24 septembre 2009

Irina Bokova… ouf !



C’est avec soulagement que j’ai appris, lundi soir, l’élection de la Bulgare Irina Bokova à la direction de l’UNESCO.

Cette victoire, qui a l’avantage de flatter ma bulgarophilie militante, marque surtout la défaite du favori, le très sulfureux Egyptien, Farouk Hosni. Ce dernier, ministre de la culture pendant vingt-deux ans, ne s’est pas contenté de réprimer la vie intellectuelle de son pays, contrôlant l’information, la presse et la blogosphère pour le compte du pouvoir en place. Il avait osé affirmer l’an dernier (ce n’est donc pas une erreur de jeunesse…) : «Je brûlerai moi-même les livres israéliens si j’en trouvais dans les bibliothèques égyptiennes…», tout en dénonçant «l’infiltration des juifs dans les médias internationaux».

Or, il faut savoir que cette étrange candidature pour une organisation universelle chargée de développer l’éducation, la science et la culture, était soutenue et même sponsorisée par la France. Si Paris vaut bien une messe, la flageolante Union pour la Méditerranée vaut bien un Hosni… Pour obtenir le soutien de l’Egypte dans sa besogneuse initiative diplomatique, le Président Sarkozy a accepté de promouvoir cette candidature nocive pour une organisation en pleine convalescence qui retrouve un certain équilibre après le mandat du sortant Koichiro Matsuura (avec, par exemple, la signature d’une courageuse Convention sur la diversité culturelle).

Et si Irina Bokova, issue de la nomenklatura communiste, n’est pas Vaclav Havel, son élection est symboliquement importante pour les nouvelles démocraties de l’Est. Aussi, à la réflexion, son élection mérite-t-elle mieux qu’un simple « ouf ! »…

2 commentaires:

bernard gaignier a dit…

J'éprouve la même satisfaction que toi! Mais tu oublies de dire qu'Israel soutenait également la candidature egyptienne! ....au motif que le dénommé Housni avait regretté ses paroles!!!Real politik quand tu nous tiens!

Maurice Winnykamen a dit…

Pour moi, c'était clair: d'un côté il y avait l'équivalent de Goebbels, car annoncer qu'on brûlerait de ses propres mains des livres, fussent-ils israéliens... et demain pourquoi pas papous, c'est comme dire : quand j'entends le mot Kultur, je sors mon revolver.
D'autre part, je suis surpris et enchanté par l'élite, surtout féminine, qui semble se dégager sur la scène mondiale en provenance des pays de l'Est. Point n'est besoin qu'elles pensent toutes de la même façon, quoique si Angéla est à droite, Irina n'est certainement pas très à gauche, mais nous le savons bien, tout le monde n'est pas parfait!