23 avril 2006

Gazon maudit

Coup de sifflet final : Nancy gagne la coupe de la Ligue. La fraîcheur de cette nuit d’avril, ignorée jusque-là, tombe brusquement sur les épaules des quelques milliers de spectateurs du forum Masséna. Instantanément, j’imagine la déception de l’équipe féminine de foot de l’Ariane, là-bas, au Stade de France (accompagnée par mon colistier Bruno Della Sudda). Je pense aussi à Jean-Marc et à Jean-Marie, l’ancien et le nouveau Président du Club officiel des supporters (site du Club), que j’ai eu le plaisir de marier ces deux dernières années (avec, respectivement, Véronique et Christiane). Je constate, dans la foule qui m’entoure, un immense sentiment d’impuissance, reflet d’ailleurs de ma propre frustration.

Pourtant la soirée n’a pas été sans émotion. Passons sur la première mi-temps, il faut bien le dire, insipide, pour ne retenir que la deuxième. Au cours de celle-ci, plus d’une fois, nous avons frissonné, parfois même exulté : l’exploit de Marama, l’expulsion du Nancéen, le deuxième but assassin, les deux réalisations niçoises annulées pour hors-jeu (justifiés… mais quand même !), le forcing de fin de match, les raids de Koné…

Mais à l’arrivée, il faut se rendre à l’évidence, le compte n’y est pas. Malgré ces temps forts, je n’ai jamais reconnu l’équipe flamboyante qui nous a fait vibrer, pas plus tard que dimanche dernier, au Ray, contre Rennes.

Les regrets sont d’autant plus forts que cette équipe méritait une récompense pour le plaisir qu’elle a su donner tout au long de la saison. Je me souviens de la finale de 1997 que j’avais suivie ici même, place Masséna. Ce soir-là, la victoire était au rendez-vous, pas l’équipe. Elle allait d’ailleurs quelques jours plus tard redescendre en deuxième division. Cette année, nous vivons presque le scénario inverse : nous avons l’équipe, pas la victoire.

Oublions bien vite cette soirée pour ne retenir que l’essentiel : avec le Président Maurice Cohen, avec Frédéric Antonetti, avec Marama, Bakary, Olivier, Sammy et les autres, nous avons les bases d’une équipe brillante s’appuyant sur un club solide. Une équipe et un club capables de nous donner du plaisir tout en se constituant un palmarès. C’est pour cela que, dès fin juin, je renouvellerai avec enthousiasme mon abonnement aux Populaires sud.

Il est 23 heures. La petite foule se disperse. Rassuré par mes propres résolutions, je m’en vais fêter la Pâque orthodoxe dans une famille niçoise d’origine russe. Au programme, vodka à la santé de Marama…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Pas très grave tout ça. Pour ma part, je n'oublie pas que la veille de ce match, mais 4 ans en arrière, une grande catastrophe est arrivée. j'ai toujours l'impression de traverser une longue nuit politique depuis. Heureusement que j'ai fait la connaissance des copains de Nice Centre qui m'ont permis de participer à des actions d'éclat contre l'injustice du 21 avril 2002, jusqu'à la revanche victorieuse que j'espère en 2007.

Anonyme a dit…

Dans toute defaite il y a une dimension dramatique qui resserre encore plus les liens qui se sont creés entre une équipe et ses supporters. L'intensité émotionnelle qui a touché tout les Niçois, tout au long du match (passons sur la première mi-temps), a fait qu'au coup de sifflet final nous etions encore plus derrière le gym. A contrario, si la victoire avait été au bout du match toute la ville se serait enflammée, mais le lendemain, combien en serait t'il resté?
Au dela de ça, ce n'est pas la défaite qu'il faut souhaiter, mais bien la victoire pour que chaque citoyen se sente encore plus avec notre équipe qui n'a rien à envier aux grosses pointures du championnat qui eux, évoluent dans une autre catégorie financière.

ANTONIN