Il y a maintenant un an et demi, le résultat du référendum sur le TCE avait provoqué, disait-on à l’époque, un séisme politique.
Pour ma part, j’ai toujours été sceptique devant un tel emballement politico-médiatique. Le TCE n’était pour moi qu’une étape de plus dans la construction européenne. Une étape d’ailleurs modeste qui n’avait comme objectif véritable que de corriger le calamiteux Traité de Nice. Ce TCE, plus « T » que « C » d’ailleurs, ne méritait ni excès d’enthousiasme, ni excès d’indignité.
Les prémisses de l’élection présidentielle me renforcent dans cette conviction. Avec l’investiture officielle de Ségolène Royal à la Mutualité, nous avons la certitude que les deux candidats majeurs à cette élection seront d’anciens partisans du « Oui ». L’outsider François Bayrou aussi. Mieux même, si Jean-Marie Le Pen n’arrive pas à réunir les signatures nécessaires à sa candidature, ses partisans se tourneront vers Nicolas Sarkozy (+7) et Ségolène Royal (+5) de préférence à son compère du «Non» de droite, Philippe de Villiers.
Le « Non » de gauche n’a pas non plus résisté à l’après référendum, puisqu’au PS c’est une tenante du « Oui » qui a été investie avec l’appui d’éminents « nonistes » (Arnaud Montebourg) ou du moins leur abstention (Emmanuelli). La candidate Verte, partisane du « Oui » a gagné son investiture contre un autre partisan du « Oui » dans un parti pourtant très divisé par le TCE.
Du côté de la gauche de la gauche, le renoncement de José Bové est symptomatique des difficultés pour cette mouvance à exploiter le « boulevard » qui devait s’ouvrir à elle si les commentaires de l’après référendum s’étaient trouvés confirmés. Tout cela, d’ailleurs, se terminera par une candidature PCF traditionnellement anti-Union européenne mais assez pragmatique pour rejoindre au second tour la candidate du PS.
Aussi, la suite de l’histoire est écrite. La prochaine ou le prochain Président acceptera un TCE light qui sera adopté dans la discrétion… et le désintérêt de l’opinion publique. Et l’Europe reprendra son chemin. Cahin-caha.
27 novembre 2006
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26 commentaires:
A coté de ce que fait Alexandre Adler sur France Culture tous les matins, cet exrcice de prédiction politique est un peu anémique...
Et aléatoire: souvenez-vous des commentaires quelques mois avant le référendum du 29 mai 2005...
A "planb..."
Et alors ? Mon commentaire se rapporte à ce qui se passe depuis le référendum... pas avant !
Ma prose est peut-être anémique, mais puisque vous la lisez, tâchez de lire ce que j'écris vraiment.
La "faute" des organisations nonistes fut en fin de compte de considérer le référendum comme une répétition de la présidentielle. Assez paradoxalement, si l'impopularité de Chirac a joué (et si de nombreux nonistes ont su en jouer) ceux là même qui votaient Non n'avaient pas, et n'ont jamais eu l'intention en votant Non de fermer leurs votes futurs à ceux qui votaient Oui.
Une différence majeure entre ceux qui ont voté Non et ceux qui ont milité pour le Non se situait au niveau de la réaction si on leur mettait le Non de Le Pen devant les yeux: Alors que le militant Noniste allait, systématiquement se dire insulté (tout en affirmant en même temps que voter Oui, c'était voter à Droite, mais passons) le Citoyen Noniste allait répondre "je m'en fout et de toute façon je voterai pas pour lui aux présidentielles".
Là était la différence majeure, différence qui prouvait que non seulement bien des Français ayant voté Non étaient plus malin que ceux qui prétendaient que la victoire du Non était la preuve de je ne sais quelle dégénérescence intellectuelle de la France, mais qu'ils étaient également plus mûrs que bien des militants du Non quand bon nombre d'entre eux ont tiré la conclusion: "55% de Non, c'est la France qui veut se doter d'un chef Noniste"
Alors même que le vicomte (par exemple) faisait coller des affiches où sa tête était bien plus visible que le "Non" qu'il prétendait défendre, alors même que de nombreux militants tiraient des plans sur la comète pour les prochaines présidentielles, croyant qu'il suffisait d'avoir été dans le "camps des vainqueurs" pour disposer d'une forme "d'exclusivité" dans la légitimité, la plupart des gens avaient déjà compris l'équation simple: Référendum≠Élections.
