09 juin 2011

La métropole position du CG 06

Depuis ce matin, le département des Alpes-maritimes est le premier en France à avoir donné son accord pour qu’une métropole le dépouille d’une partie de ses pouvoirs.

Certes, pour le moment, la perte reste maîtrisée (encore que…) puisqu’elle ne concerne que les transports scolaires, la gestion des routes classées départementales, les zones d’activités et la promotion à l’étranger du territoire et de ses activités économiques.

Mon intervention en séance plénière sera donc parfaitement conforme à la philosophie du billet rédigé ici même il y a deux mois et intitulé « Métropolis ». J’ai en effet rappelé que si on pouvait créditer la réforme des collectivités territoriales voulue par l’actuel gouvernement d’une certaine cohérence (mais aussi de quelques habiletés !), le concept même de métropole met en péril son équilibre général en ne faisant qu’aggraver l’opacité démocratique du mille-feuilles indigeste de la décentralisation à la française.

Désormais, nous n’aurons pas moins de neuf catégories de collectivités territoriales : la commune, la communauté de communes, la communauté d’agglomération, la communauté urbaine, la métropole, le département concubin d’une métropole, le département, la région concubine d’une ou plusieurs  métropole, la région…

De quoi décourager les électeurs qui auront de plus en plus de mal à savoir pour quoi et pour qui ils votent… C’est donc sur la base de cette argumentation que j’ai voté contre la Métropole Nice Côte d’Azur, en compagnie de deux autres membres du groupe seulement car Marc Concas était absent et Antoine Damiani, mandaté par son Conseil municipal, a voté pour.

Ce vote – à mon avis néfaste – acquis, il ne restait plus, pour me changer les idées, qu’à participer à l’émouvante manifestation de départ à la retraite de Liberata Falcon, une fonctionnaire du CG qui a aidé et presque materné des générations d’élus, avant de rejoindre dans la cour du collège Vernier les élèves qui chantaient Goldman en l’honneur des victimes de la Shoah de leur établissement.

Liberata Falcon
Les collégiens de Vernier

9 commentaires:

Emmanuel a dit…

C'est comme si on commençait tout doucement à préparer la disparition du département au profit de grands ensembles à dominante urbaine. Une France du "vide" va très vite apparaitre et que restera-t-il dans ces conditions de la notion d'égalité territoriale dont le département était le garant pour le monde rural ?

cecile a dit…

Etant tout à fait d'accord ! Bonne chance et merci

bernard gaignier a dit…

Pour ma part je ne partage pas l'avis d'Emmanuel.
Je suis pour la suppression des départements qui sont nés dans un contexte historique dépassé.

Anonyme a dit…

Bonjour
La notion de métropole me semble intéressante, ne parle-t-on pas déjà du bassin niçois, du bassin cannois, etc........
le véritable problème est effectivement le nombre de découpages.
Maintenant la question est de savoir s'il faut chronologiquement supprimer (le département) puis créer (la ou les métropoles), ou créer (la ou les métropoles) et supprimer (le département).Même s'il y a momentanément double emploi la 2éme solution me semble plus rationnelle (la peur du vide).
Alexandre

Anonyme a dit…

Bonjour,
Je pense aussi qu'on assiste à un pas de plus vers la suppression des départements, mais les objectifs antagonistes des uns et des autres nous amènent souvent à des compromis qui ne répondent à aucun objectif, complexifient le tout et éloignent de plus en plus le citoyen de tout cette patisserie indigeste comme vous dites.

Un petit pan sur le bec à Patrick Mottard: Comment un conseiller général (A. Damiani) élu par les électeurs d'un canton peut-il être mandaté par son conseil municipal pour tenir une position dans l'assemblé départementale? Décrire cela sans commentaire de décryptage contribue à l'opacité que vous dénoncez.

Unknown a dit…

La formule est, je vous l'accorde, malheureuse. Disons, tout simplement, qu'il était difficile au conseiller général d'un canton dont la principale commune (dont il est le maire) s'est prononcée pour le rattachement à la métropole, de ne pas répercuter ce vote à l'assemblée départementale.

Emmanuel Aguéra a dit…

salut à tous et d'accord avec Bernard ci-dessous.

Sinon Bravo Patrick pour ce titre... "métro-pôle-position"... Ca lui va comme un casque intégral, au motodidacte!

Anonyme a dit…

"Marc Concas étatit absent". Sur un sujet aussi symbolique et au coeur de la réforme territoriale, quel sens politique donnez vous à celà?
N'existe-t-il pas une possibilité de donner sa procuration au conseil général? Et chaque conseiller n'a-t-il pas un remplaçant quand il n'est pas sur le terrain de jeu?

Unknown a dit…

En fait, il était absent pour des raisons professionnelles et je suppose qu'il avait donné une procuration.
Par contre, il n'y a pas légalement de remplaçant possible.