Mercredi 6 h 45. Marché forain de Bon Voyage.
A la demande du syndicat et de nombreux copains de la profession, j’assiste, dès potron-minet, à la nouvelle mise en place du marché. La chaleur de l’accueil ne m’empêche pas de regretter une fois de lus l’époque où le marché n’était pas parqué dans ce triste lieu, coincé entre chantier et immeuble, mais s’étirait gaiement tout au long du boulevard Saint-Roch.
Les non sédentaires, au même titre que le petit commerce de proximité ou les cités marchandes, font partie de cette galaxie du commerce populaire si nécessaire à l’animation de notre ville… et au portefeuille de beaucoup de nos concitoyens. Pendant douze ans, la gestion Peyrat a tracé une voie royale aux grandes surfaces et aux supérettes franchisées, et il faudra un sacré volontarisme pour renverser la vapeur. Ce volontarisme, nous l’aurons car le jeu en vaut la chandelle.
Il est 7 h 30, le tirage vient d’avoir lieu, et ma présence ne s’impose plus. La méthode n’a pas l’assentiment des intéressés et on leur a promis que le dispositif serait revu… la semaine prochaine. Décidément, avec la majorité municipale, la concertation c’est toujours le jour d’après !
Un dernier tour d’horizon avec les amis, et je peux retourner à mes activités professionnelles (et oui, c’est la rentrée !).
22 h 30. Théâtre de Nice.
« Faces », la nouvelle création de Daniel Bernoin, d’après Cassavetes, vient de s’achever. Que d’émotions !
Emotion devant cette autopsie d’un couple doublée d’une plongée traumatisante dans l’Amérique profonde.
Emotion par cette mise en scène étonnante où une partie des spectateurs, installés dans des salons imaginaires, participent au spectacle.
Emotion de frôler, au gré des scènes, de grands artistes comme François Marthouret, Helena Noguerra, ou Valérie Kaprisky.
Emotion tout court quand nous avons dû jouer le jeu en dansant disco au milieu de la scène à l’invitation des comédiens ou en recevant en même temps qu’un personnage suicidaire… une bassine d’eau ! Peut-être, comme l’affirmait après le spectacle l’ami Maurice, une métaphore pour prouver que nous étions toujours prêts à mouiller la chemise !
Cela dit, « Faces » est un spectacle à la fois fascinant et dérangeant, infiniment supérieur au « Nouveau Testament » vu vendredi dernier et qui constitue, avec l’adaptation du film de Cassavetes, un diptyque intitulé « La Rupture ».
Et c’est avec enthousiasme que nous félicitons le metteur en scène, en le remerciant pour cette soirée.
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2 commentaires:
Bonjour. Il est vrai que Saint Roch semble avoir perdu les trois quarts de sa vie avec la suppression du marché. Ces mercredis et ces samedis avec tant d'animations, de bruits, de couleurs, de parfums nous manquent, comme le joyeux désordre provoqué par ce type de rassemblents. Les individus et les hauts platanes ont laissé place au bitume vide et froid. Que restera-t-il de la chaleur de nos quartiers si nous continuons de tout aseptiser ainsi ? Normer, parquer. On parque le marché à Bon Voyage, on parque les parcs partout, avec de hautes grilles aux portes verrouillées et cadenassées. L'espace public n'est plus ouvert et ressemble à vrai dire à mes yeux, de plus en plus, à de l'espace privé. L'espace public n'est peut-être plus réservé qu'aux (certes) belles et grandes places de cartes postales servant à tous les clichés médiatiques et promotions touristiques.
Il est vrai que ce nouveau marché de Bon Voyage est quand même bien sympathique même si c'est un autre marché.
Patrick, c'est quoi "le tirage" qui a eu lieu ?
Françoise, je veux bien tous les espaces ouverts à tous, mais, qui peut me garantir qu'on y fera régner de la sérénité ? Encore vu un pit-bull sans laisse et sans muselière près d'un maître tout aussi inquiétant devant des policiers qui n'ont pas broncher et comme j'en ai un peu assez de "faire la police" dans ma ville, pour une fois, je me suis tu.
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