13 juin 2012

La pie au présent




Christophe André est un spécialiste de la méditation. Non seulement il anime, à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, des groupes de méditation pour aider les patients, mais aussi il écrit de nombreux ouvrages en général assez didactiques sur la question. Le dernier « Méditer jour après jour » (Edition L’iconoclaste) développe la thèse selon laquelle notre équilibre passe par la pleine conscience du présent :

« Le passé importe, le futur importe. La philosophie de l’instant présent ce n’est pas dire qu’il est supérieur au passé ou au futur. Juste qu’il est plus fragile, que c’est lui qu’il faut protéger, lui qui disparaît de notre conscience dès que nous sommes bousculés, affairés. C’est à lui qu’il faut donner de l’espace pour exister. »

 L’originalité formelle de l’ouvrage réside dans le fait que l’auteur utilise des tableaux célèbres pour illustrer ces théories (sur les tableaux célèbres, je vous recommande la rubrique « Les tableaux de ma mémoire » sur le blog de Dominique).

Ainsi La pie de Monet qui est probablement mon tableau préféré sert d’illustration à Christophe André  pour le premier chapitre « Vivre l’instant présent » :

« C’est maintenant, juste maintenant.Tout à l’heure, ce sera autre chose : la pie se sera envolée, le soleil sera plus haut dans le ciel, l’ombre de la haie aura reculé… Ce sera ni mieux, ni moins bien ; ce sera juste différent. Alors c’est maintenant qu’il faut arrêter ses pas, sentir l’air frais qui pique l’intérieur du nez, écouter tous les bruits amortis, admirer cette incroyable lumière des  soleils de neige. Rester là aussi longtemps que possible, sans rien attendre de particulier. Surtout pas. Mais simplement rester là en faisant de son mieux pour percevoir les innombrables richesses de cet instant : les morceaux de neige qui tombent des arbres, dans un petit bruit moelleux ; la blancheur bleutée de l’ombre de la haie ; les petits mouvements de la pie qui cherche un peu de chaleur au soleil. Tout est parfait, il ne manque rien pour que cet instant nous comble. En pleine conscience, se rendre simplement présent à cet instant de grâce, ordinaire et lumineux. »

Cette explication est exactement celle que je m’étais donnée du tableau que je vais régulièrement admirer au musée d’Orsay lors de mes séjours dans la capitale… 

27 commentaires:

Sylvie a dit…

Merci pour cette bouffée d'air pur et ce bon sens quand nos hommes et femmes politiques se noient dans des jalousies personnelles, côté socialiste, et se laissent syphoner par le FN, côté UMP.
Comme j'ai honte pour eux.
Le PS qui refuse d'affronter les vrais problèmes et de prononcer le mot crise économique et dette.
L'UMP qui s'écrase devant une femme méchante qui les mène par le bout du nez et ose établir des listes noires sans que personne ne réagisse.
Elle est belle la classe politique française !
Mieux vaut contempler ce magnifique tableau et profiter pleinement de la beauté des instants simples du moment présent. Là est la vraie vie.

Elisabeth Dels URUGUAY a dit…

el pasado importa, el futuro importa... el presente no es superior a ellos solo es mas frágil... es él el que desaparece de nuestra conciencia, es al presente al que hay que proteger y darle el espacio para existir ♥

Guy D'amore a dit…

Message subliminal ?

Unknown a dit…

heu !pas vraiment, c'est assez clair, même à travers la lecture de ce blog: on accorde trop d'importance au passé et au futur...

Claudio a dit…

Très heureux de cette surprise sur ce terrain Patrick. Tu faisais de la Pleine Conscience comme Monsieur Jourdain. Merci.

Stéphane Robinson a dit…

Un sujet important : l'éloge du silence, de la contemplation, du présent éternel.
Pour avoir pratiqué souvent zazen en dojo, et continuer à le faire avec ou sans zafu, assis en demi-lotus ou sur une souche en forêt, oui, il existe un état de conscience que le bouddhisme zen appelle HYSHIRYO : la conscience du tréfonds. C'est cela que vit chaque jour "l'homme tranquille qui a cessé d'agir et d'étudier" (Kodo Sawaki). Mais, bien sûr, point n'est besoin de rituel zazen pour y avoir accès. Dans la conscience de flux, le surfeur, le luthier, le peintre en bâtiment,...n'importe qui y a accès. A tout moment. Merci Patrick pour ce beau sujet et cette invitation à découvrir une approche originale du sujet.

Angela a dit…

Mais il y a aussi le présent du passé et celui du futur. Et de là, l'importance qu'on leur accorde.

Unknown a dit…

Mazette: de l'Uruguay à la Roumanie,de l'ouest à l'est de la ville ce billet provoque une vague de zénitude...on va même oublier les tweets !

Marianne ClaireObscure a dit…

Oh ! Mon tableau préféré du musée d'Orsay ! Je pratique chaque jour cette attention au présent, attention à la beauté suspendue de l'instant.

