19 janvier 2011

La rose de campagne

Photo Mohamed Khalerras

A partir des années 80, j’ai pris l’habitude, lors de mes campagnes électorales, de distribuer des roses à la sortie des écoles. Cet exercice charmant, des dizaines de fois répété, m’a valu des milliers de sourire de mamans ravies. De nombreux maris ont également profité de l’aubaine. Du coup, je pense avoir beaucoup œuvré pour la paix des ménages car je soupçonne ces derniers d’avoir souvent offert la fleur à leur épouse sans en mentionner l’origine.

En fait, grâce à l’aide d’amis fleuristes, je me suis rapidement aperçu que ces distributions colorées et joyeuses étaient finalement peu coûteuses. Par la suite, je fus souvent imité… mais jamais égalé. Aux yeux des électeurs niçois, je restais le spécialiste de la « rose de campagne ». La très sérieuse Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques s’inquiéta une fois devant cette déferlante florale, mais, après explication, tout rentra dans l’ordre.

Lorsque, dans les années 2000, Dominique se mit à son tour à se présenter à des élections uninominales, elle utilisa pour son propre compte une formule qu’elle avait, dans l’ombre, largement contribué à finaliser. Elle eut même son heure de gloire avec une photo devenue mythique dans le journal national du PS.

Mais aujourd’hui, n’étant plus membre du Parti socialiste, il serait incongru de continuer à utiliser un symbole aussi connoté. Membres de l’honorable Parti Radical historiquement très implanté dans le Sud-Ouest, le clin d’œil pourrait peut-être consister à offrir aux parents un petit ramequin… de cassoulet ! On gagnerait sûrement en convivialité ce qu’on perdrait en poésie.

En tout cas, l’idée est à l’étude même si, au pays du stockfish et de la bagna cauda, elle peut être considérée comme un tantinet exotique…

8 commentaires:

cléo a dit…

Chaleur et poésie réunies ? J’ajouterai coût élevé certes mais largueur du geste qu’on doit faire avec oblige…La Rolex ! Y a plus qu’à… les fabriquer dans le sud-ouest, dorénavant.

Emmanuel a dit…

Et pourquoi pas des oeillets, ce sont des fleurs qui ont l'avantage d'être du terroir et de rappeler la glorieuse révolution pacifique portugaise de 1974. Une révolution pacifique menée par une armée, ce n'est pas si banal.

Claudio a dit…

Les roses, c'est donc impossible... les oeillets, c'est déjà pris... le jasmin, un peu trop opportuniste... le mimosa, ça en fout partout... bon, alors le cassoulet, pourquoi pas ! Mais, alors en boite de conserve, terroir et prolétaire à la fois ;-)

Jean-Christophe Picard a dit…

Je vote pour !

Selon la légende, lors du siège de Castelnaudary, pendant la guerre de Cent ans, le cassoulet revigora tellement les assiégés qu'ils réussir ensuite à libérer la ville.

C'est un peu l'équivalent de la potion magique d'un célèbre Gaulois...

Tina a dit…

Mais ... ce sont les roses de Night&Day ! Nous aussi nous distribuons ds roses à nos concerts (rouges, car la rose rouge est le symbole de notre duo musical), mais l'avantage de la musique c'est que personne n'y a jamais trouvé à redire !

Emmanuel a dit…

Le cassoulet rapelle le bon coup de fourchette des Radicaux avec les fameux banquets républicains du XIXème siècle. C'est peut être risqué aujourd'hui avec les différentes dictatures du régime et de la minceur. Alors un cassoulet light et sans graisse... Est-ce possible ?

Anonyme a dit…

Super idée , et en plus gentil .
Très peu de personnes le font alors je dit :
Vive les roses et le cassoulet ;)

Bryan

Anonyme a dit…

J'étais d'accord pour les œillets mais la gent masculine semble plutôt portée sur d'autres nourritures que le langage des fleurs, et j'ai horreur du cassoulet, mais si tout le monde tient absolument à remplacer les fleurs, alors pourquoi ne pas offrir des ban bagnats, c'est plus couleur locale, et çà remonte au temps où Nice s’appelait "Nikaia", la victoire dont on ne doute pas, les anchois populaires en vif argent battraient la campagne, actifs et convaincus par un programme constructif, et c'est plein de jolies couleurs tous ces petits légumes et ces ingrédients finement ciselés, un peu comme une mosaïque d'électeurs sous la lumière du soleil de mars, çà reste convivial... et poétique.