De passage dans le nord de la Catalogne espagnole, plus précisément Cadaquès, le village de Salvador Dali, nous avons la surprise, en ce jour de Toussaint, de nous retrouver en pleine joute électorale, affiches et bannières sont là pour nous le rappeler.
A la suite de dissensions dans la majorité de gauche, des élections étaient organisées pour clarifier la situation et élire un nouveau Parlement régional. Il s’agissait donc de choisir, principalement entre les deux forces dominantes de la Generalitat : le PSC (le parti des socialistes locaux) et la CIU (nationaliste modéré, de centre droit). Heureuse région où la droite locale est réduite à la portion congrue (10%) ! En fait, la journée s’achèvera sur… un quasi match nul.
Mais quelle que soit la solution retenue (renouvellement de la majorité sortante ou grande coalition), la Catalogne restera fidèle à la voie qu’elle s’est choisie à la fin du franquisme : l’autonomie maîtrisée au sein de l’Etat espagnol membre à part entière de l’Union Européenne. Région puissante avec un budget supérieur à ceux de l’Ukraine, du Chili ou de la Croatie, la Catalogne, loin du drame basque a fait, malgré un nationalisme vivace attisé par la guerre civile, le choix de la sagesse. Les Catalans cultivent leur différence, protègent leur culture, organisent un certain protectionnisme économique, sans pour autant revendiquer une indépendance de plus.
C’est qu’une indépendance de plus est souvent une chance de moins pour la paix : on peut le vérifier tous les jours dans les Balkans. En effet, dans cette région du monde, l’Europe assiste, impuissante, à la multiplication d’Etats confettis (hier le Montenegro, aujourd’hui le Kosovo), qui aggrave les difficultés du présent tout en cristallisant les drames du passé. Puisse un jour cette région de l’Europe s’inspirer de l’exemple catalan et de Barcelone, la cité des prodiges, capitale de l’autonomie maîtrisée.
03 novembre 2006
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1 commentaire:
Malheureusement, Claudiogène, ce voyage-ci n'a pas duré très longtemps... Mais j'en ai bien profité !
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