10 août 2011

Franklin Delano, Martin Luther et Barack Hussein


Photos DBM

CARNET DE VOYAGE N° 2

C’est après 250 miles moroses – highways surchargées et orages carabinés – que nous sommes arrivés à Washington, deuxième étape de notre périple.

J’aime la capitale fédérale car, à l’instar de Paris ou de Moscou, c’est une ville où souffle le grand vent de l’Histoire. D’Arlington au Mall, cette belle ville horizontale, à la fois solennelle et modeste, déroule devant le visiteur le fil brisé de l’Histoire américaine, des Pères fondateurs au 11 septembre (le Pentagone avait été visé) en passant par la saga Kennedy ou le Watergate.

Ainsi, pendant ce court séjour, trois lieux de la ville m’ont plongé dans cette intimité virtuelle si intense que l’on ressent parfois vis-à-vis de personnages historiques admirés.

Le premier frisson, je l’ai éprouvé au bord du Tidal Basin, au milieu du chaos de granit rouge et de cascades sages qui tiennent lieu de mémorial à Franklin Delano Roosevelt. De nombreux bas-reliefs reprennent les discours de celui qui fut Président de 1933 à 1945. C’est ainsi que l’on retrouve avec émotion l’inventeur du New Deal, le croisé de la paix sociale, mais aussi le chef de guerre, sans oublier l’infirme. Une statue nous le rend pour l’éternité sur sa petite chaise à roulettes de paralytique qui jamais ne le quittait. A le voir ainsi, si fragile et si fort, je n’ai jamais eu autant l’impression de comprendre aussi bien et l’homme et le Président.

Le deuxième lieu est plus exposé. A l’entrée du monument dédié à Abraham Lincoln, sur une dalle, est inscrite la formule célèbre « I have a dream ». C’est ici, en effet, qu’en 1963 Martin Luther King prononça devant 200 000 personnes son célèbre discours contre la ségrégation. Mais malgré la foule joyeuse qui photographie le petit carré de marbre, je ne peux m’empêcher de penser au balcon étroit du motel « Lorraine » de Memphis sur lequel nous nous tenions il y a tout juste trois ans . Deux lieux, un destin, mais, de Pretoria à Montgomery, une petite phrase qui a fait son chemin.

Le troisième endroit est incontournable à Washington : il s’agit de la Maison Blanche. Ce n’est pas ma première visite mais cette année je n’arrive pas à croire que son actuel locataire est un certain Barack Obama, cet homme dont nous avons tellement souhaité la victoire. Bien sûr, je ne sais pas si Obama sera considéré comme un grand Président par le tribunal de l’Histoire, je ne sais même pas s’il sera réélu. Mais tel quel, le symbole de sa présence ici, à la Maison Blanche, est une victoire de l’humanisme : c’est un peu comme si le rêve de Luther King était devenu réalité. Cette certitude, n’en déplaise aux pisse-froid, je la puise ce soir dans le regard de fierté retenue de ces femmes et de ces hommes noirs qui, en ce dimanche d’aoput 2011 se font photographier devant la résidence d’un des leurs.

Quant à Gump, tout va bien pour lui. Profitant de son séjour à Washington, il a tourné autour du Mall avec la régularité d’un Gordon Cooper de l’asphalte tout en s’autocélébrant : l’espace situé entre le Capitole et le mémorial Lincoln est en effet le théâtre d’une des scènes mythiques de son propre film…

Avec son maillot rouge "Marathon de Nice", Forrest fait son intéressant devant le Capitole !

4 commentaires:

Emmanuel a dit…

Trois personnages importants de l'Histoire. Ce que l'Amérique peut donner de meilleur quand elle ne produit pas des Bush ou autres Republican Tea Party...
Roosevelt montre une force incroyable malgré son handicap, à méditer....
Quant à Barack, je trouve sa baraque très chouette malgré le blanc, très salissant..
Forrest court, court, court, mais n'oublie pas sur la route du sud de déguster les fameuses BubbbaGump. Good luck!

Anonyme a dit…

La photo de la Maison Blanche laisse rêveur...
Imaginez-vous que celà soit possible un jour en France...?
Est-il plausible de concevoir français de "souche" et "nouveaux" français à égalité...?
Serions-nous un jour - majoritairement - décomplexés de nos différences..?
*Chaque matin - mais pas quand je me rase - je fais le même rêve que Luther,"dans le fond bien-sûr", car le contexte n'est pas comparable heureusemment...ai-je besoin de le préciser ?

***J'aime ce déroulé de voyage.
***Bravo Forrest !

Anonyme a dit…

La vie c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber... en tout cas sur un Forrest en pleine forme malgré la chaleur apparente des lieux. Mais où sont donc passés nos amis compagnons de voyage Spip et le petit lapin au derrière blanc ? Gordon Cooper disait observer les ovnis, mais regarder “loin”, c’est aussi regarder “tôt”, pourvu que cette régularité de métronome un tantinet cosmique ne satellise pas trop loin notre astronaute de sa planète du cinquième canton...

Clotilde a dit…

D'abord tu es aux States, ensuite tu cours alors que mon orteil est cassé et que je peux tout juste marcher, ensuite tu vas chez Barack, est-ce que tu vas arrêter de m'énerver oui ou non?