Quand à la "Gauche de la Gauche" qui se dit "Vrai Gauche" (méfions nous des "Vrais" quelque chose: les "Vrai Droite", "Vrais Patriotes", "Vrais Socialistes", "Vrais Musulmans" et autres "Vrais" auto-proclamés ne se sont pas vraiment avérés être des modèles d'honnêteté) un chiffre à lui seul résume son problème: elle revendique 700 comités unitaires, mais ces 700 comités ne rassemblent que 15.000 individus. La "Gauche du Non" qui prétendait rassembler militants, associatifs, syndicalistes et simples citoyens dans un grand mouvement qui allait donner une deuxième jeunesse au rapport entre citoyen et politique est retombée dans ses vieux démons groupusculaires, et on ne change pas le monde, ou même le plus petit des continents en additionnant les groupuscules.
C'est avec un regret immense que je partage ton opinion. C'était aussi pour que le "non" de gauche soit porté à l'élection de 2007 que ma préférence s'est portée sur L.F. lors de cette campagne interne. Et pourtant, je ne peux pas me résigner à tant d'évidences. Ce qui s'est passé l'an dernier a été trop fort pour que ça passe en pertes et profit.
Il va se passer quelque chose. La résignation ne peut pas être une qualité de militants.
Je suis complètement d'accord avec Laurent. Je n'ai pas voté non pour avoir un chef noniste à la tête de la France mais pour des raisons bien propres à l'Europe actuelle et à ce projet de traité.
Parmi ces raisons se trouve le refus d'institutions et de règles, en termes de politique économique, qui n'étaient ni légitimes, ni efficaces.
Et ce non n'a pas était inutile à mon avis. Je ne désirais pas un séisme politique, je souhaitais et je souhaite juste que l'Europe aille dans une direction qui me paraîtrait meilleure, plus adaptée aux besoins des pays qui la composent et moins axée sur une idéologie basée sur une approche très libérale de l'économie qui ne découle pas sur l'efficacité économique qui sert d'argument, mais qui s'y oppose.
Le projet du parti socialiste insiste sur la modification du statut de la BCE et sur les modifications à apporter au Pacte de stabilité qui sont, je pense, la première étape nécessaire.
Rappelons les réultats du vote:69, 34 % des inscrits ont votés, 'il y a eu 2, 5 % de nuls ou blancs, et les résultats ont été clairs: 55, 68 % de NON dont la majorité des sympathisants socialistes et ceci après de nombreux débats où les citoyens ont tentés de se rapproprier leur avenir.
Ce vote démocratique semble n'être ni écouté, ni entendu. Les principaux candidats de gauche comme de droite qu'ils soient portés par leur partis ou par les médias, encore une fois, défendaient le plus souvent un autre choix. Dés lors, il ne faut pas s'étonner qu'une frange croissante de la population (70%) pense que les homme politiques ne se préoccupent que « très peu ou pratiquement pas » de ce que pensent les gens comme eux: les votes extrêmes y trouvent un foyer de développement de même que l'abstention. Pourtant, le vote NON a permis que s'exprime une parole forte, qui raisonne de plus en plus dans le monde au fur et à mesure que les gens prennent conscience et doivent supporter le poids du néo libéralisme, une parole, un rêve un espoir, en un monde non totalement soumis au marché, un monde où l'état aurait encore un rôle à jouer.
Après les manifestations en France , retraite, CPE, services publics, les élections dans le monde se répètent en Amérique latine, bien sûr, mais aussi chez les Néerlandais et nous réaffirment le même message. Avec 16,6% des voix le Parti socialiste (SP, extrême gauche) a triplé ses résultats et devient la troisième formation politique du pays. Le SP était le défenseur de gauche du NON au TCE.
Un tel résultat n'est pas un épiphénomène.
Cher Laurent Weppe,
Je découvre ton analyse sur le « Non de gauche au TCE » difficile à comprendre.
