10 décembre 2008

Henri Fiszbin

Samedi après-midi, à la recherche d’une animation Téléthon, je passe un peu par hasard devant le 40 bis du boulevard Gorbella. Et comme cela m’arrive parfois sans vraiment savoir pourquoi, une bouffée de nostalgie m’envahit. C’est que, précisément à cette adresse, se trouvait la permanence d’Henri Fiszbin, député des Alpes-Maritimes de 1986 à 1988. Une permanence que dirigeait, avec son éternel enthousiasme militant, Lucien Fouques… notre Lucien !

Ancien Secrétaire général de la Fédération du PC de Paris, Henri avait été exclu pour avoir dénoncé les pratiques staliniennes de son partir. Du coup, l’ancien tête de liste aux municipales de 1977, l’ex-député de Paris, s’était rapproché du PS. Communiste reconstructeur, il avait donc été présenté par les socialistes en deuxième position sur la liste des Alpes-Maritimes pour le législatives de 1986. En effet, cette année-là, les élections se déroulaient au scrutin de liste départementale à la proportionnelle et Solférino avait offert un parachute aléatoire à son nouvel allié.

Jeune Premier secrétaire fédéral, j’ai rapidement sympathisé avec le nouveau venu, l’accompagnant aux quatre coins du département, trop heureux de bénéficier de son immense expérience politique.

Ancien ouvrier, Henri était un homme très cultivé et plein d’humour. Il n’hésitait pas, par exemple, à truffer ses discours de private jokes simplement pour m’amuser au cours des longues journées de campagne. Il faut dire que nous étions peu autour de lui, les courtisans préférant accompagner la tête de liste, Jean-Hugues Colonna, forcément plus médiatique.

Elu de justesse, il allait réunir, avec l’aide de Lucien, une petite équipe de syndicalistes et de militants de l’éducation populaire d’une redoutable efficacité, quand il s’agissait de coller au terrain des luttes sociales ou de participer au travail législatif.

Infatigable, il était toujours partant pour une action, une réunion ou un débat improvisé. Mais jamais il ne négligeait militants et amis pour lesquels il était toujours d’une exquise délicatesse.

Un grand bonhomme que le PS enverra en 1988 se faire battre dans une obscure circonscription de Meurthe-et-Moselle. De ce jour, je ne revis Henri qu’une seule fois, quelques jours avant sa mort. C’était au cours du funeste congrès de Rennes. Malgré le climat ambiant et une santé chancelante, il avait toujours au cœur et aux lèvres l’optimisme des grands humanistes.

Il me manque toujours. Heureusement, il y a Lucien.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je n'ai pas eu la chance de le connaître aussi bien que toi... et je le regrette. La rencontre avec certaines personnes est un privilège qu'il ne faut pas laisser passer.

Anonyme a dit…

Henri Fiszbin était l'homme politique qui savait doser pragmatisme et dogmatisme. Il n'abandonnait jamais le fonds idéologique au profit de l'immédiat et jamais la réalité des faits n'était sacrifiée à l'autel de la théorie.Sa bonne humeur communicative nous "boostait", rien n'était plus impossible

Anonyme a dit…

En tant qu'ancien communiste, je me souviens de la haine engendrée par henri FIZBIN, et de l'aveuglement que nous avions alors.... puis a suivi rigout, juquin, lepors, ralite, fiterman, herzog etc etc... jusqu'aà ce week end avec le congrès qui va encore donner lieu à division! Et aujourd'hui le ps est dans la même logique....pauvre gauche! La division est vraiment la maladie congénitale de la gauche, et vu le formatage des militants, elle me semble incurable! dommage
un ex