03 octobre 2011

Un schéma "autrement" platonique


C’était une des revendications de notre groupe « Gauche autrement » au Conseil général : le rééquilibrage dans la création des maisons de retraite à des prix abordables en faveur de Nice et du littoral. Nous avions en effet remarqué la gêne et parfois les drames humains qu’occasionnait une politique d’implantation de ces établissements dans le haut pays. Les habitués de la permanence se souviennent, par exemple, des difficultés de Paul le Belge, notre fidèle octogénaire malvoyant, pour rendre visite à sa femme pensionnaire dans une maison de Tende puis un établissement de Saint Etienne de Tinée.

Je ne compte pas le nombre de fois où Dominique, en charge de ce dossier, est intervenue en séance plénière (voir par exemple l’une de ses dernières interventions) ou en commission permanente du CG. On lui répondait généralement, avec un petit sourire, que « ce n’était pas si loin » et que, de toute façon, « c’était bon pour l’emploi ». En réalité, le recrutement était loin d’être toujours local et faisait par contre la part belle à de la main d’œuvre étrangère (comme, par exemple, à La Tour sur Tinée).

C’est dire ma satisfaction quand, ce matin, au cours de la présentation du nouveau Schéma gérontologique pour 2012-2016 (on a pris beaucoup de retard puisqu’il était initialement prévu pour 2011-2015), le Président Ciotti, devant toute la profession a affirmé qu’il fallait rééquilibrer cette politique d’implantation et que, malgré les sollicitations des maires du haut pays, il résisterait à la tentation d’y implanter des unités supplémentaires.

Je n’ai donc pas manqué d’acter cette nouvelle orientation en intervenant publiquement au cours de la réunion. Mais, tout en me félicitant de ce changement de cap, j’ai dû exprimer un certain désappointement car, pour cause d’endettement et de crise, les créations nouvelles sont gelées par l’Etat. On peut donc craindre, comme je l’ai fait remarquer que cette nouvelle politique reste platonique.

Bien sûr, on peut se dire que cela est une autre histoire… En fait, j’ai le sentiment qu’il s’agit toujours de la même.

6 commentaires:

Emmanuel a dit…

Je ne me sent pas concerné car je suis encore bien trop jeune...non je plaisante bien sur même s'il ne s'agit pas toujours d'un sujet pour plaisanter.
Les jeunes et les personnes agées sont les deux extrêmités de la chaîne humaine.
On mesure le niveau de développement d'une société à l'intérêt qu'elle porte à ces deux catégories de la population.
Là comme ailleurs ceux qui nous dirigent semblent absents et comme tout le monde n'a pas les moyens de Mme Betancourt, vivement 2012 comme disait Coluche (il avait parlé pour plaisanter d'un retour de la gauche au pouvoir en 2012).

