Pour le solde des films d'été, un "rattrapage" et cinq "sorties".
Roman de gare, de Claude Lelouch
Le "rattrapage". Quand Claude Lelouch ne se prend pas pour Kierkegaard ou Pirandello, cela peut donner un bon film. Par exemple, ce Roman de gare : une histoire solide, des acteurs remarquablement bien dirigés (Dominique Pinon en séducteur, il fallait oser) par un réalisateur qui sait filmer.
Planète terreur, de Robert Rodriguez
Au départ, ce devait être le deuxième film d'un programme Grindhouse, avec Le Boulevard de la mort de Tarentino vu au dernier festival de Cannes. A l'arrivée, cela donne un film de série Z complètement assumé, assez décalé pour être parodique, mais réalisé avec suffisamment de passion voire de tendresse pour que ce remake malicieux de La nuit des morts-vivants reste crédible.
Caramel, de Nadine Labaki
Le destin croisé de cinq femmes qui ont l'habitude de se retrouver dans un salon de beauté de Beyrouth. Présenté comme un Vénus beauté à la sauce loukoum, le film de Nadine Labaki vaut beaucoup mieux que son soit-disant modèle français. Loin des artifices du scénario de Tony Marshall, nous avons là une véritable chronique sociale, à la fois émouvante et drôle. Une chronique sociale qui se révèle être un miroir impitoyable de la condition féminine au Liban.
Jindabyne, Australie, de Ray Lawrence
Après Vénus beauté à Beyrouth, Twin Peaks chez les Aussies... Une poignée de pêcheurs blancs trouvent le cadavre d'une jeune aborigène dans leur rivière favorite. Cette découverte ne les empêchera pas de passer tranquillement leur week-end entre hommes. Leur désinvolture crée un véritable traumatisme dans la petite communauté de Jindabyne et le film raconte les effets dévastateurs de ce fait divers minimaliste. La culpabilité, le rapport à la nature, la découverte de l'autre... Autant de thèmes abordés avec pudeur et sensibilité par ce beau film qui mérite bien son label Quinzaine des réalisateurs.
3 amis, de Michel Boujenah
De Mes meilleurs copains à Un éléphant ça trompe, le "film de copains" est devenu un genre à part entière de notre cinéma national. 3 amis ne figurera pas parmi les meilleurs. Les situations sont trop artificielles, notre sympathie trop activement sollicitée pour provoquer l'émotion. A voir toutefois pour la scène où un Philippe Noiret crépusculaire semble nous dire adieu... à la Philippe Noiret, avec élégance et discrétion.
Hairspray, d'Adam Shankman
Une comédie musicale sixties sur la tolérance. Une adolescente blanche plutôt enrobée et ses amis noirs galèrent pour se faire une place au soleil, en l'occurence dans le show tv local. Mêlant habilement le droit à l'intégration des années soixante et le politiquement correct des années quatre-vingt dix, cet hymne à la tolérance est d'abord un film coloré, tonique, réjouissant. Ne pas rater la première scène ("Good morning Baltimore"), hymne à la joie entonné un matin de 1962 par Tracy, l'adolescente différente.
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2 commentaires:
Quelle fanitude cinématographique ! :-) Le Lelouch est en effet excellent, un trés bon moment de cinéma, et le public estival de Villefranche ne s'y est pas trompé.
Je me suis aussi laissé surprendre en trés bien par Shrek 3, un véritable ovni.Vive le genre gothique loufoque !
Jindabyne, je viens d'aller le voir, hier soir. J'ai adoré, meme si je suis ressortie de la salle completement oppressée, écoeurée, inquiete. Tout est glauque, les personnages sont tous plus glauques les uns que les autres, ce trou ou ils habitent est tellement glauque, leur vie est glauque... la fin est un peu trop conte de fée à l'image du reste du film, elle déçoit un peu. Mais l'ensemble est d'une qualité peu commune.
En attendant comme je m'ennuie un peu chez moi (pas d'internet et j'ai bannis la télé) je bouquine beaucoup, et surtout ratrape mon retard culturel cinématographique en bouffant des truffauts. . . mon préféré pour l'instant: Jules et Jim.
Je t'embrasse
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