19 mars 2009

Des Tartares aux Tatars…



Ce Mercredi, séance budgétaire marathon au Conseil Général : onze heures avec pour seules interruptions une courte pause-déjeuner et l’annonce (fatalitas !) du choix d’Annecy pour les JO !

Dominique interviendra tout au long de la journée sur les collèges, la politique du handicap, celle du troisième âge, la protection de l’enfance et un rapport de la Chambre Régionale des comptes. Pour ma part je me contente de l’OIN, de la culture et du Plan jeune avenir 06. Il est vrai que j’étais chargé de prononcer en début de séance le discours de politique générale. C’est ainsi que j’ai rappelé d’emblée que « le moins que nous puissions dire est que la crise n’a rien à voir avec les Tartares de Dino Buzzati. A peine annoncée, elle était déjà là, développant dans les grandes largeurs toute la panoplie de ses conséquences dramatiques… »

Au delà, il s’agit pour Gauche Autrement de contester la hausse brutale de 15% des impôts directs devant compenser la chute des droits de mutation « …car ce ne sont pas les mêmes populations qui payaient les droits de mutation (souvent des non résidents aisés) et qui paieront le supplément de fiscalité directe locale… »

Une hausse des impôts qui tout en permettant de préserver la politique sociale du Conseil Général - ce dont nous nous félicitons - va surtout servir à financer un plan de relance Ciotti, copie conforme du plan de relance Sarkozy. Il s’agit en effet de relancer l’économie locale par l’investissement en s’appuyant sur les si peu fiables entreprises du BTP qui ont souvent joué contre l’intérêt général ces dernières années… « On peut bien sûr toujours espérer une rédemption suivie d’une conversion. Mais admettez que rien n’est moins sûr. Notre conviction est faite : si les 15% d’augmentation de la fiscalité doivent servir majoritairement à financer ce plan de relance aléatoire, ils ne sont pas justifiés… Pour nous, je l’ai dit au début de cette intervention, les Tartares sont déjà là et ce n’est pas avec des mercenaires que nous les arrêterons… »

Dès la fin de mon intervention, surgissant tel un diable de sa boîte, le Sénateur Ballarello affirme avec véhémence : « Tatar, pas Tartare… on dit Tatar, je le sais, je les ai rencontrés… en Ouzbekistan ! » Immédiatement d’autres élus prennent ma défense en lui rétorquant que c’est bien de « Tartares » que je voulais parler. Du coup, pendant quelques instants, l’hémicycle si sage du Conseil Général s’enflamme. La scène est surréaliste, presque irréelle… Ce n’est pas Kramer contre Kramer, mais Tartare contre Tatar. Le Président, passablement courroucé va rétablir le calme et, après quelques soubresauts, la fièvre tombera.

Plus tard, je me fais un devoir de réconcilier les protagonistes en les assurant que je suis à la fois un inconditionnel du « désert des Tartares » et un soutien sans faille de la cause du peuple Tatar, au point de lui avoir consacré un post sur ce blog au cours d’un voyage en Crimée (Ils ont oublié les Tatars…)

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Pour commencer, la photo, vous semblez isolé avec autour ces chaises vides.
Ensuite Dino Buzzti ! Qui c'est celui là ? Et go sur google pour comprendre !
Puis 15 %, OIN, éolienne, ...je comprends un peu, et encore, il faut bien écouter !
Pour les Tartares, je comprends un peu, mais avec les Tatars, là encore, je m'interroge ! Et j'apprends.

Oui, c'est bien de la politique autrement !

Unknown a dit…

bravo Christian pour avoir compris un mot qui ne figure pas dans mon texte ( éolienne !)

Anonyme a dit…

Mieux vaut tartare que jamais

Anonyme a dit…

On ne peut pas écrire « l’Albatros » tous les jours…

On reste confondu devant la hauteur des débats à l’assemblée départementale ! C’est presque du Audiard !
Et en passant, si le voyage de l’ex Sénateur mais actuel conseiller général + municipal tendesque - Balarello en Ouzbekistan a été payé par le contribuable national ou départemental, je serais curieux de savoir quel bénéfice ce dernier en a tiré au plan de l’intérêt général (certainement pas des leçons de démocratie quand on connaît un peu l’histoire de ce pays).
Mais revenons à nos moutons ou plutôt, pour rester au même niveau que notre chère assemblée (qui ne devrait pas s’étonner que la principale ville du département qu’elle représente n’obtienne pas les J.O. d’hiver si les sélectionneurs en connaissent tant soient peu le climat fantasque tout autant que les mœurs et l’histoire politique, la chronique judiciaire, les choix très élégants dans les affiches des manifestations commerciales, etc. etc. ) et délirons sur cette différence entre les « Tatars » et les « Tartares ». Accrochez-vous :

Donc, ne pas confondre :

- Un motard bien vivant le matin car prudent et un mort tard sur Kawa 750 (en conduisant trop vite la nuit).

- Un steak Tartare et un streak Tatar (pour les plus jeunes, le « streaking » était un truc à la mode dans les années 70 qui consistait à courir à poil dans la foule ou sur des stades lors des rencontres sportives. Cela a cessé quand les amateurs, ayant mûri, ont réalisé qu’une femme intelligente bien habillée était plus sexy qu’une pétasse à poil).

- Un motodidacte et un Mottard dit docte.

- Et enfin un « bal à Rello » (petite ville espagnole dans la région de Saragosse) et un « bol à Rella » (petite pizzéria d’une grande ville de Seine-et-Marne célèbre pour son château et ses adieux).

Certes, comme disait le vieil Hugo, « le calembour est la fiente de l’esprit qui vole ». En cette veille de week-end, épuisé par sa semaine de labeur et toutes les conneries qu’il a lues et entendues, le Commandant Dromard avoue se sentir l’âme d’une mouette fatiguée. Et comme certains le savent, « C'est curieux cette habitude chez les marins de faire des phrases ».
Je prends donc le risque d’être « Exilé sur le sol au milieu des huées ».

Commandant Dromard (qui d‘ailleurs ne se prend pas non plus pour un « prince des nuées »)

Anonyme a dit…

Booster la sortie de crise en dopant le BTP, ???, la réflexion mérite un temps de méditation, mais çà me semble au prime abord comme enduire d'un emplâtre une jambe de bois!

Il ne faut pas confondre l'effet avec la cause, et je sais de quoi je parle, étant dans le fer de lance du BTP.

C'est comme s'il suffisait d'agir sur le thermomètre pour faire monter ou baisser la température.

"Quand le bâtiment ira, çà ira!" A déjà été utilisé, il y a pfiouuuu presque trente ans...

Et en parlant retraite et la politique du chiffre de Sarkozy et de ses prédécesseurs de l'UMP (Union pour un Mouvement Populaire, au cas où on ai oublié), l'activité productrice, dans le BTP pour d'un "être humain", se situe à peu près sur une trentaine d'années en étant "large". A partir de 20 ans vous êtes débutant, inexpérimenté mais intéressant car peu cher, (peuchère), et au delà de 45 ans, vous êtes expérimenté, mais beaucoup plus cher, donc beaucoup moins intéressant.... Essayer de parler retraite à 65 ans avec un carreleur de 50 années d'age, qui a commencé à bosser vers 16 ans... et qui a les genoux et le dos en compote.

Mais alors comment on fait pour construire?

La réponse est grâce, en bonne partie, à nos amis, et valeureux travailleurs clandestins étrangers, sous payés, exploités, mais dont la retraite ne dérangera personne ici...

Il a bien fallu remplacer l'esclavage par quelque chose non?