Anonyme a dit…

Un homme ou une femme, qui ne peut plus vivre seul(e), devient dépendant, il redevient en quelque sorte un enfant. Sachant que la question pour les enfants (ou bébés) ne se pose pas, il faut donc adopter le même schéma pour les séniors, c.à.d :
- Famille le matin, le soir et la nuit.
- Crèches (médicalisées ou pas) ou centre de loisirs, la journée (de 8H à 18H)
- Il faut palier (pour ne pas rendre la famille esclave de ses parents ou grands-parents) avec des aides, exactement comme les assistante-maternelle, ou les baby-sitters, il existe les auxiliaires de vie, les aide-ménagères, et pourquoi ne pas inventer les mamy-sitters...
Nous viendrait-il à l'esprit de placer des (petits) enfants 24h/24H, 7/7 dans des maisons...de "retraite"….de "retrait de la vie, de l'affection, de la famille". (…oui il y a les orphelinats…)
J’ai rarement vu des personnes heureuses en Maison de retraite (sauf exception) ; c’est souvent vécu comme une forme d’abandon.
Ces « Maisons » devraient être réservées périodiquement aux vacances, et aux personnes qui n’ont aucune famille… d’autant que je reste persuadée - sans pouvoir hélas prouver ce que je vais avancer - que ça ferait réduire le nombre de malades atteints de l’Alzheimer…
Nous avons besoin pour notre équilibre mental - et là aussi je parle avec mon intuition j’ignore si des recherches ont été faites dans ce sens - de côtoyer des personnes beaucoup plus âgées, les voir marcher avec une canne, oublier leurs lunettes, nous raconter des histoires de leur époque…pour que nous puissions avoir une perspective sur nous même, comme on a besoin de voir un enfant uriner dans un jardin et rougir ou éclater de rire, ou encore se promener avec des genoux écorchés, ou plaisanter avec son grand-père…, idem pour « les vieux » ils ont aussi besoin pour leur équilibre psychique d’entendre brailler un nouveau-né, de discuter avec un adolescent… la société occidentale a voulu tout maîtriser, trop maîtriser, et parfaire la vie, mais quelle vie ? Et quel sens a ce monde ? faut-il qu’il soit hypocritement et éternellement « faussement » parfait ?
Pour conclure, en politique, quand il y a une crise, il faut innover, imaginer de nouvelles solutions ; on peut très bien intégrer ce type de propositions dans cette fameuse tendance dite «celle du respect de la nature », eh bien la nature a prévu que les jeunes prennent en charge : et les petits et les vieux! C’est comme ça qu’elle fonctionne !
Les « Maisons de Retraite » : c’est contrenature… et pas qu’elles d’ailleurs !
(Désolée pour ce coup de gueule, on ne peut pas tjrs être d'accord sur tout...)

cléo a dit…

Je sais bien que l’expression consacrée associe ce qui est platonique à une sorte de théorie, une simple vue de l’esprit, ainsi des amours… ; et parfois même simpliste, ainsi de ce qui germe dans l’esprit d’un enfant qui se prétend neuf là où il pourrait seulement ignorer qu’avant lui… Ah ! ah ! Nombreux sont ceux qui y ont pensé ! Mais, pour ainsi dire et seulement dire, en vain. Et le domaine de la pratique, si complexe et décomplexé en son royaume, ne saurait donc s’abaisser ou s’abêtir pour réaliser semblable idée. Du coup, non seulement l’idée ou le théorique paraitrait à bon droit dévalorisable, on contemplerait cette forme de manière quelque peu détachée (esthétiquement peut-être) et pourquoi pas ! Sourire en coin, lui reprochant par là de n’être, la pauvre !Qu’une idée. Toutefois c’est une belle et grande chose une idée qui se conçoit, qui devient même concevable (elle semblait ne même pas l’avoir été auparavant ) car il reste que, si elle s’avère insuffisante, elle pourrait orienter une pratique ou en ralentir d’autres, ou, ne soyons pas fous ! connaître une force. Ainsi, selon, se dire que là où elle n’est qu’en puissance elle pourrait s’actualiser ou encore , que sans elle, quelle pratique sinon aveugle ou hasardeuse ? Ce qui fait qu’en réalité, si on tient compte de l’espoir et du désappointement qui s’ensuivit, tout cela ressemblerait à un schéma autrement soit kantien, soit aristotélicien (c’est d’ailleurs bizarre non ? Que l’on ne dise pas kantique et aristotélique, ça aurait pourtant du panache concernant les amours !), certes plus enthousiaste, trop peut-être…, mais le réalisme pur et dur…nous conduit à : il n’y a pas d’alternative ! c’est bien connu, la réalité est économique ou n’est pas!

bernard gaignier a dit…

Cleo j'ai rien compris à ce que tu as dit mais c'est beau quand même!!

Cléo a dit…

Bernard, je ne suis pas vraiment sûre que tu n'aies rien compris mais au cas où...je disais juste que souvent, on se débarrasse des bonnes idées sous des prétextes fallacieux et, qu'en fait, faut pas les abandonner même si elles ont l'air d'être inapplicables! Ceux qui ne font que les entendre pourraient surtout ne pas les vouloir les appliquer parce qu'elles contrarieraient ce qu'ils poursuivent par ailleurs. Donc, il faut garder ces idées, les soigner et les resservir. Du coup,c'est moins beau(sourire).

Emmanuel a dit…

En gros, on invente rien et on fait que recycler les idées des autres...Pas vrai Cléo !