Que le contrat de concession du grand stade ait été la source d’un délit de favoritisme comme le suggère le Préfet, ce sera, au-delà du référé obtenu ce jour, au juge administratif de le déterminer.
Que ce même contrat soit une catastrophe pour les Finances Publiques en ce qui concerne son exploitation (cinq millions d’euros par an… pendant trente ans), est une évidence.
Mais que ce contrat soit un mauvais coup porté contre les supporters, est un argument qui est rarement développé, même si je l’évoque périodiquement au Conseil municipal.
En effet, les termes du contrat plongent inexorablement le Gym dans le monde du foot à l’anglaise, un monde qui exclut les supporters les plus modestes et souvent les plus sincères au profit des plus fortunés (avec l’ami Della Sudda, nous savons de quoi nous parlons : nous venons de nous abonner pour la quatrième année aux populaires sud).
En effet, comme l’ont relevé à la fois le Préfet, Jean-François Knecht et Nice Plurielle, le contrat de concession ne donne aucune indication sur le futur prix des places. C’et dire si l’exploitant privé a carte blanche pour pratiquer des tarifs à l’anglaise. Il faut savoir qu’Outre Manche le prix des places est si prohibitif que le stade est devenu un luxe réservé aux riches. Quant à ceux qui le sont moins, ils se contentent de regarder les matchs dans un pub, devant un écran de télévision.
La concession du grand stade (une première en France en ce qui concerne l’exploitation) porte en germe un changement profond de la nature de notre football. On peut l’approuver, ou même le souhaiter. Pour ma part – et je sais que c’est l’avis des supporters véritables – elle me consterne. Ce foot à l’anglaise, avec ses tarifs prohibitifs, son marchandising abrutissant, et ses cotations en Bourse, n’est pas le mien.
Depuis quelque temps, Nice Première demande aux Niçois de se prononcer sur le nom du futur grand stade. Si le contrat actuel est appliqué, cette réflexion n’aura pas lieu d’être. Le stade ne s’appellera jamais Garibaldi, les Aiglons, ou Tony Bessy, mais « Emirates stadium », comme de puissants sponsors l’ont imposé à l’équipe d’Arsenal. Ou « Phillips » comme à Eindhoven. Ou Coca Cola.
Dire non au grand stade à la sauce Peyrat, c’est défendre la loi républicaine, l’argent des contribuables, mais aussi et avant tout les supporters. Et après tout, cette saison, c’est bien au Ray que nous espérons voir le Gym se qualifier pour la Champions League.
03 août 2006
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2 commentaires:
100% d'accord avec vous sur le foot-business. le projet de St Isidore concédait tout à l'argent et personnellement je ne pleure pas la décision du TA.
Par contre pouvez-vous explicitez votre position (stade du Ray au ray en l'état ? rénovation du ray ? stade à St Isidore mais autrement ?...)
Et pendant ce temps là, le maire va, dans Nice Matin, reprendre le coup de Gubernatis en disant que ceux qui s'opposent au stade (donc au maire) sont "contre la ville". D'ailleurs, il n'y a pas que l'opposition (J.F Knecht est apparement une cible privilégiée du maire), même le préfet, qui n'a pourtant ps fait parler de lui comme dun opposant sans vergogne a Peyrat a droit à sa volée de bois vert.
Ce n'est même pas le coup de "létat c'est moi" de Louis XIV, c'est un nouveau symptôme du refus systématique de la contradiction qui anime le maire. Et si encore il essayait de se battre argument contre argument, mais non, il ressort le couplet de "ceux qui se battent contre la ville", ne manque plus que la cinquième colonne et les appels au peloton d'execution.
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