Georges de Nice n’est plus. Nous lui avons rendu un dernier hommage cette après-midi à l’église Saint Roch.
Dans Fragments de Nice, j’avais fait de lui ce petit portrait un peu irrévérencieux :
« Il y avait aussi, et surtout, exotisme suprême dans cette mosaïque culturelle qu’était l’Arc en Ciel, Georges le Niçois. Le seul Niçois de souche qu’il nous a été donné de connaître pendant la première année de notre installation à Nice. Il était lui-même un condensé de ce qu’on peut appeler le caractère niçois.
Avec son amour du haut pays et son indifférence à la mer, avec cette façon si particulière de vous intégrer en douceur dans les petites révélations et les lourds secrets de la ville, avec ses phrases chuchotées, à demi formulées, jamais achevées, ses clins d’œil en guise de points de suspension et ses petits coups de coude en forme d’exclamations.
Avec cet humour pudique, si pudique qu’il en devenait virginal. Cette susceptibilité capable de nourrir une rancune tenace et obstinée.
Avec cette conviction quasi anthropologique que la cuisine est une invention des femmes niçoises et que dans les autres pays du vaste monde, on ne fait qu’accommoder la nourriture.
Pris dans le tourbillon de ma nouvelle vie, ce n’est que bien plus tard que j’ai compris que Georges m’avait donné les clés de l’âme niçoise. »
Ce portrait, Georges Fani l’appréciait au point d’assister à plusieurs représentations de Fragments de Nice, yeux brillants et petit sourire en coin.
Lors de la reprise de la pièce, à partir du 21 octobre, au nouveau théâtre de l’Alphabet, nous ne manquerons bien sûr pas de lui rendre hommage…
2 commentaires:
Un bien bel hommage !
La modestie de l'auteur a entraîné une omission:
"J'ai douze ans et ma vie commence dans cette ville inconnue et mystérieuse qui pourtant me tend les bras.
C'est que cette ville est le monde.
Et désormais le monde m'appartient"
Il est certain que Monsieur Fani aimait ces dernières lignes de L'Arc-en-Ciel et qu'il était fier d'avoir suscité une telle vocation.
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