Anna est polonaise. Que les esprits chagrins se rassurent, elle ne pratique pas la plomberie. Elle est tout simplement notre étudiante depuis son arrivée à Nice. Ce matin, elle soutenait sous ma direction son rapport de stage au siège d’une importante société de courtage du centre ville, au titre de sa troisième année (Master 1) d’IUP, cet Institut Universitaire Professionnalisé où j’enseigne depuis des années du côté de Sophia Antipolis. Le responsable de la société (à l’évidence un patron-citoyen… et oui, ça existe !) est élogieux à la fois sur la qualité du travail effectué pendant le stage et sur le rapport écrit. Autant dire que le professeur est aux anges quand nous sanctionnons ce travail de la note tout à fait exceptionnelle de 19. A l’annonce du résultat, Anna sourit, avec cette douceur qui la caractérise : dans son regard, détermination sereine et foi en l’avenir…
Karima est franco-tunisienne. Actuellement sans emploi, elle vit à l’Ariane et, cette après-midi, épouse Oissim, un solide garçon de son quartier, boxeur catégorie poids lourd. C’est mon cent quinzième mariage. La salle est bondée, le quartier s’est déplacé en masse. Tout le monde admire la magnifique robe blanche de Karima qui assume avec modestie, presque avec timidité, son statut de reine de la cérémonie.
Une ovation extraordinaire, ponctuée de « you-you », salue le double consentement. Sous son voile de mariée, on devine le regard de Karima, un regard pétillant de bonheur, même s’il est subtilement interrogateur.
Anna, Karima,
Deux jeunes femmes d’aujourd’hui,
Deux jeunes femmes qui vivent à Nice,
Deux jeunes femmes pour qui ce vendredi 21 juillet 2006 aura une signification très particulière.
D’avoir été leur dénominateur commun me remplit de fierté.
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