21 mai 2006

Florence et Pénélope

Flo, a star is born

Faisant une exception à notre principe de non participation aux mondanités pour cause de cinéphilie pure et dure, nous nous rendons au Majestic pour le brunch proposé par Jean-Paul Huchon et la région Ile de France. En fait il s’agit de retrouver celle qui a organisé l’événement, à savoir Florence, la plus emblématique des représentants de la diaspora de la section Nice Centre du PS.

Tournant le dos à une brillante carrière juridique (elle était l’étudiante de Dominique… et de son père, l’avocat Jean-Pierre Gastaud), Flo a préféré se consacrer à la chose publique et à l’intérêt général. Très vite, elle deviendra la plume du Président de la Région, avant d’obtenir des responsabilités importantes dans le domaine de la culture. Fidèle parmi les fidèles, elle ne manque pas de nous fournir informations et analyses en provenance directe des allées du pouvoir qu’elle fréquente avec humour et distanciation. J’espère simplement qu’elle aura rapidement l’occasion de faire profiter sa ville natale de son talent et de son expérience…

Mais foin des mondanités ! Le Festival, c’est avant tout le cinéma.


Southland tales, de Richard Kelly (USA)

Pas grand-chose à dire sur ce film pourtant très long (deux heures quarante). Une esthétique et un scénario très broche de l’univers des BD post Enki Bilal. Une grande ville, dans un futur très proche, des méchants qui défendent le pouvoir et des secrets inavouables, des gentils mi-écolos, mi-déjantés qui veulent sauver le monde, des entre-deux qui forcément hésitent (tiens, c’est un peu comme en politique…) et une fin limite New Age. On a déjà l’impression d’avoir vu plusieurs fois cette histoire (Le cinquième élément ?). Heureusement qu’un peu d’humour permet d’oublier parfois la vacuité du propos.


Volver, de Pedro Almodovar (Espagne)


En fin de journée, nous rattrapons le film vedette de ce début de festival dans une salle niçoise.

Les films de Pedro Almodovar sont avant tout, comme ceux de Woody Allen ou d’Eric Rohmer, des contributions à un univers. Volver (Revenir), c’est d’abord cela : une touche supplémentaire à ce monde coloré, insolite, passionnel et terriblement espagnol de celui qui restera toujours le cinéaste symbole de la movida. L’histoire, comme souvent chez Almodovar, est faussement naïve, à la limite du conte de fées. Sans en révéler le contenu, on peut dire que dans Volver les morts ont bien mérité leur mort. Quant aux vivants, malgré leurs secrets pas toujours très avouables, ils gagnent le droit de survivre et peut-être même de vivre et d’être heureux. Mais surtout, au-delà de l’histoire, il y a l’émotion. Emotion causée par un regard, une réplique, quelques notes de musique… Jamais par la grande scène fabriquée que le réalisateur se refuse toujours. Dans chacun des films d’Almodovar, il y a un moment où notre gorge se noue : Volver n’échappe pas à la règle.

Volver est aussi un magnifique film sur les femmes, sur leurs secrets, leur complicité, leur générosité. Leurs cris et leurs chuchotements. Almodovar les aime tellement qu’il a réussi à faire d’une actrice bimbo une superbe Sophia Loren de la Mancha… Bravo Pénélope, tu as bien fait de quitter ton scientologue hollywoodien, l’Espagne te va bien au teint !

Volver

4 commentaires:

Anonyme a dit…

OUI, Almodovar fait partie "de ces rares personnes non seulement capables de comprendre les secrets d'une femme, mais d'avoir en plus le courage de les traduire à l'écran.
C'est la mére -pére -psych- amant ami que nous revons toutes.
Et quand il zigouille les hommes pour mieux ressuciter les femmes sa façon d'envisager la comédie dramatique a la saveur des plus suaves friandises.
Rien ne sonne faux meme les fausses fesses de Penelope.
Bref c'est le vrai cadeau de la semaine.

Penelope

Anonyme a dit…

Quiz sur Volver.

Aux cinéphiles gourmands, avertis et attentifs.
Un des éléments de la recette du mantécao a été cité dans le film.

Lequel est-ce ?

pour vous aider : c'est pas l'huile d'olive.

Anonyme a dit…

Attention Patrick, la peopolisation te guette.
A quand la première page de Voici?

ANTONIN

Anonyme a dit…

Chaque jour, tu nous donnes l'impression de vivre en direct le festival de Cannes.
Mais il est un film, qui se tourne jour aprés jour, que tu ne nous racontes pas ou très peu en ce moment. C'est d'autant plus curieux que tu en es l'acteur principal.
Comment quel film ?
Mais voyons, mars 2001, la ville de Nice est envahie par le RPR.
Toute la ville? Non, une poignée d'irreductibles élus de gauche continuent à resister encore à l'envahisseur, portés par leur chef de file, PATRIX.
Tout ressemblance...