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Carnet de voyage n° 7
Cette Amérique comme nous l’aimons, nous sommes impatients de la retrouver dès le début de la matinée. Cette première journée effective de la Convention est consacrée aux « Caucus », c’est-à-dire en fait à des débats largement ouverts aux militants du Parti. Pour un esprit républicain français, la forme de ces débats est un peu déroutante, puisqu’ils sont organisés à l’américaine par communautés : les Noirs, les gays, les Indiens, les Latinos, les seniors… Curieux de tout, nous passons de salle en salle pour prendre la température. Nous sommes frappés par le sérieux des assemblées, à des années lumières de l’habituel folklore « pom pom girls et confettis » que l’on attribue aux réunions de ce type. Nous retrouvons également avec plaisir l’humour anglo-saxon des orateurs, cet humour capable d’égayer les réunions les plus austères tout en créant une complicité avec l’auditoire. Du côté de Reims, il y aura des leçons à prendre.
Mais ce qui m’impressionne le plus est une forme de force tranquille qui émane de ces délégués de toutes origines et de toutes conditions : « Yes we can » ! Un peu comme si, après avoir remporté la difficile bataille des primaires (d’ailleurs un certain nombre de supporters d’Hillary arpentent les travées de la Convention avec leur badge…), la défaite à l’élection elle-même n’était pas envisageable. Avec la conviction que l’Amérique ne peut pas rester éternellement l’otage des Bush, des néo-conservateurs et des pro life (très présents à Denver, des camions couverts de photos ignobles circulent aux abords de la Convention). Avec également la certitude que l’Amérique peut encore parler au monde.
Spectateurs engagés, j’imagine ce que l’élection d’Obama pourrait apporter à la société américaine, une société – j’ai encore eu l’occasion de le vérifier pendant ce séjour – où Blancs et Noirs se côtoient sans jamais vraiment vivre ensemble. J’imagine également, sur le plan international, au moment où l’impérialisme russe et la menace islamiste se font de plus en plus présents, une Amérique mettant sa puissance au service des valeurs déclinées par Obama pendant sa campagne.
On le voit, l’enjeu est considérable. Il nous engage, nous, Européens, peut-être encore plus que des élections dans nos pays respectifs. Aussi il ne serait pas anormal que « Gauche Autrement » suive de très près ce qui va se passer au mois de novembre aux Etats-Unis. Nous le ferons.
Dans quelques heures, nous prenons l’avion du retour. Quel formidable espoir de se dire que lors de notre prochain voyage aux USA le Président s’appellera, peut-être, Barack Obama.
Sur le même sujet, voir Denver, CO, 08/25/2008.
Cette Amérique comme nous l’aimons, nous sommes impatients de la retrouver dès le début de la matinée. Cette première journée effective de la Convention est consacrée aux « Caucus », c’est-à-dire en fait à des débats largement ouverts aux militants du Parti. Pour un esprit républicain français, la forme de ces débats est un peu déroutante, puisqu’ils sont organisés à l’américaine par communautés : les Noirs, les gays, les Indiens, les Latinos, les seniors… Curieux de tout, nous passons de salle en salle pour prendre la température. Nous sommes frappés par le sérieux des assemblées, à des années lumières de l’habituel folklore « pom pom girls et confettis » que l’on attribue aux réunions de ce type. Nous retrouvons également avec plaisir l’humour anglo-saxon des orateurs, cet humour capable d’égayer les réunions les plus austères tout en créant une complicité avec l’auditoire. Du côté de Reims, il y aura des leçons à prendre.
Mais ce qui m’impressionne le plus est une forme de force tranquille qui émane de ces délégués de toutes origines et de toutes conditions : « Yes we can » ! Un peu comme si, après avoir remporté la difficile bataille des primaires (d’ailleurs un certain nombre de supporters d’Hillary arpentent les travées de la Convention avec leur badge…), la défaite à l’élection elle-même n’était pas envisageable. Avec la conviction que l’Amérique ne peut pas rester éternellement l’otage des Bush, des néo-conservateurs et des pro life (très présents à Denver, des camions couverts de photos ignobles circulent aux abords de la Convention). Avec également la certitude que l’Amérique peut encore parler au monde.
