A l’initiative de Claude Bartolone et du Conseil général du 9.3 circule une pétition intitulée « La culture en danger ». Non seulement j’ai signé cette pétition mais j’ai décidé de la faire connaître et de l’expliquer.
De quoi s’agit-il ? La réforme – programmée par le gouvernement – des collectivités territoriales devrait supprimer la clause dite « de compétence générale » des départements et des régions. Cette formule un peu énigmatique signifie que les deux collectivités en question pouvaient, jusqu’à présent, développer des politiques qui n’appartenaient pas à la liste de leur compétences légales stricto sensu. Ce ne sera donc plus le cas. Or, la culture est probablement l’activité la plus exposée dans ce cas de figure car le quart du financement public local de celle-ci est assuré par les départements et les régions. Supprimer brutalement cet apport reviendrait à asphyxier irrémédiablement un nombre incalculable d’associations, de compagnies, de lieux et de manifestations culturelles.
Certes, ces politiques ne sont pas toujours parfaites, je regrette de les voir, à l’instar de celle du ministère, s’intéresser plus à l’offre qu’à la demande, à la diffusion qu’à la médiation, et aux paillettes plus qu’à l’éducation, laissant souvent de nombreux publics sur le bord du chemin.
Mais malgré leurs défauts, ces politiques existent. Les supprimer provoquerait une crise sans précédent dans un secteur à l’équilibre si fragile.
La clarification des compétences en matière de décentralisation est certainement une nécessité, mais, dans ce cas précis tout au moins, elle ne doit pas s’appliquer avec brutalité car le remède serait pire que le mal.
Il est donc important d’organiser en la matière une période de transition et de réfléchir à des politiques culturelles de substitution, qui viendraient en complément des compétences légales du département et de la région, avec les collèges, les lycées et la formation professionnelle. Une telle volonté aurait de plus le mérite d’ouvrir la politique culturelle vers cette médiation si souvent oubliée.
En l’absence de telles garanties, je ne peux que souscrire au texte de Claude Bartolone signé à ce jour par plus de vingt-trois mille internautes. A « Gauche Autrement », on a toujours considéré que la culture n’était pas une cerise sur le gâteau ou un supplément d’âme mais un facteur d’émancipation et donc de liberté pour les citoyens. Tous les citoyens.
4 commentaires:
Appel lancé par Bartolone et Jack Ralite, bien-sûr qui est lui aussi à l'initiative de belles aventures culturelles
Apparement la culture ne suscite pas trop de commentaires à GA !
C'est dure de prècher dans le désert, surtout quand on a la foi et que cette foi semble légitime.
ça tourne...en souhaitant que ce ne soit pas complètement en cercle fermé.
Ça tourne aussi ! :)
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