Lier le référendum (simple question binaire sur une orientation de l’Europe)
Avec la présidentielle 2007 ou intervient un enjeu de pouvoir fortement personnalisé.
J’avoue que l’exercice est périlleux.
Le Non de l’extrême droite était un refus de l’idée même de l’Europe, le Non de gauche majoritairement exprimé était pour une réorientation de l’Europe, celle que tous les socialistes avaient défendus c'est-à-dire L’Europe sociale, celle des exigences économiques, sociales, fiscales, réformes des institutions européennes exprimées à l’unanimité du bureau national et non confirmées dans cette pénible campagne référendaire pour tous les socialistes.
Et puis tu cites l’affiche nauséabonde du vicomte (islamisation de la France)
Moi je n’ai pas oublié la photo à la Une de Paris Match (du 17 mars 2005)ou l'on voyait poser dans un costume identique Hollande & Sarkosy,
Mais dépassons tout cela désormais il convient de battre la droite et l'extrème droite et donc soutenir notre grande soeur Ségolène.
Salut Michel.
Ne t'en fais pas, moi non plus, je ne comprends pas tout ce que dit Laurent. Mais je crois qu'il le fait exprès...c'est pas possible autrement...
En ce qui concerne ton optimiste soutien à notre camarade Ségolène Royale, élue avec une écrasante majorité, je ne le partage pas tout à fait. Ne confonds pas unité et rassemblement. Comme moi je suis certain que tu demandes à être rassuré. Car rien de ce que l'on a entendu jusqu'à présent laisse entrevoir que les fondamentaux qui sont les nôtres, et que l'on a défendu en soutenant L.F. sont à ce jour pris en compte. En ce qui me concerne, sans une bonne dose de garanties...
Mon "analyse" n'en est pas une. Je n'analyse pas tant que je constate un mélange des genres qui a eu lieu pendant la campagne et après.
Chaque composante du très hétéroclite "camps du non" a revendiqué qu'étant donné que le Non l'avait emporté, l'ensemble des défenseurs du Oui avaient ipso facto perdu le droit de gouverner.
Quand il y a eu la cantonale partielle dans le 7ème Canton à Nice, l'Humanité a fait un article affirmant que le fait que le candidat du PC soit passé de 3,2 à 3,7% était la "conséquence" du référendum: il y avait déjà un mélange des genres, et entre un référendum et une élection locale et partielle par dessus le marché.
Et qu'est-ce que les collectifs "anti-libéraux" sinon ceux-là mêmes qui ont mené la campagne du Non et qui ont voulu passer du référendum à la présidentielle?
De même que deux commentaires précédents (ceux de Richard et de Franck) liaient eux aussi Référendum et élections.
Le mélange des genre existe, mais il n'est pas de mon fait. Et qu'il y ai eu des différences entre les intentions de ceux qui ont voté Non ne change rien au fait que Le Pen et de Villiers ont voulu tirer profit du référendum en vue des présidentielles, tout comme de leurs côtés Besancenot & cie ont souhaité exactement la même chose: c'est un fait que les dix-huit derniers mois et les argumentaires de campagne des uns et des autres démontre assez bien.
Et puis la une de Paris Match, c'est vraiment symptomatique d'une très mauvaise habitude du monde politique: beaucoup ont réagi comme si Hollande avait dressé des lauriers à Sarko alors que cela fait quand même quatre ans qu'il affirme à la moindre occasion que Sarko est nul: en fait, et alors même qu'on accuse volontiers les politiques de sectarisme vis à vis du camps d'en face, dès lors qu'un élu cherche à montrer ne serait-ce qu'une capacité à la politesse de sa part, il est immédiatement accusé de duplicité.
A l’exception de ceux qui ne veulent pas de l’Europe : les souverainistes et les atlantistes, nous sommes tous cocus, ceux du OUI comme ceux du NON.
Certains à gauche voulaient pouvoir dire, en même temps NON à Chirac et OUI à l’Europe, grâce à la promesse d’un Plan B, ils ont cru que c’était possible et donc utile de voter NON.
D’autres, et j’en fais partie, ont voté OUI pour que l’Europe avance d’un petit pas dans le domaine social et dans la démocratisation de ses structures.
