05 août 2007

Le rouge et le noir (1ère partie)

Caen 1 - Nice 0

Défaite face à un promu : on pouvait rêver une meilleure entame de saison pour les rouges et noirs de l'OGCN. Mais la route est longue et ce résultat ne préjuge en rien du classement final, même si les moyens financiers limités de l'équipe la condamnent à se battre dos au mur, année après année.

Cela dit, en cet été de réflexion, les premiers matchs du championnat sont aussi l'occasion de faire le point sur l'avenir du foot professionnel dans la cinquième ville de France. Et plus particulièrement sur les deux questions essentielles que sont la construction du grand stade et le standing de l'équipe.

En ce qui concerne le stade, force est de constater que les différents projets ont débouché sur autant d'affaires. Du coup, le grand stade est devenu le symbole de la gestion aventureuse et des liaisons dangereuses du sénateur maire. Par deux fois, Nice plurielle, notamment par Michèle Mangion (projet du Ray, affaire Vialatte) et Jean-François Knecht (projet St Isidore, affaire Cari), a contribué à éviter des catastrophes dont les contribuables niçois assumeraient aujourd'hui les conséquences.

Sur le fond, je n'ai pas cessé, contrairement à la Fédération PS (toujours à côté de la plaque !), de répéter que la question de l'emplacement était seconde par rapport à celles du statut juridique et du financement. En clair, la privatisation envisagée était impossible sans contreparties (subvention annuelle, surface commerciale) conduisant à un contrat léonin au détriment de la Municipalité. Quant à la construction en régie, elle n'est pas envisageable dans l'immédiat, le tramway entraînant déjà la ville sur la pente fatale de l'endettement comme vient de le rappeler la Chambre Régionale des Comptes. Et même sans cela, se poserait la question des priorités dans une ville où le sport amateur est si mal traité (espaces, subventions...).

Moralité : le projet du grand stade est bien dans une impasse. A moins d'oser réfléchir différemment à l'avenir du foot pro dans notre ville. Et si, au lieu de vouloir un grand stade pour générer une grande équipe, on cherchait à avoir une grande équipe pour avoir un grand stade...?

(à suivre)

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Sans vouloir rentrer dans une quelconque polémique, il me semble évident que le socle de toute construction est le foncier pour diverses raisons.
Maintenant au point où en sont les choses, rêver d'une grande équipe avant le grand stade, pour rester dans le domaine de la construction, c'est comme vouloir commencer la dite construction par la toiture au lieu des fondations.

Anonyme a dit…

C'est bien joli la dialectique mais ça n'apporte pas de solutions. Il faudra bien prendre le problème par un bout et pour des gestionnaires de l'espace urbain et de son utilisation (que nous serons bientôt ;-)), je pense qu'il est plus simple et réaliste d'essayer de sortir de l'impasse par la construction du stade ... dans un premier temps. Ayant été aux premières loges du scandale Stade du Ray/méthodes Vialatte, et autres, le monde du bâtiment maralpin m'apparait comme profondément vicié par des décennies de municipalités "glauques" et tout grand projet risque de mal finir. Mais justement avons-nous besoin d'un Grand Projet ? Nous avons un stade qui une fois reconstruit sur lui-même (comme cela s'est fait dans d'autres villes) pourrait accueillir 24 000 personnes, pour un budget qui n'a rien à voir avec les élucubrations en cours (projet violemment combattu dans les services de la mairie actuelle).
Pourquoi tant de millions pour un seul sport (plus de 2 Millions d'euros par an de subventions sans parler des prestations en nature), essentiellement masculin (sinon machiste)? Pourquoi nos fils ET NOS FILLES ne peuvent-ils s'entrainer à Nice dans des conditions décentes à d'autres sports collectifs ou athlétiques individuels ? Essayez de pratiquer du base-ball, ou du monopalme de compétition ...pour voir.
Le futur programme municipal doit aller au fond de ce problème.Mais je suis sûre Patrick, que c'est déjà en cours.
C'était mon petit grain de poivre!
Mari-Luz

