04 novembre 2012

Voyage en Mitterrandie


Au Mont Beuvray

C’est l’histoire d’un voyage générationnel et amical que seule notre laïcité militante nous a empêchés d’appeler pèlerinage.

C’est en fait l’histoire de quatre jours en Mitterrandie profonde.

Tout commença à Mâcon, par une soirée au Saint Laurent, ce restaurant du bord de Saône qui vit en 1993 François Mitterrand partager au soir de sa vie un repas avec Mikhail Gorbatchev.

Puis, ce fut un matin l’ascension de la Roche de Solutré, haut lieu préhistorique, devenu à partir des années d’après-guerre, le prétexte, chaque dimanche de Pentecôte, à une randonnée intime avec famille et amis pour celui qu’on appellera pourtant plus tard le Promeneur solitaire.

Quelques heures après, c’est au cimetière de Cluny la médiévale que nous rendons hommage à Danielle, cette grande dame déjà un peu oubliée.

Enfin ce fut, le jour suivant, la montée vers le Mont Beuvray, l’éduenne Bibracte où Vercingétorix fédéra les tribus gauloises et où François Mitterrand eut un temps le désir de se dissoudre dans les paysages immuables du Morvan éternel.

Pour le final, c’est bien à l’Hôtel du Vieux Morvan de Château-Chinon que nous nous retrouvions. Devant le balcon célèbre sur lequel l’homme à la rose acta son triomphe un certain soir de mai.

Quatre jours en Mitterrandie, quatre jours qui ne furent en aucun cas le puits sans fond d’une nostalgie stérile mais l’opportunité de respirer à pleins poumons le grand air de l’Histoire, exercice on ne peut plus salutaire quand on prétend encore caresser l’espoir…

14 commentaires:

bernard gaignier a dit…

Tu as raison Patrick, ce fut un beau séjour.
Je ne connaissais pas ces lieux et ce fut un bonheur de les découvrir autrement que de façon livresque. En plus des souvenirs liés à l'histoire, les paysages sont magnifiques, les églises romanes superbes.
Il parait qu'on fabrique également du vin la bas.
Mais je n'en sais rien. On en a pas bu...enfin pas beaucoup....enfin.....

Emmanuel a dit…

La Mitterandie, quel étrange pays où les dirigeants prétendaient "changer la vie"!
De beaux paysages, des vins magnifiques et peu chers, des églises remarquables (n'oublions pas de mentionnner la célèbre Bissy la Maconnaise)et les légendaires cuisses de grenouilles du restaurant de Saint Laurent les Macon où le Président avait invité Gorbatchev.
Un parcours émouvant qui nous a permis de mettre nos pas dans ceux de feu l'homme à la rose en gravissant la Roche de Solutré puis l'éduenne Bibracte au mont Beuvray pour terminer au Vieux Morvan à Chateau Chinon où il n'y avait plus de places pour nous restaurer.
A Cluny, la discrète tombe de celle qui ne s'est jamais vraiment prise pour la "première dame de France"(à méditer pour certaines) nous rappelle l'humilité et le courage de Danielle (ces derniers combats sur l'accès à l'eau pour tous dans le monde en sont un émouvant exemple) cette femme exemplaire à tous points de vue.
Enfin ce fut pour nous le bonheur de partager de grands moments d'amitié et de franche rigolade avec de vrais bons amis.
Un grand merci aux initiateurs de ce "pélerinage" aux sources de notre mémoire et comme disait le poète : "Allons voir si la rose..."

Anonyme a dit…

J'essaye de me projeter dans l'avenir .
La Mitterandie donc la Hollanderie, il faudra du temps pour s'habituer.
AlexandreR

Anonyme a dit…

Magnifiques photos sur le blog de DominiqueBM, c'est superbe !
La première ici évoque la vraie amitié, l'authenticité, la simplicité... c'est assez rare de nos jours, où l'on veut démontrer sans arrêt du matériel à outrance, du pseudo-beau, avec du faux et encore du faux, la peur au ventre...
(pas de "crétins" ici ça fait du BIEN !)