La construction de l’Europe s’est arrêtée et le Traité de Nice permet au plombier polonais de nous couper le gaz russe…
Une seule consolation, pour le moment, Chirac a loupé sa manœuvre de division de la Gauche avec son référendum, la désignation de Ségolène en est la preuve.
Pour autant que le Parti et les autres démocrates fassent bloc derrière elle, nous pouvons encore battre Sarko et ressouder les européens.
C'est compliqué mais j'ai l'impression que je suis d'accord avec Jacques, lorsqu'il parle de ce que j'appelerai une stratégie. On oublie systématiquement que, au PS en tout cas, le clivage a été essentiellement stratégique. Il n'y a pas eu, ce n'est pas vrai, un débat de "valeurs" à propos du référendum. C'était juste une histoire de verre à moitié vide et à moitié plein. Personnellement, j'ai voté oui, car il me semblait qu'il valait mieux considérer le verre à moitié plein, et que c'était stratégiquement plus opportun (un peu la politique des petits pas de Jacques).
C'est peut-être pour ça que les gens se sont "remélangés" pour la désignation du candidat interne. Pour ça aussi que j'ai soutenu sans aucun état d'âme un Noniste, car c'était celui qui représentait le mieux mes idéaux, même si je trouvais que sa position lors du référendum n'était pas la bonne.
Une fois de plus je vois qu'on passe sous silence tout un courant porteur d'une idée chère à JL MELENCHON axée sur le rassemblement de la gauche toute la gauche sans exclusives afin d'éviter l'éclatement et la rupture et ainsi battre la droite et le centre en 2007. Sinon ce sera la surenchère et la déroute.
VIVE L'UNION DANS L'UNION
Amitiés sociales et socialistes Gilbert
Je suis d'accore avec Gilbert
D'ailleurs Chevennement a annoncé aujourd'hui qu'il ne voyait pas pourquoi il ne présenterait pas sa candidature.
Je regrette que Ségolène Royal ne soit pas capable de réaliser le rassemblement de la gauche chère à Laurent Fabius.
Et alors? Et bien, A.Adler, comme vous, et en bon influenceur médiatique, prend ses désirs pour des prédictions. Ce qui s'est passé avant le référendum en est une illustration. Ce qui va se passer dans les mois qui viennent peut l'être aussi. C'est clair, là?
En fait, l'idée "claire" de planb (un pseudo qui me fait penser au planbier polonais) c'est qu'en guise de "Plan B" il y aurait un "Plan 22.04.07" où une candidature de la "Gauche du Non" apparaîtrait comme par miracle et réussirait le hold-up électoral de la décennie en passant au second tour (quelques uns rêvent sans oser le dire d'un duel "Candidat Unitaire/Le Pen" qui leur ouvrirait les portes du pouvoir). C'est là l'idée de la "Gauche de la Gauche": utiliser le résultat du référendum comme marchepied vers l'Élysée.
Sauf que comme je le disais, la plupart de ceux qui ont voté Non ne l'ont pas fait dans l'optique présidentielle, en d'autres termes, l'idée qu'un Non majoritaire en 2005 n'est en aucun cas une assurance de candidat Noniste encore en lice en mai 2007.
Quant à "rassembler la gauche" encore faut-il savoir de quel type de gauche on parle: Rassembler les notables de gauche? (le PS a lui seul en rassemble les trois quarts), rassembler les militants de gauche? (le rapport pose là aussi problème: plus de 200.000 militants du PS, 15.000 militants "unitaires")? Ou rassembler les Citoyens de gauche? Parce que s'il s'agit de faire le rassemblement des militants en laissant les citoyens de côté, je ne vois pas l'intérêt de l'effort. Et céder à la surenchère de rhétorique entre organisations militantes, c'est précisément le genre de comportement qui laisse les Citoyens de côté.
laurent weppe: je vais te faire peur là... il y a 130 000 encartés PCF, donc les militants unitaires, il y en a bien 150 000!!! Ha ha ha, on fait moins le malin, maintenant...
Et c'est précisément parce qu'il y a 130.000 encartés au PC que beaucoup reprochent à celui-ci de vouloir noyauter les collectifs: qu'il en ai l'intention ou pas, il en a déjà les moyens.