Anonyme a dit…

Et si on poursuivait la reflexion sur le sport professionnel, entammée sur celle du tour de France... Le problème avec le foot c'est qu'il n'y a pas ou très peu de controle antidopage!!!
Alors on peut continuer à s'affirmer passionné d'une compétition sans crainte de supporter des drogués!!!
On peut parler aussi du financement..; Est il légitime que les collectivités publiques (et donc les contribuables)alignent d'énormes subventions pour donner des sommes assez colossales à des mecs qui tapent dans un ballon???
Alors si en plus on y met du subventionnement de grand stade à la sauce Peyrat....tu comprends que mon antifootbalisme (primaire, secondaire, tertiaire) ne fait que croitre et embellir....

Unknown a dit…

A Ricciarelli, on peut quand même noter que Lille, par exemple, a joué deux fois en Champions'league sans stade puisque l'équipe jouait ses matchs à Lens...

Anonyme a dit…

Allons, faisons une petite analogie:

Paris a le parc des princes, un stade de 48.500 places, pas toujours plein, pour une ville de 2,15 millions d'habitants.

Marseille compte 820.000 habitants (1,35 million en comptant son aire urbaine) dont une proportion respectable de supporters de son équipe de foot, le stade Vélodrome compte 60.000 places, et.... il n'a JAMAIS été complet.

Nice compte 350.000 habitants sur sa commune au centre d'un agglomération d'un demi million d'habitants, à peu près 40% de la population marseillaise dans ces deux cas, et le ratio supporters/habitants de la ville est indéniablement beaucoup plus faible pour l'OGCN que pour l'OM.

Le problème du "grand stade" c'est qu'il était littéralement destiné à ne servir à rien. Quand bien même la municipalité eu été honnête et le projet de stade de 30-40.000 places (de quoi rivaliser en taille avec le parc des princes) mené à terme, il aurait été impossible de trouver assez de spectateurs dans la ville pour remplir le stade, en d'autre termes, on aurait eu un monument à la mégalomanie et aux complexes d'infériorité des édiles niçois.

Car en fin de compte, les dirigeants de Nice ont toujours eu d'énormes complexes d'infériorités. Pourquoi Acropolis été construite? Pour avoir le plus gros palais des congrès après Paris. Qu'entend-t-on dire à propos de l'Aéroport de la ville? Plus gros trafic après Paris. Le tourisme? Plus important nombre de visiteurs après Paris. Nos chers leaders municipaux sont prêt à concéder la place de numéro 1 à la capitale, mais pour le reste, il faut montrer qu'on a également le plus gros stade, le plus gros port, la plus grosse mairie. Combien de projets stupides concoctés en mairie pour prouver que Nice avait le plus gros machin ou la plus grande chose? Et quand l'opposition leur fait remarquer que leurs projets ne sont pas construit à l'échelle, on s'entend dire "Oui mais nous sommes la 5ème ville de France quand même" comme si cette position justifiait que l'on construise un vélodrome wannabe qui peinerait à se remplir au quart.

Le projet du grand stade était foireux de chez foireux (deux marchés annulés pour irrégularités pour le même chantier, même Berlusconi n'a jamais osé, c'est dire...) mais il ne peut pas y avoir de grand stade à Nice, même dans les scénarios les plus fantasistes, même si Nice gagne 5 fois de suite la ligue des champions, même si la France emporte 3 coupes du monde d'affilé avec 11 titulaires Niçois, la ville n'est tout simplement pas assez grande pour accueillir un stade géant

Anonyme a dit…

Le plus réaliste, et le plus sage, serait de refaire un Ray rénové (comme le propose Mari-Luz). Ce premier projet, malheureusement foiré par l'affaire vialatte, reste le plus raisonnable et ceux qui viendront aux affaires seraient bien inspirés d'y resonger sérieusement.