Printemps 2003 : un premier projet doit être réalisé sur le terrain du Ray. Le consensus est impressionnant. Pourtant, Michèle Mangion, notre représentante dans le jury du concours, me fait part de ses doutes devant le flou de certains aspects de l’opération. On décide donc de ne pas approuver le projet. Sage décision : quelques jours après éclate « l’affaire Vialatte », le Directeur des services de la ville de Nice ayant truqué le marché.
Eté 2006 : un deuxième projet est prévu à Saint Isidore. Innovation : la construction mais aussi l’exploitation de l’équipement seront confiées à un groupe privé. Là encore, le consensus est général, même si certains supporters revendiquent l’emplacement du Ray. Avec Bruno Della Sudda au sein du Comité de pilotage, puis avec Jean-François Knecht devant le Tribunal administratif, nous nous étonnons des avantages excessifs dont bénéficie le concessionnaire privé. Au final, le projet sera annulé sur la base de notre recours (celui de Jean-François Knecht) et de celui du Préfet. En effet, les futurs tarifs n’ont pas été budgétés par le candidat concessionnaire. Contrairement à ce qui est dit encore aujourd’hui par la presse, cette question n’était pas secondaire : l’absence de tarif était la preuve que la collectivité était obligée, au final, de financer l’opération en dehors de toute transparence.
Fort de cette double expérience, j’ai donc aujourd’hui sur le sujet une position à la fois simple et de bon sens.
Vouloir construire un grand stade à Nice est logique, quoi qu’en pensent les esprits forts. Il existe un public pour cela (j’en suis) et toutes les grandes villes ont un équipement de ce type. J’ajoute que la grande équipe de foot qui va de pair avec le stade a d’importantes retombées en matière de communication pour la ville.
Mais cet équipement ne doit pas mettre en cause l’équilibre financier de la ville au moment où d’importants investissements, comme la ligne 2 du tram, sont programmés.
Or, je reconnais être perplexe devant le vague engagement du maire sur un financement public-privé. En effet, le projet Saint Isidore nous l’a enseigné, le financement privé en la matière est un leurre. La gestion d’un stade n’est pas rentable pour le privé… à moins de lui donner tant de compensations que la somme de celles-ci risque de conduire le juge à requalifier le contrat en régie. Et, de toute façon, même si ce n’était pas le cas, une évolution vers le foot à l’Anglaise – avec un prix des places prohibitif, les supporters aux revenus modestes seront « expulsés » du stade – est à envisager. On peut ne pas le souhaiter !
Par conséquent, il me semble que la municipalité n’a pas les moyens actuellement de financer ce stade. Mais je souhaite, bien entendu, me tromper. Au lieu de participer aux criailleries des uns et des autres, j’attends donc, sans trop d’illusion, de lire le contrat de concession et le plan de financement.
L’équipe que j’ai vue samedi, avec des amis… australiens, arracher le match nul face à Bordeaux mérite un grand stade. Mais ce ne peut être à n’importe quel prix…
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