Et pourquoi je cesserai de faire le malin? À lui seul, le PS affiche plus de militants que toutes les autres organisations de gauches réunies, et quand ce parti décide de se renforcer, il lui faut 6 mois pour doubler ses effectifs quand tant d'autres groupes sont resté groupusculaires 18 mois après le référendum.
Et je ne parle même pas de l'audience: Depuis l'échec de 2002, l'extrême gauche prétend être capable de dépasser le PS, de devenir le nouveau centre de gravité de la Gauche, pourtant, dans les faits, on en reste loin:
Législatives de 2002:
Audience de l'Extrême Gauche et du PC réunis: 1.920.187 personnes, dont les deux tiers votent pour un PC toujours allié au PS
Audience du PS: 6.086.599 personnes
Le Ratio est de trois contre un, et seulement parce que je compte le PC avec l'extrême gauche (en réalité, il serait plutôt de huit contre un)
Régionales de 2004:
Audience de l'Extrême Gauche (seule, cette fois, le PC étant souvent dans des listes communes avec le PS dès le premier tour): 1.199.190 personnes
Audience du PS et de ses alliés: 9.485.169 personnes
Le Ratio est alors de huit contre un
Européennes de 2004:
Audience de l'Extrême Gauche et du PC: 1.472.025 personnes (dont les trois cinquièmes ont voté PC)
Audience du PS seul: 4.960.756 personnes
Là encore, le Ratio est de trois contre un si on met le PC et l'extrême gauche dans le même sac, de neuf contre un dans le cas contraire.
À aucun moment, même quand elle faisait mine de s'allier au PC, la Gauche-de-la-Gauche-Vraie-de-Vraie-Pas-comme-ces-vendus-du-PS-qui-se-blairisent-et-sont-en-fait-de-droite n'a réussi à peser ne serait-ce que le tiers du poids du PS. Sans le greffon que représente le PC (qui effectivement, rejoindra quand même le PS à la fin) elle ne représente même pas un huitième du poids du PS.
La voilà donc la nouvelle super-puissance électorale de la "Vraie Gauche":
Pour un de ses militants, le PS en a quinze
Pour un de ses électeurs, le PS en a huit.
Et après on dit que c'est le PS qui est déconnecté de la société...
Est-ce que cette entité aurait pu devenir quelque chose de plus? Peut-être, mais pour cela, il aurait fallu abandonner les habitudes groupusculaires, qui sous prétexte de pureté idéologique ne sont qu'un élitisme qui ne veut pas dire son nom. Il aurait aussi été possible pour ce groupe de cesser de voir en l'Élysée le point culminant de l'action politique. En dix-huit mois, la Gauche du Non avait largement le temps de laisser tomber la présidentielle pour prendre contact avec d'autres organisations de gauche en Europe en vue de préparer une coalition capable de peser, non pas le temps d'une élection au niveau de tel ou tel état membre, mais le temps d'une législature au niveau du Continent. Si les nonistes avaient abandonné 2007 au profit d'une coalition basée sur un projet d'Europe Politique et d'une ligne très à gauche pour les élections Européennes de 2009, là, ça aurait eu "de la gueule" et là, ça aurait pu à long terme remettre en cause "l'hégémonie" socialiste sur la Gauche. Mais ces dix-huits derniers mois ont prouvés que les leaders de cette gauche là ne sont pas plus capable de penser à l'échelle continentale que les politiciens de la vieille école qu'ils aiment tant dénoncer.
Quand je lis les commentaires et les articles, je me dis que je dois vraiment prendre une matinée off pour aller m'inscrire sur les listes électorales du consulat de Montréal.
Sans vouloir vous faire rougir, vous petites mains et têtes citoyennes de cet espace-ci, vous êtes l'une de mes principales sources d'information politique, puisque au travers de vos écrits je me lance dans la recherche de ce que je n'ai pas ici, à savoir des informations banales sur la politique mais également les textes, les programmes, les candidats, leurs propositions et celles qu'ils ne font pas...
