16 novembre 2009

Je suis aussi un Ponthus

Après avoir « forrestgumpé » dès potron-minet une dizaine de kilomètres entre Saône (ma chère Saône!) et Rhône dans les rues de Lyon, j'avais rendez-vous ce dimanche, à la Part-Dieu, avec une assemblée de l'Association des Amis du Chevalier Ponthus.

Il faut dire que ma mère est née Ponthus et que, pour l’occasion, j’étais convié à présenter sous forme de conférence la vie du résistant Edgard Ponthus, mon grand-père.

Créée il y a vingt-cinq ans par l’entreprenant parisien Pierre Ponthus, cette association surfait, à l’époque, sur la passion toute nouvelle des Français pour la généalogie. Ponthus par ma mère, j’ai immédiatement adhéré au projet… et à l’association. Et depuis, à ma façon, j’ai toujours joué le jeu, visitant par exemple les cimetières de l’Ain qui regorgent de tombes estampillées Ponthus ou profitant de mon passage en 2003 à Salt Lake City pour extirper une trentaine d’ancêtres des limbes de la cave-bibliothèque des Mormons.

Cela dit, aujourd’hui, sous l’impulsion des généalogistes en chef de l’association, Paule Achard et Raymonde Malsert, l’arbre des Ponthus a fière allure avec, à son sommet, un certain Claude né, excusez du peu, en 1540.

Mais là n’est peut-être pas l’essentiel. En effet, les amis du Chevalier Ponthus ne constituent pas une association généalogique comme les autres. C’est que l’AACP est dépositaire de la très belle histoire du chevalier de Ponthus.

Un type épatant ce chevalier : qu’on en juge. Né en Galice à la fin du Ve siècle, il se sauve en Bretagne avec quelques copains pour échapper au sultan de Babylone. Dans la foulée, il séduit la belle Sidoine, fille du roi de Bretagne. Plus exactement, il entame, comme on dirait aujourd’hui, une relation compliquée du genre « je t’aime, moi non plus ». Du coup, il va se livrer aux pires excentricités pour éblouir la belle. Ainsi, il va guerroyer en Angleterre, réconcilier les Anglais et les Irlandais, fracasser le roi de Bourgogne, faire l’ermite dans la forêt de Brocéliande, mettre la pâté aux Sarrasins, devenir subrepticement roi de Galice, et surtout, réussir à pénétrer le cercle très fermé des chevaliers de la Table ronde. Le jour où j’ai appris ce dernier détail, j’avoue en être resté baba : avoir comme ancêtre un pote du roi Arthur, de Lancelot et consorts, annexer au patrimoine familial Excalibur et le Saint Graal, c’était vraiment trop classe… ! Du coup, là aussi, j’ai joué le jeu en me rendant, dès 2001, à Cedeira en Galice pour emprunter la rua del Caballero Ponthus, ou en passant une nuit entière, en 2002, dans la forêt de Brocéliande, histoire de mériter moi aussi une petite place autour de la Table ronde.

En fait, pour justifier vraiment cette invitation chevaleresque, j’ai conscience, comme tous les « cousins » de l’association, qu’il est impératif de faire la jonction généalogique entre notre cher Claude du XVe siècle et le ténébreux chevalier du Ve siècle.

Ce n’est pas gagné, mais ne dit-on pas qu’ à cœur Ponthus, rien d’impossible !

5 commentaires:

Sylvie a dit…

Trés belle histoire. Merci.

Claudio a dit…

Intéressante histoire. Comme souvent, mais je ne peux pas l'écrire à chaque fois, ce style léger posé sur du chargé me ravit. Cette façon de montrer que quand même Faut pas s'prendre trop au sérieux fait toujours mouche. Du coup, on fouille et derrière, on voit que c'est important.

Anonyme a dit…

Bravo Claudio pour votre analyse subtil ;
« fracasser le roi de Bourgogne.. un pote du roi Arthur, »je n’ose plus vanner
sur le nouveau stiile PM histoire de faire plus djeun 
Amicalement
Pénélope

NimueLaMagicienne a dit…

C'est tout simplement génial !! Contenu et forme c'est un vrai régal... et... heu... la suite c'est où ??
C'est vrai qu'il assurait l'aïeul dis donc hein...

André et Guitou MARIN a dit…

Bravo pour la photo avec l'insigne de L'Association des Amis du Chevalier PONTHUS. Félicitations pour le compte-rendu très vivant de la réunion de l'ACP à Lyon du 15 Novembre 2009. Amitiés des " cousins de Dijon " .