Les vacances de Noël permettent traditionnellement de conclure l’année cinématographique avec quelques séances picorées ici où là dans des cinémas généralement squattés par les dessins animés et les films pour enfants.
Le concert, de Radu Mihailéanu (France)
D’anciens musiciens russes qui n’ont plus joué en public après avoir été persécutés… sous Brejnev se font passer pour l’orchestre du Bolchoi afin de donner une représentation à Paris. La première partie se déroule à Moscou et est une caricature désopilante du post-soviétisme dans le style ébouriffant des meilleurs Kusturica. La deuxième partie, parisienne, est plus convenue : mélo et même franchement invraisemblable. Reste un film original, parfois émouvant , souvent drôle, qui a l’immense mérite de rappeler que le système soviétique était aussi antisémite.
Avatar, de James Cameron (USA)
Avatar, de James Cameron (USA)
Pour la deuxième fois de l’année nous voilà obligé de chausser les lunettes 3D, une innovation technique qui, à mon humble avis, n’apporte pas grand-chose au cinéma. Rien à dire sur ce long, très long western galactique où l’on voit de méchants colonisateurs terriens dévoreurs d’énergie exploiter une lointaine planète défendue par un peuple d’innocents qui ont su rester très proche de la nature. Seule innovation notable : les petits hommes verts qui incarnent généralement les extra-terrestres dans la science-fiction ont été remplacés par de grands dadais bleus. Croisement parfaitement saugrenu de joueurs NBC et de Marsupilamis tombés dans une cuve de bleu de méthylène, il faut avouer qu’ils valent peut-être à eux seuls le déplacement.
RTT, de Frédéric Berthe (France)
RTT, de Frédéric Berthe (France)
De qui se moque-t-on ! Un titre mensonger (la RTT est évoquée dix secondes au début du film), un casting improbable (Mélanie Doutey en James Bond girl de téléfilm), un scénario d’une paresse abyssale (tout les sépare, mais ils vont quand même s’aimer…) et voilà un nouveau film français monté à la va-vite autour de la notoriété éphémère d’un acteur plutôt sympa (Kad Mérad) mais honteusement promotionné par la télé. Inutile.
Pas si simple, de Nancy Meyers (USA)
Pas si simple, de Nancy Meyers (USA)
Alec Baldwin qui ne cache pas son embonpoint et Meryl Streep qui ne cache pas ses rides (vive les acteurs américains décomplexés !) jouent deux quinquas qui, dix ans après avoir divorcés l’un de l’autre, hésitent à se redonner une seconde chance . C’est un peu long et globalement gnangnan mais plutôt drôle et bien joué. Et comme, pour une fois ce n’est pas la sacro-sainte famille américaine qui l’emporte mais l’aspiration au bonheur individuel, on se dit que ce film est peut-être plus iconoclaste qu’on pourrait le penser.
Contes de l’Age d’or, de Cristian Mungiu, Ionna Uricaru, Hanno Hofer, Razvan Marculescu, Constantin Popescu (Roumanie)
Contes de l’Age d’or, de Cristian Mungiu, Ionna Uricaru, Hanno Hofer, Razvan Marculescu, Constantin Popescu (Roumanie)
Le rire est paraît-il la politesse du désespoir. Avec « 4 mois, 3semaines et 2 jours », le cinéma roumain nous avait fait partager ce désespoir qui suintait de la société de l’Age d’or (le qualificatif donné par la propagande du régime aux quinze effroyables dernières années du règne de Ceaucescu). Avec ce nouveau film, il nous offre le rire.
Bâti sur le modèle des films à sketchs de la grande époque de la comédie italienne, le film nous narre quatre de ces légendes urbaines que les Roumains aimaient se raconter dans les files d’attente. Dans ce monde ubuesque, on n’hésite pas à accrocher des fruits aux arbres avant l’arrivée des officiels pour permettre à ceux-ci de glorifier la société d’abondance édifiée par le « génie des Carpates ». Ainsi le parti d’en rire devient le seul vrai rival du parti communiste : c’est grâce à lui que nous comprenons qu’au-delà de la corruption des corps qui était le sujet du film de Mungiu , en Roumanie à cette époque on fabriquait la corruption des âmes. Et ça du coup ce n’est plus drôle du tout…
Bâti sur le modèle des films à sketchs de la grande époque de la comédie italienne, le film nous narre quatre de ces légendes urbaines que les Roumains aimaient se raconter dans les files d’attente. Dans ce monde ubuesque, on n’hésite pas à accrocher des fruits aux arbres avant l’arrivée des officiels pour permettre à ceux-ci de glorifier la société d’abondance édifiée par le « génie des Carpates ». Ainsi le parti d’en rire devient le seul vrai rival du parti communiste : c’est grâce à lui que nous comprenons qu’au-delà de la corruption des corps qui était le sujet du film de Mungiu , en Roumanie à cette époque on fabriquait la corruption des âmes. Et ça du coup ce n’est plus drôle du tout…
4 commentaires:
"Avatar nous" l'avons vu en 2D et beaucoup aimé, bon effectivement c'est l'oncle sam contre les bons sauvages, pour les enfants "Le Drôle de Noël de Scrooge" où nous avons vu ces effets 3D, bof, à part les scènes travaillées pour cela et encore, l'effet 3D fait vite gadget et les 2èmes plans sont des plus plats.
Sinon, "La Merditude des choses", du réalisateur belge Félix van Groeningen, entre tragédie et comédie, un adolescent tente de grandir au milieu d'une famille décomposée et décadente. Scènes de beuveries décadentes et violentes, face à une jeunesse sensible qui encaisse cette misère avec cœur et glisse à travers tout çà. Parfois difficile, mais une peinture nous remettant finalement bien en place.
Les grands dadais dont tu parles sont une copie quasi conforme, et à mon avis un léger plagia de Cameron, des ogres, premier peuple de Krynn dans les des Chroniques des Irda, un livre de fantasy qui fait partie de la longue, très longue collection Lancedragon...
Suis étonnée que personne n'y fasse référence...
http://www.fantastinet.com/ldragon.php?id=55
Et "les chats persans", Patrick ???
Qu'en penses-tu
Amitiés et meilleurs voeux
Je ne l'ai pas vu...
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