, je suis content de ce soutien apporté à la droiture et à l'engagement sincère.

A. Martini a dit…

Pour pouvoir capitaliser sur le score d'Europe écologie, les verts auraient du présenter mme hernandez comme candidate et Vincent Pechenot comme suppléant. Ce dernier est sans doute un gentil garçon mais à mon avis il n'a pas les épaules. Je l'ai rencontré dans la rue et j'ai été désolé pour lui. Ce matin encore il est annoncé par nice matin à Brancolar qui n'est pas dans le 6ème canton.
Je voterai peut-être pour lui par sympathie pour l'idéal écologique, mais bénard et garcia sont de bien meilleurs candidats.
Le jeune Garcia fait une très bonne campagne mais dans ce contexte pour le PS que voulez vous qu'il fasse ? Comme vous avantage bénard pour l'instant. Sinon Garcia ou Pechenot en fonction des propositions.

Commandant Dromard a dit…

Y’EN A QUI S’PREPARENT DES NERVOUS BREAKDOWNS

Je partage avec Patrick MOTTARD le critère voulant que l’on se pose la question de savoir si un candidat a un « vrai » métier en dehors de la politique.
En effet, au lieu de nous bassiner avec les IPhones qui « explosent » ou « implosent » (c’est selon le journal) et, chose étonnante, uniquement au sud de la Loire (!), les grands organes de presse pourraient par exemple, et ce à propos des ténors nationaux et/ou locaux des « universités d’été », aller voir d’un peu plus près leur cv et informer le public des résultats. Qui, parmi les responsables du PS a-t-il jamais exercé une véritable profession à part leur mandat ?
Attention : je ne dis pas qu’un élu ne fait rien, mais je crois simplement que de ne jamais s’être frotté à la réalité du monde du travail enlève quelque peu de crédibilité aux convictions affichées et aux empathies manifestées envers certaines catégories sociales ou « communautés ».
On comprend en effet pourquoi, quand on voit les sondages et les résultats prévisibles pour les futures échéances, un vent de panique souffle parmi le microcosme politique dont les membres se demandent comment ils vont pouvoir continuer, sans leurs indemnités d’élu, à mener le genre et le train d’une vie auxquels ils sont habitués et dans lesquels, outre ces indemnités, ils ne paient ni voiture (donc ni assurances, essence, etc.), ni repas (pardon, « déjeuner de travail »), ni voyages (il est facile de se faire inviter pour une réunion par un collègue et de rester dans le coin), etc. etc. et encore, je m’en tiens à ce qui se voit…
Il en va de même pour ceux qui « travaillent » pour ces élus (comme par ex. les attachés de presse des membres du PS qui prospèrent tranquillement à Solférino, payés par les cotisations des militants ou bien les « mercenaires du Web » dont a parlé Patrick), étant donné que le PS se réduit – comme je l’ai déjà dit dans ces colonnes - quasiment à un parti d’élus, ou de gens souhaitant être élu, ou travaillant pour des élus ou souhaitant travailler pour des élus (et là mon regard se porte vers le 6ème canton).

Donc, à mon âge sinon avancé du moins assez mûr (pensez donc, j’ai appartenu à la Convention des Institutions Républicaines et là je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans, pardons de 50, ne peuvent pas connaître), je me suis ainsi fixé quelques règles simples - simplistes diront les fâcheux (mais ils ne faut pas confondre « complications » et « complexité ») - en matière de comportement politique. En voici 2 exemples :
- Au plan local et national : Si le candidat « de gauche » ne me convient pas, je ne vote pas pour lui. Je ne vote pas pour celui de droite (y’a assez de gens pour ça - voir les récents sondages pour Sarko - bonjour les résultats de la stratégie du PS !), et soit je vote blanc, soit même (ô horreur pour les purs et durs) je m’abstiens car j’estime que le taux d’abstention peut constituer un message à la classe politique toutes tendances confondues.
Au plan national, je ne voterai plus pour un candidat qui est apparu ou apparaît dans une émission de variétés/people à la Drucker ou style Canal + (avertissement sans frais à DSK).
Je précise que la discipline républicaine avec les ex staliniens plus ou moins repentis me fait gerber, sans parler des trotskystes et autres mouvements sectaires. Idem pour les « Verts » qui sont pour la plupart soit des arrivistes opportunistes, soit des babacools bobos attardés.
Donc pour faire dans l’classique, « Bon appétit messieurs », mais vous allez avoir de plus en plus de mal à vous faire servir la soupe ou payer l’addition..

Poupiou a dit…

Le candidat de la droite est un adjoint aux écoles et l'élection se fait à la rentrée... hou hou... Oups, gros malaise...
Très bon billet

Anonyme a dit…

L’annulation elle-même n’est pas non plus une bonne nouvelle pour la démocratie au sens où nous l’entendons à Gauche Autrement. La décision du Conseil d’Etat sanctionne une faute minime dans la présentation des comptes de Jean-Pierre Mangiapan. Cela veut dire que même un élu chevronné (ô combien !) peut être dépassé par la complexité des règles qui, désormais, encadrent les campagnes électorales..

Le Conseil d'Etat ne fait qu'appliquer la loi ..
Qui a été votée par qui....

Dominique a dit…

@ l'anonyme précédent,
Le juge est chargé d'appliquer la loi et il a toute liberté pour retenir, parmi celles légalement prévues, les sanctions qui lui semblent les plus adéquates. La CNCFPP peut ainsi rejeter des comptes de campagne (et empêcher le remboursement des frais par l'Etat) mais l'inéligibilité n'est pas automatique : c'est au juge d'apprécier. Et donc, le Conseil d'Etat n'était pas tenu de la prononcer dans le 6e canton. Appliquer une même sanction pour une fraude caractérisée et pour une simple erreur administrative n'est pas forcément la meilleure politique en la matière. D'autant que, d'autre part, selon la jurisprudence du même CE, en cas de fraude, l'invalidation et l'inéligibilité ne sont pas forcément prononcées (cela dépend de l'écart des voix avec le second...).