Carnet de voyage numero 7
Vingt-cinq ans apres, quelle emotion de retrouver le celebre escalier d'Odessa, celui du "cuirasse Potemkine", le film d'Eisenstein.
Au pied de l'insolite statue de l'arriere petit neveu de Richelieu, premier Gouverneur de la ville, vetu... d'une toge romaine
(l'arriere grand tonton doit se retourner dans sa tombe), notre escalier est toujours aussi majestueux et manipulateur (plus large en bas qu'en haut, il apparait ainsi, grace a un effet d'optique, plus grand qu'il ne l'est en realite). Malgre la blessure infame de l'hotel pre-perestroika "Odessa" construit depuis notre derniere visite, au pied de l'escalier dans son prolongement sur un quai du port, on imagine toujours la terreur de la mere mitraillee qui voit le landau de son bebe devaler les marches.
Comment ne pas penser que tout cela n'etait pas qu'un film, mais le debut d'une belle histoire. Une belle histoire qui, rapidement, s'abimera dans la nuit stalinienne et les petits matins blemes entre zero et infini.
Cette histoire est celle de l'emancipation des hommes. Jamais elle ne s'achevera. A moins de nier ce tout, ce rien, qui fait de nous des humains. Et tant qu'il restera une lueur d'espoir, cela ne sera pas.
Sous le soleil d'Odessa, a l'instar de Jean Ferrat, je reste persuade qu'un jour, peut-etre plus proche qu'on ne le pense, plus jamais un "marin ne tirera sur un autre marin". A ce prix, je veux croire ce matin que j'aime la marine... Potemkine !
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2 commentaires:
Ce qu'il y a de bien dans vos carnets de voyage c'est toujours le petit clin d'oeil à quelqun ... Koestler cette fois ?
Bonne fin de voyage
Bien vu Marion, d'autant que ce n'est pas vraiment un livre de ta generation...
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