27 mai 2010

La manif « wait and see »



Nathalie, Philippe, Anne, Patrick, Jean-Pierre, Anne-Marie, Henri P., Henri C., Audrey, Monique, Muriel, Laurent, Marie-Louise, Joëlle… et bien d’autres : les copains de Gauche Autrement étaient proportionnellement nombreux à la première manif de l’après annonce gouvernementale sur les retraites.

Une manif où le mécontentement et même la colère sont palpables. Si personne, en effet, ne conteste la nécessité d’une réforme du régime des retraites, chacun souhaite que celle-ci se fasse avec un minimum de justice sociale. Après les premières annonces gouvernementales, on est loin du compte. Il faut dire que personne n’attendait en la matière des miracles de la part du gouvernement du bouclier fiscal.

Pour autant, la manif m’a semblé en deça du rejet très net exprimé par les Français dans les sondages. Etait-ce parce que les centrales syndicales n’étaient pas toutes présentes (FO manquait à l’appel) ? Etait-ce parce que les jeunes – qui sont les premiers intéressés – n’ont pas pris la mesure du danger ? Etait-ce tout simplement parce qu’on a trop manifesté ces derniers temps sur des mots d’ordre trop généraux ?

Toujours est-il que cette manif – à Nice tout au moins – avait un côté « wait and see ». On pouvait donc la qualifier d’honorable et prometteuse si elle était le point de départ d’une forte mobilisation, ou d’insuffisante et décevante si elle était en soi une réponse aux annonces gouvernementales.

Pour ma part, je préfère penser qu’assommée par les premières annonces, l’opinion a besoin de se conscientiser. Alors « wait and see »… ? Pourquoi pas ? Mais pas trop longtemps quand même car le gouvernement n’a pas l’intention de musarder et compte probablement sur la Coupe du Monde et les vacances pour démobiliser un éventuel mouvement de fond. Moins de pain et toujours plus de jeux en quelque sorte…

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Pour mobiliser, il faut avoir un minimum d'objectifs en commun!
La manifestation unitaire étant l'outil et non le but!
Or qu'en est-il?
La CGT est pour ne pas toucher l'age de départ et les annuités, la CFDT est prête m^me si elle ne le dit pas clairement à accepter le recul de l'age de départ contre des compensations, notamment sur la pénibilité.
FO bien qu'absente est plus proche des positions de la CGT,
Au niveau politique Le PS de martine AUBRY dit qu'en cas de victoire en 2012, il rétabliera l'age de départ à 60 ans, alors que le candidat du ps le plus à même de battre éventuellement Sarkozy, c'est à dire DSK dit qu'il faut accepter de travailler plus longtemps! Alors quel programme sera mis en place en cas de victoire de la gauche?
Sans parler du PCF, de MELANCHON, mais aussi la CFTC, l'UNSA,SUD etc etc qui ont chacun leur analyse!
Alors face à cette absence de plateforme commune ( et c'est une des raisons pour laquelle FO ne s'est pas jointe au mouvement)les salariés mesurent que rien n'est garanti pour l'avenir.
Ils savent d'expérience (2004) que cette ratatouille n'est pas mobilisatrice, et que surtout dès que le gouvernement lachera quelques os à ronger, faute d'objectifs communs cette belle intersyndicale va comme d'habitude exploser!
Là est une des raisons fondamentale de la non mobilisation.
Et puis il est vrai que ces journées à répétitions sans résultats épuisent les salariés, et nourrit la résignation , face au manque de perpective.
André JULES

Dominique a dit…

Le commentateur ci-dessus a raison sur l'analyse. J'espère qu'il aura tort sur la conclusion (l'explosion de l'intersyndicale). En plus, non seulement les syndicats ne tirent pas tous dans le même sens, mais les différents salariés n'ont pas toujours des intérêts communs : il y a quelques niches que personne ne veut abandonner...

Anonyme a dit…

Peu de commentaires , comme peu de monde à la manifestation.

C'est mauvais signe!

alaind a dit…

Peut être que je me trompe, mais la question des retraites et du point critique des 60 ans est débattue par des bureaucrates, et pour des bureaucrates.
Chacun sait que la question est rude, que çà ne sera pas facile, mais tout le pouvoir se voile la face et argue que l'espérance de vie augmentant, la cotisation et a durée devrait en faire autant.

L'espérance de vie est un paramètre démocratique nouveau, qui nous plonge dans l'ubuesque sur lequel nous flottons déjà.

Certes, des travailleurs amenés dans leur principale fonction à lire et tamponner quelques pages par jour sont effectivement à même de prolonger le mouvement durant quelques années, voir quelques dizaines d'années; mais demandez au carreleur, maçon, chef de rayon, cariste, routier, pilote, épicier, couvreur, bucheron ce qu'ils en pensent.
Une géométrie variable du temps de cotisation est incontournable, un aménagement reléguant les idées archaïques aux oubliettes est attendu.