21 mai 2012

Isabelle Huppert in another country




Fin de projection de "In another country" (photo DBM)

Cannes, c’est aussi l’occasion de rencontrer les amis engagés dans le secteur du cinéma. Ainsi, Jean-Louis Milla, l’organisateur passionné du Festival de Puget-Théniers, qui nous a promis pour l’édition 2012, fin juillet, une marraine très prestigieuse (mais chut ! c’est encore un secret !).  Egalement, Florence Gastaud, notre ancienne étudiante au perpétuel sourire, aujourd’hui Déléguée générale de l’ARP (société civile regroupant les auteurs, réalisateurs et producteurs du cinéma français) qui travaille en duo, depuis peu, avec un président nommé… Michel Hazanavicius. Enfin, Thierry Collard, l’infatigable directeur de l’ESRA Côte d’Azur qui, cette année, présente les travaux d’élèves de sa filiale… de New York.

Côté salles obscures, la journée sera placée sous le signe de l’éclectisme avec le dernier Resnais dont l’action est censée se dérouler à… Peillon (06), un film japonais réalisé par un Iranien, et une comédie coréenne à l’affiche de laquelle on trouve une grande actrice française.

Vous n’avez encore rien vu, Alain Resnais (France)

Un auteur dramatique convoque par-delà sa mort tous les amis qui ont interprété sa pièce « Eurydice ». Ils doivent visionner une nouvelle version de l’œuvre jouée par une jeune troupe.

L’originalité du film est que les rôles sont tenus par des acteurs connus qui jouent à visage découvert ce happening théâtral qui est à la fois une sorte de chorale et un passage de témoin. Sabine Azéma, Pierre Arditi, Michel Piccoli, Lambert Wilson et compagnie, contribuent à faire d’un scénario un peu artificiel une brillante démonstration de ce que peut-être le jeu théâtral lorsqu’il atteint l’excellence.

Like someone in love, Abbas Kiarostami (Japon)

Un vieux professeur en retraite s’offre les services d’une jeune fille mi-étudiante, mi call-girl. En fait, dans ce film pour le moins surprenant, c’est l’octogénaire qui semble vivre avec bonheur les bouleversements de la société japonaise alors que les jeunes sont désemparés devant la dissolution des valeurs traditionnelles.

On gardera longtemps dans nos mémoires le visage malicieux et les yeux pétillants du professeur (Tadashi Okuno) dans un film où, comme d’habitude, Kiarostami use et abuse des longs plans-séquences en voiture et où l’on vous apprendra tout sur la sexualité des mille-pattes.

In another country, Hong Sangsoo (Corée du Sud)

Une Française passe quelques jours dans une station balnéaire coréenne quasi- déserte. Elle va vivre, sous la même identité, trois histoires correspondant à trois personnages différents. En fait, le film est bâti sur le modèle de Smoking No Smoking de Resnais (encore lui !) puisque l’héroïne n’est jamais ni tout à fait la même ni tout à fait une autre.

In another country est en fait un petit bijou, ciselé avec précision par Hong Sangsoo, plein d’humour et de poésie, qui nous raconte beaucoup de choses sur les différences culturelles, la jalousie des femmes coréennes, le sex-appeal des lifeguards et l’intact potentiel de séduction d’Isabelle Huppert qui provoque bien des tempêtes au pays du matin calme.


Florence Gastaud et Dominique Boy Mottard

4 commentaires:

bernard gaignier a dit…

Patrick, tu me vexes; pas besoin de Resnais pour avoir une brillante démonstration de ce que peut avoir le jeu théâtral lorsqu'il atteint l'excellence.
Suffit de venir me voir...

cléo a dit…

Si Resnais se théatralise dans tout le cinéma( puisque jusqu'en Corée, il connait l'export-ation), pourquoi Bernard ne ferait-il pas tout un cinéma avec "son" théatre (puisque à Nice il est sous-estimé dans l'import-ance)?

Emmanuel a dit…

Bernard mis en scène par Resnais ?

cléo a dit…

Ouais Manu! Par contre pour "on connaît la chanson", je ne suis pas sûre que ...(encore que c'est le play-bach qu'il faut maitriser) . Par contre, dans l'année dernière à Marienbad, Bernard aurait pu exceller; je le vois bien dire dans une sorte de distanciation brechtienne:" Merde.. sa robe a grillé."