Vendredi, Conseil municipal.
Le quartier de la mairie étant bouclé pour cause de Sarkoshow, c’est dès potron-minet que commence le Conseil (sept heures trente…). D’entrée, j’interviens dans le cadre du débat budgétaire, imposé par la double présentation du CA (compte administratif) et du BS (budget supplémentaire), un débat budgétaire forcément contenu dans des limites étroites : le CA enregistre les effets de la politique de l’année précédente et le BS n’est que le prolongement modeste du BP.
Je fais un peu d’ironie sur la présentation de documents que je qualifie de «version survitaminée de la méthode Coué». Je dénonce une nouvelle fois une politique sans cohérence, articulée autour de grands travaux souvent inutiles, toujours coûteux. Je stigmatise le refus persistant de prendre en compte les revendications des Niçois en matière de proximité, de logement et tout simplement de qualité de vie. Je m’inquiète aussi du retour à l’endettement de notre Ville. Le double vote négatif de Nice Plurielle soulève l’ire de Monsieur le Sénateur maire, qui apprécie évidemment beaucoup plus l’abstention du Front National.
Le groupe sera très offensif tout au long de la journée. Paul Cuturello soulève un beau lièvre à propos du dossier du grand stade : on offre au concessionnaire des avantages qui ne figurent pas dans le contrat initial. En face, l’embarras est palpable !
Jean-François Knecht, qui ne perd aucune occasion de rappeler à la majorité la corruption qui mine ses rangs, démonte méthodiquement l’usine à gaz de la territorialisation.
Mari-Luz Nicaise esquisse un véritable projet scientifique pour le futur musée d’Histoire naturelle.
Michèle Matringe, au nom du groupe, demande des comptes sur une opération « pièces jaunes » qui révèle chaque jour davantage ce qu’elle est : une opération de communication coûteuse et manipulatrice.
Mais ce que je retiendrai de ce Conseil, c’est surtout une nouvelle et spectaculaire manifestation de l’autisme de l’équipe Peyrat. La ville gronde, les Niçois sont en colère, certains sont désespérés (comme ce commerçant de l’avenue Borriglione en grève de la faim, à qui j’ai rendu visite la nuit dernière). Mais pour l’équipe Peyrat, tout va très bien, Madame la Marquise.
Petit florilège de cette autosatisfaction :
- Nice est une des villes où l’on paye le moins d’impôts (l’adjointe aux finances)
- La France admire nos réalisations (le maire)
- Le taux d’emprunt par habitant à Nice est l’un des plus faibles de notre pays (encore l’adjointe aux finances, décidément en grande forme)
- La Commission d’indemnisation pour le tramway est juste et généreuse (le Président de la CAO)
- Nous faisons un travail extraordinaire et nous sommes à l’écoute des Niçois (une adjointe de territoire)
- Les Conseils de quartier sont une réussite (le maire)
Et si parfois un bémol est apporté pour nuancer ce tableau idyllique, c’est en fait pour rappeler que les Niçois ne comprennent pas toujours assez vite le bonheur qui est le leur (le maire, bien sûr) et que ces mêmes Niçois sont souvent inciviques, sales et égoïstes (adjoint au Territoire Cœur de ville).
En fait une telle coupure avec la réalité n’est pas très surprenante. Nous avons affaire à des élus qui ne connaissent pas la vraie ville. Déambulant de cocktails en inaugurations, de remises de décorations en bals de sous-préfecture, ils passent leurs journées à s’auto congratuler en barbotant dans les eaux tièdes de leur suffisance. Coupés de la vraie vie.
C’est bien pour cela que l’équipe de Nice plurielle, composée d’élus qui ont une vraie profession et de vraies responsabilités dans la cité, est perçue un peu partout en ville comme étant la relève nécessaire.
Pour lire mes interventions au CM, RDV sur mon site.