Spectateurs engagés, j’imagine ce que l’élection d’Obama pourrait apporter à la société américaine, une société – j’ai encore eu l’occasion de le vérifier pendant ce séjour – où Blancs et Noirs se côtoient sans jamais vraiment vivre ensemble. J’imagine également, sur le plan international, au moment où l’impérialisme russe et la menace islamiste se font de plus en plus présents, une Amérique mettant sa puissance au service des valeurs déclinées par Obama pendant sa campagne.
On le voit, l’enjeu est considérable. Il nous engage, nous, Européens, peut-être encore plus que des élections dans nos pays respectifs. Aussi il ne serait pas anormal que « Gauche Autrement » suive de très près ce qui va se passer au mois de novembre aux Etats-Unis. Nous le ferons.
Dans quelques heures, nous prenons l’avion du retour. Quel formidable espoir de se dire que lors de notre prochain voyage aux USA le Président s’appellera, peut-être, Barack Obama.
Sur le même sujet, voir Denver, CO, 08/25/2008.
9 commentaires:
Ouaip. Tu parles de l'impérialisme russe, c'est quand même un peu agaçant si aucune nuance ne suit. Bien sûr tu n'as pas tort, mais il serait de bon ton de se remémorer le film anti-russe de Bush junior de ces dernières années, de l'élargissement de l'OTAN à l'installation de missiles soit-disant "anti-Iran" en Pologne ou en Tchécoslovaquie (amis de la géographie, bonsoir...).
Les néo-conservateurs américains s'emmerdent et au lieu de s'attaquer à leurs problèmes domestiques, ils les noient sous une nouvelle diversion sur laquelle ils travaillent depuis des années.
On ne leur dit pas merci à ces imbéciles. C'est encore un coup à nous foutre dans la mouise et à faire élire un va-t-en guerre ça.
(ah ils l'ont fait exprès peut-être? Noon, pensez-vous).
J'ose espérer qu'Obama, une fois élu, appliquera son programme de rénovation de l'image de l'Amérique, en s'attaquant un minimum à ce fichu impérialisme, aussi vrai que le russe, et en s'occupant de ses "administrés" avant tout.
(si Laurent Weppe passe par là, je lui interdis de dire que c'est Clinton qui a commencé à élargir l'OTAN, alors que Bush père s'y refusait... même si c'est vrai; on absout les démocrates jusqu'en novembre).
Juste pour le fun, un loooong papier d'un journal américain sur le rôle des Etats-Unis dans l'allumage du conflit Géorgie-Russie.
C'est quoi ce journal, un brulôt gauchiste? Non, le Washington Post, journal conservateur s'il en est.
Je ne peux pas copier le lien il dépasse du cadre, mais c'est un article du 12 août par Dan Froomkin: "Who poked the bear?"
Sans oublier les déclarations de Gorbatchev, selon lequel on s'est "foutu de la gueule" des russes depuis des années. Zut, mais attendez une seconde, c'est un "gentil" pourtant Gorbatchev, c'est pas comme Poutine!
ça n'a rien à voir avec la convention démocrate? Si, ça a tout à voir, c'est une question d'espoir justement.
Clotiiiiiiilde, voyons, on dirait presque que tu me soupçonne de vouloir faire du mauvais esprit :D
Sinon j'aime bien le "Nous sommes frappés par le sérieux des assemblées, à des années lumières de l’habituel folklore « pom pom girls et confettis » que l’on attribue aux réunions de ce type."
Au risque de ne pas faire plaisir à l'auteur de ce blog, la démocratie participative n'est pas une invention Niçoise mais une invention américaine, qui remonte à Jefferson (Tu sais, le type qui a écrit un tract qui commençait par "Nous le Peuple"), et je suis toujours sidéré par ceux qui hurlent au scandale et au populisme quand on parle d'une idée qui défendue par l'inventeur de la démocratie moderne.
