17 août 2007

Summer movies numéro 2

Un autre avantage du cinéma d’été est de permettre quelques séances de rattrapage pour des films que l’on n’a pas pu voir lors de leur sortie en salles. Cette année, c’est le cas de « La vie des autres » et de « Persépolis ».

La vie des autres, de Florian Henckel Von Donnersmarck

Ce film, en réalité, me poursuivait depuis de nombreux mois. Je ne compte pas les amis qui m’ont recommandé cet Oscar du meilleur film étranger pour 2006. L’un d’entre eux m’a même (gentiment) reproché de ne pas avoir intégré le personnage principal dans ma pièce « Sur un air de cithare » qui traite, entre autres, des sociétés post staliniennes. Il avait raison. L’histoire du capitaine Gerd Wiesler, officier de la STASI, amoureux et/ou saisi par le remord, mérite une place au Panthéon du cinéma européen. Quant à la précision documentaire et à la justesse de la description des mécanismes du totalitarisme, elle renvoie « Good bye Lenin » à un statut de film quasiment négationnisme. Je préfère penser que la juxtaposition des deux films donne une vision assez juste de la vie dans l’ex RDA. Mais je n’en suis pas très sûr.
Comme le fera par la suite « 4 mois, 3 semaines, 2 jours », la Palme d’or du Roumain Cristian Mungiu, « La vie des autres » nous révèle la réalité (en fait l’horreur) du quotidien des sociétés « globalement positives ». Un exercice de (mauvaise) conscience salutaire, pour tout militant de gauche d’avant la chute du Mur…

Persépolis, de Marjane Satrapi

Fidèle lecteur du blog du Poisson zèbre, je suis devenu, un peu tardivement je le confesse, un inconditionnel de Marjane Satrapi et de Persépolis. Peu de choses à dire sur le film, très fidèle à la BD, peut-être trop, car son dessin me semble mal se prêter à l’animation. Mais peu importe, le film va permettre d’élargir le public de Satrapi. Puisse certains altermondialistes naïfs faire partie du lot…


Au-delà de la séance de rattrapage, deux sorties authentiques :

La fille coupée en deux, de Claude Chabrol

Le dernier Chabrol est un peu une parodie de Chabrol. Une jeune femme (Ludivine Sagnier, remarquable) est coupée en deux entre son attirance pour un écrivain pervers (François Berléand, correct) et un héritier déjanté (Benoît Magimel, à la limite du ridicule). L’histoire se déroule dans le milieu très chabrolien de la bourgeoisie décadente portugaise. Trop caricatural pour être dérangeant ou même seulement troublant.

Les 4 Fantastiques et le Surfeur d’argent, de Tim Story

Quatre joyeux super héros s’opposent au Surfeur d’argent et à son commanditaire, le super méchant Galactor, l’avaleur de planètes. Héros sympathiques, paysages spectaculaires, et un zeste d’humour, pour un film pas prétentieux pour un sou. Bien sûr, ce n’est pas « Dune » ni même « La guerre des étoiles », mais, comme chantait feu Nino Ferrer, « Oh ! Hé ! Hein ! Bon ! »… c’est l’été, on se lâche un peu !

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Je trouve tes critiques de plus en plus sympas, ça donnerait presque envie d'aller au ciné... mouhaha... rhooo j'déconne...

Anonyme a dit…

Pour une fois que j'ai vu un film avant toi... et à Bastia en plus!!
c'est vrai que la vie des autres est absolument remarquable.
En voyant ce film je n'ai pu aussi que repenser à toute cette partie de la gauche qui s'est tant trompée et qui continue à se considérer comme seule juge de ce qui est vraiment à gauche de ce qui ne l'est pas;à tous ceux qui y compris au PS continuent de faire un complexe d'infériorité par rapport au PC ou à l'extrème gauche alors que dans l'histoire ils se sont beaucoup plus trompés que la social démocratie!