13 mai 2006
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8 commentaires:
J'habite comme je vous l'ai dit par mail dans le quartier de la rue de france, je vous ai fait parvenir le courrier adressé au Maire sans une réponse précise à ce jour et votre commentaire correspond au ressenti des commerçants et habitants.
Le Maire n'est plus un élu mais un petit, un tout petit monarque avec autour de lui en permanence sa cour car notre Maire ne supporte pas la contradiction.
Vous savez Patrick il faut garder à l'esprit que Peyrat reste pour des raisons politiques un transfuge du FN, pour autant il en garde le venin.
La majorité municipale voire nationale, il suffit de constater des mesures prises pour protéger quelques ministres,n'ont plus de lien avec le peuple.
Votre constat est plus que juste, il est terriblement triste.
J'espère que lorsque vous serez à la direction de la ville, avec le temps, vous ne laisserez pas vos collaborateurs vous enfermer.
Bien amicalement à vous
Serge
Suite à mon commentaire je souhaitais vous poser une question qui peut vous choquer car elle touche à un tabou.
Un Président de la République ne peut briguer plus de deux mandats, ne pensez vous pas qu'il serait souhaitable d'appliquer cette mesure à terme aux Maires et aux députés afin d'éviter parfois la prise de contrôle d'une ville ou d'un circonscription et de ce fait la mise en place parfois d'une dynastie.
Bien à vous
Serge
Serge,
Pour moi, votre question n’est pas taboue : de la même manière que je suis opposé au cumul de plusieurs mandats concomitamment, je considère qu’il faut également les limiter dans le temps, surtout s’il s’agit de mandats donnant des responsabilités importantes dans l’exécutif d’une collectivité locale. Un Président de Conseil général ou Régional et encore plus un Maire, du fait des pouvoirs importants qu’ils ont avec la décentralisation peuvent être tentés par des dérives « monarchistes » : limiter les mandats au nombre de deux me semble effectivement une bonne chose (douze ans, c’est suffisamment long…). Pour un député, ça me semble moins grave, car il n’a pas de pouvoir particulier sur sa circonscription (il est l’élu de la Nation). Par contre, la limitation serait opportune afin de permettre le renouvellement de la classe politique.
Peyrat et fini!
mais il est capable de tout d'ici les prochaines élections et ça c'est notre réalité;
Concernant le train de vie de ces élus il vaut voir ce qui circule tous les jours via le service du protocole: champagne à gogo, vin de Bellet SVP, petits fours, manque plus que...non non je ne peux pas ecrire ça!
Pas etonnant qu'ils débordent de leur costard! 2008 sera pour eux l'année du régime
en ce qui concerne les pièces jaunes,(des euros), je comprends mal que les instituteurs prêtent leur concours à cette escroquerie :
car les élèves sont invités par leurs instituteurs à rapporter leurs pièces à l'école.
en outre, avec le passage à l'euro, la valeur des pièces a bcp changé; 20 cts de l'époque, c'est 3 cts d'aujourdhui.
Je crois savoir que ce n'est pas le cas partout. Plusieurs écoles refusent aujourd'hui de se rendre complice de cette manipulation. Mais il y en a encore qui se prêtent malheureusement à ça.
Ce n'est pas sympa pour les autistes de les comparer à l'équipe municipale... au mieux chez eux (pas les autistes!) c'est de la co..... Honnêtement, les assimiler à des autistes c'est en plus les dégager de toute responsabilité; fouillons donc dans les dictionnaires voire interpellons Monsieur Alain Rey, pour trouver d'autres qualificatifs plus appropriés, mais laissons les autistes tranquilles...
Il ne s'agissait pas de comparer les membres de l'actuelle équipe municipale à des autistes (ce ne serait effectivement pas sympa pour les autistes !) J'utilisais le mot d'autisme dans son sens littéraire à savoir, selon la définition du Petit Robert : "forte tendance à l'introversion et à l'égocentrisme".
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