26 mars 2012

La démocratie s’éclate au Sénégal

Il n’y a pas que de mauvaises nouvelles dans l’actualité internationale. Pour la deuxième fois en douze ans, le Sénégal s’offre une alternance présidentielle contre un sortant ce qui est le signe d’une vitalité démocratique certaine. En 2000, Abdoulaye Wade battait le Président Abdou Diouf ; cette année, c’est au tour de Wade d’être battu par Macky Sall, son ancien 1er ministre.

Compte tenu du contexte préélectoral quelque peu tendu, de nombreux observateurs avaient même sonné le tocsin et prédit la fin de l’exception démocratique sénégalaise en Afrique. Pourtant, rien d’irrémédiable ne s’est produit et les élections se sont déroulées normalement.

Du coup, le Sénégal, majoritairement musulman, redevient le modèle démocratique africain. Bien avant la Tunisie et la Libye et leurs révolutions ambiguës, le Maroc et son évolution démocratique lente, et même l’Afrique du Sud handicapée par le poids électoral du mythique ANC devenu un parti dominant, ce qui est toujours encombrant en termes de pluralisme.

Cette bonne nouvelle est d’autant plus sympathique que le Sénégal fournit un des contingents les plus importants (avec le Maroc et la Bulgarie) d’étudiants étrangers à la fac dans les filières où j’enseigne.

En paraphrasant Martin Circus, nous ne pouvons que souhaiter bonne chance au nouveau Président pour que longtemps encore « la démocratie s’éclate au Sénégal » !

3 commentaires:

bernard gaignier a dit…

Tout à fait d'accord avec toi Patrick et j'en profite pour rendre hommage à un grand homme. Si le Sénégal est cette démocratie, elle le doit à Leopold Sedar Senghor. Ce grand homme, normalien et agrégé de grammaire, a conduit son pays à l'indépendance, tout en gardant de solides relations avec la France, a mis en place une démocratie avec une constitution assez inspirée de celle de 1958,le multipartisme et la liberté de la presse. Une fois cela fait il s'est retiré de son plein gré en 1981, laissant le pouvoir à Abou Diouf qui a laissé vivre les institutions.
Il ne s'est plus jamais occupé de politique dans son pays.
Ce grand homme, académicien, poète est décédé en 2001; Ni Chirac président de la république, ni Jospin 1er ministre n'ont cru bon de se déplacer pour ses obsèques. Seul était présent un vague secrétaire d'état.
Erik Orsenna avait dit à ce sujet 'j'ai honte". Moi aussi j'ai eu honte.

alaind a dit…

Les Martin Circus nous ramènent pas loin des 70" à leurs prémices! Mis à part les pattes d'éph ... ils ne nous présentent pas d'"apparences" "pays"? C'est voulu?

Quand aux infos nous avons du mal à décrypter ce qui se passe vu des assourdissantes. C'est qu'il y a des frontières, et déjà la Suisse a son rideau étanche à la communications, alors le Sénégal...

Ici la communauté urbaine lyonnaise, nous serions à l'issue d'une résolution, après une troisième semaine de grève des éboueurs... Des pyramides de sacs poubelles se posent en sentinelles à l'entrée des allées d'immeubles.

Emmanuel a dit…

D'accord avec Bernard sur l'importance à accorder au grand Léopold Sédar Senghor et il y est certainement pour quelque chose dans la poursuite de la démocratie au Sénégal (petite pensée émue envers le grand homme).
La démocratie semble s'implanter durablement en Afrique avec quand même quelques petites restrictions comme l'interdiction donnée à Youssou Ndour de pouvoir participer à l'élection!
Le rappelle aux Martin Circus, il fallait oser Patrick et c'est du brutal. Petite pensée donc à Gérard Blanc, le chanteur décédé il n'y a pas si longtemps.
En espérant un jour que la démocratie s'éclate ainsi partout dans le monde....