26 juin 2011

Katrina and the city

 Antoine Batiste (Wendell Pierce)

C’est avec une régularité impressionnante que les créateurs de la chaîne à péage américaine HBO nous proposent des séries TV d’une qualité exceptionnelle : de Deadwood à Six feet under, des Sopranos à Roma, en passant par En analyse ou Sex and the city

Treme, du nom d’un quartier populaire de la Nouvelle Orléans est leur dernier chef-d’œuvre. La série est réalisée par les créateurs du célèbre Sur écoute (The wire) et nous emmène en effet sur les bords du Mississipi au cœur de la capitale culturelle de la Louisiane, quelques mois après la tragédie provoquée par l’ouragan Katrina et les inconséquences de l’administration Bush.

Le principe est le même que pour The wire (cinq saisons pour explorer Baltimore, grand port industriel en déclin) : il s’agit, à travers une dizaine de personnages – qui ne sont pas emblématiques –, de plonger dans les entrailles d’une ville en souffrance tout en essayant d’en appréhender l’âme.

Dans Treme, il s’agit bien sûr, pour les rescapés, de reconstruire leurs maisons, leurs vies, leur culture, une culture jamais folklorisée par les scénaristes (chez HBO, ce n’est pas le genre), une culture où la musique, dans la vie de tous les jours, des enterrements au grand Carnaval, est omniprésente, presque obsédante, toujours sublime. Plus jamais nous n’oublierons le petit peuple de Treme : Antoine Batiste, le joueur de trombone, Creighton Bernette, le prof d’université rongé par la colère et la mélancolie et sa femme Toni, avocate engagée, Davis McAlary, le DJ wasp un brin illuminé, Janette Desautel, la chef cuisinier, LaDonna, la patronne du troquet, Albert Lambreaux, l’énigmatique chef indien de Mardi gras, Sonny et Annie, les deux jeunes musiciens de rue...

Et cette question qui revient en boucle d’épisode en épisode : ont-ils encore un avenir collectif ou même un avenir tout court ?

Un regret toutefois : celui d’avoir passé quelques jours à la Nouvelle Orléans en 2008 (voir sur ce blog On dirait le Sud), sans avoir vu auparavant Treme, tant il est vrai que la fiction, quand elle est juste,permet parfois de mieux comprendre la réalité.

2 commentaires:

Emmanuel a dit…

Ah les séries américaines... Pour ma part je me suis arreté à Colombo...Adieu Peter Falk et il est dommage qu'on oublie tes autres rôles au cinéma...
Au paradis ouvre bien l'oeil et le bon !

Anonyme a dit…

C'est bien la première fois de ma vie que je regarde une série deux fois de suite à un mois d'intervalle !!!
Une des meilleures séries HBO, à mon avis, pour les acteurs, la mise en scène et, surtout ...pour la musique.


Sefero