21 novembre 2009

La paix – pas tout à fait – maintenant


Notre compagnon de Gauche Autrement Maurice Winnykamen et son coéquipier Michel Le Bellac, toujours apprécié avenue Cyrille Besset, nous ont fait l’amitié de dérouler à la permanence leur premier débriefing au retour d’un voyage en Israël et en Cisjordanie pour le compte de « La paix maintenant ».

Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que Gauche Autrement co-organisait une réunion avec l’organisation pacifiste : on se souvient de la soirée-débat avec Hagit Ofran à la Galerie Depardieu.
Jeudi soir, au cours d’une réunion agrémentée par le Beaujolais nouveau de Paul Vautel, Maurice et Michel nous ont fait un compte rendu du séjour de leur délégation (d’une cinquantaine de personnes). Et cela, à un moment où les nouvelles de cette partie du monde sont franchement mauvaises. N’a-t-on pas appris, coup sur coup, l’accélération de l’islamisation de la société sous la houlette du Hamas dans la bande de Gaza (les petites filles doivent désormais aller à l’école voilée) et le refus provoquant du gouvernement israélien d’arrêter les implantations de colonies en Cisjordanie (désavouant ainsi spectaculairement Barack Obama) ?

Le moins qu’on puisse dire est que le témoignage de nos amis ne contredit pas le pessimisme ambiant. Multipliant les contraintes administratives contre la population des territoires, le gouvernement de Netanyahou ne laisse aucun espace politique à l’Autorité palestinienne qui doit faire face à un sentiment d’humiliation et de colère grandissant.

Pourtant, Israël est en position de force pour négocier : le mur a permis d’éradiquer pratiquement le terrorisme à l’intérieur du pays, les Palestiniens sont divisés comme jamais et bien peu soutenus par les pays « frères ». L’attentisme du gouvernement israélien (hélas, semble-t-il, en phase avec l’opinion publique) est donc incompréhensible.

Une seule certitude, toutefois, rappelée par Maurice : Israël n’annexera jamais la Cisjordanie car cela reviendrait à annexer également une population arabe qui bouleverserait l’équilibre démographique de ce qui demeure, comme nous le rappelait Joël Simon, la seule démocratie de la région. Le statu quo presque revendiqué va conduire immanquablement à une radicalisation islamiste d’une société palestinienne qui risque de passer tout entière sous le joug du Hamas. On en arrive même à se demander – en ce qui me concerne, je me pose clairement la question – si ce n’est pas le but recherché… Itzhak Rabin est bien loin…

Bravo quand même à « La paix maintenant », à Maurice, à Michel, et à tous ceux qui ne veulent pas se résigner. Après des événements aussi incroyables que la chute du Mur de Berlin ou la fin de l’apartheid en Afrique du sud, il n’y a pas de raison pour que l’Histoire ne leur donne pas un jour raison. Oui, mais quand ?

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Il y a cependant une actualité de l'espoir, sans laquelle demain...même s'il apparaît comme un toujours trop tard n'estjamais un jamais. Belle actualité qu'avait aussi offert Michel portal, isolé pour quelques jours dans un "chateau" (Etait-il en Espagne?)avec quelques musiciens israëliens et palestiniens autour d'un monument :le concerto pour clarinette de Mozart. Il en parlait, sous la caméra de J.L Comolli (Ina productions) comme "d'une expérience capitale dans sa vie d'homme et de musicien". Que cette grande musique ait été jouée maintes fois ne change sans doute pas rien. Puisse t-on la réentendre et surtout écouter ce qui s'y joue.

Anonyme a dit…

démocratie ? mais ça sert à quoi pour l'état d'Israel de se gargariser avec ce mot ?
à oui, à faire adhérer un peuple au massacre programmé d'un autre.

et Salah Hamouri il en pense quoi de cette démocratie ? la délégation a-t-elle pu le rencontrer ? après tout Salah est citoyen français, non ? il n'était pas sur un char d'assaut, lui !







Que la France défende un soldat d’un armée d’occupation capturé sur son char les armes à la main est une chose ; qu’elle se refuse à tout faire pour libérer un jeune, dont il est établi qu’il n’est « que » Français qui a été condamné à 7 ans de prison, sans le moindre fait établi constitutif d’un délit, par un tribunal militaire d’occupation tout aussi illégal que l’occupation elle-même en est une tout autre.

Ph.S a dit…

Problèmes entre israëliens et palestiniens, oui. Entre juifs, musulmans et chrétiens (trop souvent oubliés!) aussi...et de tous ceux qui dans cette population ne croient pas. Jérusalem ville trois fois sainte ne trouvera la paix que sous l'unique protection et le pouvoir absolu de l'ONU. L'importance de cette ville est universelle, elle appartient à la fois à tout le monde et à personne. Cela changerait déjà beaucoup la situation dans cette région qui n'a de démocratique que le nom.

Anonyme a dit…

Soirée interessante il faut bien le dire.Mais,comme me disait mon medecin israelien,avec lequel nous avions de grandes conversations a ce sujet......Cela ne finira jamais,c est une guerre de religion,et j en suis convaincu..Les deux camps ne voudront jamais baisser les bras.Comme toujours les femmes et les enfants en sont les victimes.

Anonyme a dit…

qui était au CUM le 17 novembre dernier pour la conférence de G.W. GOLDNADEL a pu découvrir la belle introduction de notre député conseiller municipal R. Salles, qui se présente comme l'ami d'Israel et qui, en tant que tel, a permis à l'association d'occuper gratuitement le CUM , ce qui évite de faire payer une entrée aux auditeurs.

on pouvait voir que l'électoralisme forcené du député visant à racoller un max ne pouvait que renforcer les sionistes dans leur errements communautaristes et belliqueux.

curiosité : la démarche du député Salles est-elle si honteuse qu'il n'en parle même pas sur son blog ?

laura a dit…

cette fois ci c'est moi qui m'y mets pour signaler une coquille

"le moins que l'on puisse dire est que ..."