12 août 2011

Holly-Wood vs. Hollywood



CARNET DE VOYAGE N° 3

A peine sorti de Washington sur la route n° 1 – joliment survolée par de nombreux aigles – vous avez très vite l’impression de pénétrer dans un monde nouveau. C’est que vous êtes déjà dans le Sud…

Rien de géographique ou de météorologique dans ce sentiment-là, il est avant tout historique. Les lieux-dits, les rues, les monuments, les devantures, tout vous rappelle que la Virginie était à la tête de la coalition des Confédérés pendant la guerre de Sécession. Du coup, vous cherchez à en savoir plus comme nous l’avons fait, par exemple, en visitant le cimetière de Holly-Wood à Richmond. Et là, devant les tombes des 17 000 soldats confédérés, vous prenez une grosse baffe. Hollywood, l’autre, celui des films, nous a trop souvent présenté cette guerre comme le baroud d’honneur d’élégants esclavagistes buveurs de thé glacé qui ne voulaient pas se soumettre à la rationalité du Nord. En fait, la guerre de Sécession fut bien plus que cela car ce fut une vraie guerre civile. Et nous autres, Européens, savons depuis l’Espagne et la Yougoslavie la cruauté de ces guerres-là.

Alors, comment ne pas penser, en cheminant devant les petites stèles blanches souvent accompagnées d’un drapeau parfaitement entretenu aux couleurs de la Confédération, que cette guerre a provoqué 620 000 morts, c’est-à-dire plus que toutes les pertes américaines pendant les deux guerres mondiales et du Vietnam réunies. Rapportée à la population actuelle, la saignée aurait été de 6 millions d’Américains.

Heureusement, le cinéma ne brouille pas toujours notre sens de l’Histoire. J’en veux pour preuve la promenade effectuée au bord de la James river à l’endroit où, en 1607, John Smith installa la première colonie anglaise en terre américaine avant de vivre une belle et tragique histoire avec Pocahontas, la princesse indienne.

Tout en évoluant dans ces paysages de premier matin de l’Amérique, j’avais en effet l’impression de me mouvoir dans les décors et de respirer l’atmosphère du film de Terence Malik, « Le Nouveau Monde ». Ainsi, ce film n’est pas seulement une enthousiasmante réussite esthétique, poétique, philosophique, mais aussi une impeccable reconstitution historique. Qu’on se le dise. Grâce à lui, d’ailleurs, il me semble bien avoir entendu le rire de Pocahontas, là-bas, au fond de la forêt…


Forrest aurait été surpris dans une piscine de Virginie en train de préparer un triathlon… Apparemment, ce n’est pas gagné !

3 commentaires:

Emmanuel a dit…

On dirait le Sud...
Quelle serait l'histoire des Etats-Unis si le Sud avait gagné la guerre de Sécession ? On ne sait pas et on ne peut pas faire de l'Histoire avec des si. On fait de l'Histoire avec une analyse précise des faits.
Le cinéma américain est une vraie machine de propagande et de guerre. Il montre trop souvent le bon nordiste abolitioniste et moderne contre le méchant sudiste esclavagiste ou aristocrate à la Red Butler. La guerre de Sécession fut avant tout un conflit économique entre le Nord industriel en quète d'une main d'oeuvre ouvrière et le Sud organisé autour d'un système économique de grande plantation utilisant la main d'oeuvre esclave.
Pour finir avec Nino...le temps dure longtemps et on aurait pu vivre plus d'un milion d'années...
Attention où tu marches tu es dans le pays de Forrest et de son illustrissime ancêtre Nathan Forrest. Il ne te suffisait pas de courir maintenant tu nages...

Anonyme a dit…

Coâ coâ ? La grenouille enfin dans son élément ? Ben çà alors j'en coâ pas mes yeux !!! Y'a plus qu'à se détendre un peu, deux petits coups de palmes et c'est presque gagné pour le triathlon ... Comme quoi une balade en bateau çà donne de l'inspiration... heu au fait on ne reste pas en apnée on respire c'est beaucoup plus facile noble batracien !!

Anonyme a dit…

Pat,

non seulement tu est bien prêt pour le marathon, mais tu pourras affiner ta préparation par l'aquathlon du Nice Triathlon club le dimanche 11 septembre sur la prom !!

LaurentF