Sinon, en marge de la convention, j'ai réussi à choper la liste des "PUMA" (Party Unity My Ass) qui se disent près à Voter McCain afin de "venger" Hillary (voter pour un type qui a par le passé publiquement insulté les Clinton... Soooo smart): ils étaient 18 millions selon les organisateurs, "très nombreux" selon Fox News, 50 selon la presse "ordinaire", et "On a mieux à faire" selon la police, restons zen.
À quoi il faut en arriver pour te faire sortir du bois d'outre Rhin!!!!! :)))
N'empêche ça a marché!
Sur la pancarte que tient Dominique , il y a écrit "Americans first"...Mais que signifie exactement en Amérique ce "américans first" ? .Imaginons que les Mottard siégent pas à Nice avec un programme "Les Français d'abord..."...sic.. : Et "niçois first" c'est bien là le programme-slogan de la droite identitaire... Je signale au passage que j'ai lu récemment sur le site du Réseau Voltaire un papier documenté (à ne pas prendre au pied de la lettre évidemment) sur les accointances de Sarko avec la CIA qui fait quand même réflechir vu que ce qui est dit semble assez facilement vérifiable. Ce "américans first" donc (et quoi qu'il signifie dans ce pays cosmopolite) qui excite les masses américaines est quand même en recul face aux grands rêves d'universalité , de liberté et de justice des grands noms de l'Histoire (Gandhi, Lennon, Luther King.. ) qu'on associe souvent à Obama dans un trop grand lyrisme, comme s'il etait dépositaire de tous nos grands rêves perdus et souvent échoués sur la grève de notre inaction .....
Justice ! Let's work for a better world !.Less compétition between nations .America must awake.... ces slogans feraient assurément perdre le candidat démocrate de ce grand pays en crise ... ..Cela n'empeche pas que je suis totalement et pour plusieurs bonnes raisons en attente de l'election de ce bonhomme-là...Faut quand même savoir qu'il est malin et qu'il aurait gagné une de ses elections en jouant sur le rapprochement de son nom écrit O'bama avec les irlandais de sa ville, pour séduire les electeurs de cette communauté.. :-)
@ René
Il y a un gros contresens dans la traduction. Sur la pancarte, il ne s'agit pas des "Americans first", mais des "First Americans", c'est-à-dire les premiers Américains, à savoir les Indiens (ou les "Natives"). D'ailleurs, il y a une autre photo avec un Indien à la tribune et cette affiche devant. Il s'agit donc d'une pancarte disant "Les Indiens avec Obama". Il y en avait d'autres sur le même type pour toutes les communautés ou groupes divers (Jeunes, seniors...)
Je rajouterais, sans polémiquer outre mesure, que le réseau Voltaire est quand même à prendre avec des pincettes ou en tout cas du recul, puisque l'un de ses principaux animateurs n'est autre que le fameux Thierry Messian, qui voit des complots de la CIA partout, de l'effondrement du World Trade Center jusqu'au tsunami d'Asie du sud-est. J'ai bien peur que notre Sarko national n'ait pas vraiment besoin des cours de la CIA pour avoir de drôles d'idées....
Quant au slogan que vous appelez de vos voeux René ("for a better world"), Obama l'a utilisé très souvent, et notamment à Berlin!
Je confirme ce que dit Clotilde: j'y étais. Et les Amérindiens peuvent soutenir Obama: après les crasses que leur à fait Abramoff, ils ont de bonnes raisons de rester à distance du parti républicain.
Merci de ces précisions fort utiles ! Je ne dis pas que Meyssan à raison sur tout , il affirme aussi dans un article sur son site que Jospin et Cambadélis etaient des taupes de la même officine US....ce qui me parait nettement plus que douteux :-) Mais certaines infos de son site sont inconstestables notamment des faits graves qui ont eté reconnus par la justice de plusieurs pays comme les sinistres réseaux Gladio en Italie... Mais savez-vous que la CIA aurait financé certaines campagnes électorales du jeune Chirac ? C'est pas Meyssan qui le dit mais François-Xavier Xershave (fondateur de l'association "Survival") dans son bouquin "Noir Chirac ".
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