Anonyme a dit…

Persépolis est très joli, et j'ai même failli pleurer à certains moments. Cela dit, le dessin animé n'atteint peut-être pas complètement l'émotion donné par la BD, c'est vrai. Mais son grand avantage est de faire connaître la BD aux plus de gens possibles effectivement. Personnellement j'adore la grand-mère et ses remarques démentes.
Quant au surfer d'argent, tu penses, je le connais très bien, d'ailleurs j'en ai parlé ici:
http://lepoissonzebre.wordpress.com/2007/02/11/50/
Je suis ravie de voir qu'il va toujours bien malgré ses problèmes existentiels.

Anonyme a dit…

Le nouveau Pixar est un film si intelligent qu’il contient sa propre critique. Comme le dit Gusteau : respecter la recette, avec un petit quelque chose en plus. Cette lisibilité peut rendre au premier abord ce Ratatouille légèrement déceptif eu égard aux attentes démesurées pesant sur les épaules du nouveau prodige du studio.
Néanmoins, si Ratatouille n’a pas l’émotion du Géant de fer, ni la richesse des Indestructibles, il carbure à l’efficacité, avec la touche magique d’un metteur en scène d’exception.

Loin de la parodie et de la mise en abyme des super-héros, on revient ici à un film plus premier degré, conte animalier avec petite morale obligatoire, grand classique du genre aux Etats-Unis. On passe du festin d’un film d’action gargantuesque à une recette éprouvée, mais avec des ingrédients imparables.
La métaphore est évidente, ce qui fait un grand cinéaste nous est exposé ici avec un brio omniprésent. Pas de fausse modestie, c’est juste naturel, devant nos yeux : recette et démonstration en direct.

Brad Bird transforme un rat en héros gourmet, une simple cuisine en décor de film d’action et nous sert les séquences les plus spectaculaires de l’année. Un tour de force en faux mode mineur alors que d’autres agitent laborieusement voitures et gros robots… Collant aux basques de son héros miniature, il ravit nos rétines de plans-séquences virtuoses dans un environnement si détaillé qu’il met au défi notre attention. Si la simplicité est le maître mot, la palette pour l’illustrer, elle, n’a aucune limite. Et tous les bons sentiments du monde paraîtront neufs, et touchants.
Il faut voir comment est résumé le métier de critique. En trois phrases, de quoi rendre caduque l’opposition incessante entre l’artiste et son « découvreur/tortionnaire ». Formidable idée, et audace principale du film que ce personnage de faux méchant.

Brad Bird ne se laisse pas enfermer dans un genre. Le film est drôle mais n’est pas vraiment qu’une comédie. Contrairement à ses concurrents, il ne mise pas sur une compilation de gags. Il a une histoire à raconter, et il fait confiance à son scénario et à l’intelligence du spectateur. Rythme effréné, humour privilégiant la qualité à la quantité, décor sublimé, musique symphonique cartoonesque, mise en scène inventive, 3D impeccable, tout est au service d’un récit à la conclusion délicieusement naïve et optimiste.

Ratatouille a le bon goût des meilleurs Disney, passé à la moulinette numérique. Qu’importent les moyens, la saveur dépendra toujours de l’artiste aux commandes.

Anonyme a dit…

Enfinnnnnnnnnnnnn
(la vie des autres)
En dehors du contexte politique qui vous fait froid dans le dos de, ce film m'a longtemps poursuivi ...
Loin de l'analyse des mécanismes du totalitarisme c'est la fin du film qui m'a boulversé; le regard de cet homme qui s'octroie enfin le droit de s'acheter le livre qui lui est dédié ...ce moment vous amène aux larmes.
et vous avez vous laisser couler une larme??
Dés la fin du film la salle entiére a applaudi ;cela faisait la 2 em fois que je vivais un moment parei ,il ya longtemps lorsque j'étais étudiante a Paris lors de la projection de" l'été meurtrier"..
Pénélope