Emmanuel a dit…

Une pie, ça tweet ?
Non, je suppose qu'il n'y a aucun rapprot avec l'actualité.
Monet, comme le titre des Pink Floyd ?

bernard gaignier a dit…

Emmanuel ton jeu de mot est pie teux.

pénélope a dit…

C’est au présent qu’il faut donner de l’espace pour exister. »
L’homme peut-il vraiment prendre conscience du présent ? Est-il capable de le juger ? Bien sûr que non. Car comment celui qui ne connaît pas l’avenir pourrait-il comprendre le sens du présent ? Si nous ne savons pas vers quel avenir le présent nous mène, comment pourrions-nous dire que ce présent est bon ou mauvais, qu’il mérite notre adhésion, notre méfiance ou notre haine ? »
Kundera

penelope a dit…

de pie en pie bernard !!
mais j'adooore

Unknown a dit…

Pénélope,Manu,Gaignier je fais un beau post et vous pie-naillez je suis déçu !

Anonyme a dit…

Juste qu'il y a Patrick et les petits oiseaux...

bernard gaignier a dit…

Oui ça va de pie en pie

alaind a dit…

Encore une facette du personnage qui étonne.

Méditation.

Effectivement, nous sommes trop souvent sous l'émotion d'il y a une heure en pensant à notre copie à rendre pour demain. Spécialistes du jamais là nous sommes.

Pour avoir cheminé des mantras à l'observation de la respiration, en passant par la supposition d'un cœur de lumière en moi et la fixation d'un point à l'infini, pour avoir été parfois aussi transporté par la musique et la beauté, je confirme, l'instant est rare, l'appréhender est le bonheur, si ce n'est pas le souffle de ce que l'on nomme Dieu.

Anonyme a dit…

L'instant T s'impose de lui-même quand il est intense, et se fixe à jamais dans le futur passé...

cléo a dit…

j'aime à reprendre que 'le présent dure aussi longtemps que dure l'attention". C'est dire qu'il y a bien des temps inhabités ou non vécus...La pie, quel bel hommage à une présence au monde à laquelle nous pouvons être absents.

Anonyme a dit…

Etonnant de votre part, qui vous piquez d'être un "auteur Niçois", qu'il n'y ait aucun billet sur la mort de Raoul MILLE, grand écrivain, Niçois, mort, et enterré ce jour. C'est l'amitié de ce grand Monsieur avec Christian ESTROSI qui vous arrête?

Sectarisme ou racisme intellectuel?

Pierre Filippi.

bernard gaignier a dit…

Raoul Mille est mort.
Dommage . Pour sa famille.
Mais pour les autres...Désolé Monsieur Filippi pour moi c'était un très mauvais écrivain et un personnage peu sympathique.
Qu'il soit ami avec Estrosi... n'arrange pas l'affaire.
J'en disais du mal avant je ne vais pas en penser du bien.
C'est comme Thierry Roland, pour moi la quintessence du bof réac, c'est pas parce qu'il est mort que je le proposerai pour le prix nobel!

Anonyme a dit…

Voilà qui confirme la "Bobo Attitude" de ce blog et de ses "suiveurs". Dont acte.

Pierre Filippi.

Cléo a dit…

Ah! Une secte intellectuelle! Je ne sais pas trop comment ces deux termes peuvent être associés. AH si! Comme ça: "Un jour c'était la nuit. Mon grand-père, un vieillard encore jeune, assis sur une pierre ronde de bois carré, lisait (à la lumière d'une chandelle éteinte) son journal plié en quatre dans sa poche."etc...

Unknown a dit…

Monsieur Filippi, je ne vois pas ce que le terme "bobo" vient faire ici. Raoul Mille, que vous avez bien le droit d'admirer, lui, connaissait le sens des mots... Pour ma part, j'avais des relations cordiales avec lui quand je le voyais dans le quartier et j'ai même lu quelques uns de ces livres... Quant à ce blog c'est le mien et j'en fais ce que je veux, ce qui semble plaire à de nombreux lecteurs. Pour le reste, l'air est pur, la route est large...

Anonyme a dit…

@Monsieur Filippi
A mon avis vous devriez redescendre de votre petit nuage… Monsieur ESTROSI n’est l’ami de personne sauf de lui-même et s’il venait à avoir des amis, détrompez-vous, ce n’est surement pas ceux que vous croyez…
Cela dit derrière les reproches que vous faites, vous sous-entendez que ce blog « valide les labels » et c’est plutôt flatteur pour PM, qui en a fait une institution niçoise qui change de tout ce qu’on voit. Aux moins ici il n’y a pas de « faux-cul » et quand on n’aime pas on reste plutôt discret et objectif dans les avis qu’on donne, c’est la raison de son succès et ce n’est pas demain que ça changera, enfin je pense...
Quant au mot « bobo », il n’a pas sa place ici…
Et vous devriez remercier Patrick MOTTARD qui vous donne la parole...
C'est quand-même sympa de faire des commentaires et de savoir qu'ils seront (à priori) publiés!

Pépito

Anonyme a dit…

Ça me fait toujours sourire les attaques que l’on fait à Patrick MOTTARD...
Si je peux me permettre, d’après ce que j’ai pu observer, PM n’est pas dans la (basse) lutte politique, à mon sens il est bien au-dessus, plus dans le côté noble, comme dans la diplomatie…
peu-être Ambassadeur de France quelque part en Europe ou dans le monde….

Emmanuel a dit…

C'est suis qui dit qui y est. A force de traiter tout le monde de bobo à tout bout de champs, on finit finalement par devenir tous des bobos.
Le propriétaire d'un blog a tout de même le choix des sujets qu'il souhaite traiter!!!!!!
Pour le "racisme intellectuel", il faudrait m'expliquer ce que cela signifie ???????
Vive la pie qui chante.....