Richard a dit…

Erratum.
Lors d'une de nos excursions (dont l'objet n'a pas été exclusivement la mémoire de F.M. ou la visite d'église Romane, comme voudrait le faire croire sur ce blog l'organisateur de notre séjour), j'ai affirmé que le moulin du célèbre vin "Le moulin à vent" ne pouvait pas transformer plus des 16/29° de l'énergie qu'il recevait du vent, en énergie mécanique. Je me suis trompé car après vérification le bon coefficient est : 16/27.
Je présente encore toutes mes excuses à tous ceux que j'ai induit en erreur. Ceci dit, cela ne change rien à la qualité du vin de ce nom, ni à la qualité des moments que nous avons passé ensemble.
Merci encore aux organisateurs.

alaind a dit…


- Seigneur, une gazelle inattendue dans l'église de Chapaize, si, les hommes ont bien remarqué une cuisse qui n'était pas celle d'une grenouille,

- Un troupeau de plusieurs hérons albinos du jamais vu en bord de Grosne,

- Les terres Gauloises vibrant encore de la magie des druides et du son des boucliers frappés de glaives,

- Un sanglier qui traversa la route, peut être avait il quitté l'emblème gaulois,

- Un conteur hors pair, qui concocte avec talent, autant vers que bœuf Bourguignon,

- Un commentateur sportif acharné, aussi sympathique que déterminé,...

Des hôtes et hôtesses vibrants de sympathie dans des cadres de rêve où nous avons, en toute laïcité, approché le divin, que ce soit dans la contemplation magique de ces arbres druidiques, dans la rotation horaire du temple bouddhiste, ou dans la lueur ambrée du feu traversant le nectar...

La Françoisie a été un moment fabuleux, multiponctuée d'instants privilégies.

bernard gaignier a dit…

Tant que les vers ne sont pas dans le bourguignon!

Emmanuel a dit…

Allez les vers...ah tant qu'ils ne sont pas au gouvernement !!!

Geneviève BG a dit…

Je n'ai aucune conscience politique et (désolée Alain)je n'ai pas vu de gazelle à Chapaize ni de vers dans le bourguignon du conteur ( décidément Bernard est vraiment toxique!). Mais l'histoire des lieux de Vercingétorix au temple des 1000 bouddhas en passant par le poisson chrétien, les couleurs de l'automne, les veillées au feu de bois(avec notre DJ préféré), la présence de Jo Dassin( qui a même chanté "joyeux anniversaire")et enfin les tartines beurrées du matin ont été un enchantement
Serait-ce, comme ce bonbon rafraichissant à la pub étonnante des années 80,le deuxième effet Mitterrand?

cléo a dit…

Quand je vous vois tous devant le vieux Morvan, derrière des voitures garées, je ne vois aucune différence avec Vincent, François, Paul et les autres. Sauf... qu'apparemment, l'écrivain écrit, l'acteur joue, les femmes combattent (avec des gants de velours et non des gants de boxes). Par curiosité, quelqu'un a t-il reproché à quelqu'un d'autre d'avoir enterré ses idéaux de jeunesse en acquérant une clinique privée, après avoir voulu( mais à trente ans) mettre ses compétences au service des moins favorisés dans un dispensaire de banlieue? Bref, le rôti a t-il brûlé?!!!

Geneviève BG a dit…

Euh non, pas le rôti...mais la sauce du bœuf bourguignon un peu trop liquide et il n'y avait pas assez de patates!!Et puis, nous avons été privé de dessert a Château chinon ..

Dominique a dit…

Geneviève a raison : en fait, on n'était pas vraiment dans la nostalgie car, même si, avec certains, on se connaît depuis pas mal de temps, ce n'était pas le cas dans notre jeunesse. Donc, nos personnalités n'ont pas beaucoup changé : nous étions déjà ce que nous sommes lorsque les rencontres ont eu lieu...

Je sens cependant que cette histoire de dessert dont Patrick a privé toute la tablée à Château-Chinon risque de refaire surface dans l'avenir ;)

Richard a dit…

C'est quoi cette histoire de dessert ?

Dominique a dit…

Richard n'est donc pas gourmand, s'il n'a rien remarqué...