C'est difficile d'être une citoyenne loin de son pays, et difficile également de devenir celle de son pays d'accueil et de coeur. J'opte pour les deux et je me tiens, peu ou prou informée mais mon dieu, j'ai sacrément du retard... Bon, je vais aller relire quelques articles de fond sur ce fameux TCE (pas parlant du tout ce sigle, j'ai eu du mal :p)...
Oh la la, mais on part en plein délire là, avec cette bataille de chiffres du "qui a plus que qui". On s'en fout! Et puis quand même Laurent, les nonistes font ce qu'ils veulent, s'ils ont envie d'aller aux présidentielles, et bien qu'ils y aillent! Je vois pas en quoi "ça aurait moins de gueule". C'est un peu le bordel pour leur candidature, mais chacun ses problèmes.
Bon, moi il m'avait semblé que le thème principal du blog c'était le fait qu'après avoir été bassiné par des mois de "vous verrez, plus rien ne sera jamais comme avant le TCE, la ligne de fracture sera définitive au PS", et bien en fait... non!
Je ne remet absolument pas en cause l'honnêteté intellectuelle d'un Montebourg à avoir voté Non (je remet en cause son empressement à avoir rejoint darre-darre Ségo mais c'est un autre problème) ni celle d'autres militant, mais force est de constater qu'ils ont finalement donné RAISON à ceux qui contre les vents et marées de la simplification, persistaient à dire que le vote au référendum était une question de stratégie et non de valeurs.
Et ça, quand on s'est pris dans la gueule pendant des mois "tu votes oui donc tu n'es pas de gauche", et bien quelque part ça fait ricaner. Et en même temps, ça fait plaisir parce que l'important c'est ce qui nous rassemble.
Attendez le premier tour en 2007, et souvenez-vous de 2002, avant d'invoquer la prétendue unité retrouvée du PS. Des militants sans doute: ils ont des vestes réversibles. Mais des électeurs, sûrement pas.
Surveillez-vous planB, vous êtes en pleine crise d'adlérisme prédictionnel.
D'un point de vue strictement personnel, j'ai tendance à être plutôt sympa avec les nonistes en ce moment, et notamment avec les militants des partis du Non de gauche, qui subissent des attaques pas toujours très justes. Je dis ça très sincèrement, même si je ne partage pas la vision politique du PC et de la LCR.
Maintenant, si je tombe sur un commentaire injurieux qui nous parle "veste retournées des militants PS", et où transparaît un amour fou pour le PS et une envie de casser du soce et de cracher sa haine, ça peut changer. Mais ce serait complètement puéril et surtout très con face à ce qui est digne d'un bête troll non?
(et là il va dire: "ouuh j'ai peur".....)
OUI à ce que dit Jacques Barralis. J'ai voté NON aussi, souhaitant une Europe politique ET sociale, refusant de laisser les gouvernes et de donner mon quitus à l'avance à ce gouvernement actuel. Je suis nulle en politique? mais oui! je le concède! Et je persiste et signe: comme beaucoup, je ne dirai OUI que lorsqu'un gouvernement de gauche en place nous laissera penser que l'Europe ne se fera pas sur le dos des classes les plusdéfavorisées et à l'avantage presque exclusif des actionnaires!.
Pour amener de l'eau au moulin de Jujube je préciserai que le première fortune de France gagne 1 SMIC et demi annuel par heure, que les 60 premiers dans le tableau des fortunés gagnent 5300 SMIC annuels et que dans le même temps, 7 millions de nos compatriotes sont pauvres, parmi lesquels 2 millions de travailleurs, alors il y a une injustice et c'est celle-là qui est la mère de toutes les injustices, de toutes les violences. 400 000 sans-toits, 200 000 qui dorment dans la rue, 200 000 sont dans les campings, voilà la situation en France au moment où elle n'a jamais été aussi riche dans son histoire. Non, notre pays n'est pas malade de manque d'autorité, il est malade du manque d'égalité, il est malade d'inégalité? Réglons cette question et nous aurons réglé des centaines d'autres.
Que vivent la SOCIALE et L'union de toutes les forces de Gauche sans exclusives Gilbert
Patrick (Mottard), tu t’es prononcé pour le « Oui » lors du référendum. Certes, avec guère d’enthousiasme. Mais si ce que tu annonces se produit, finalement tu devrais être satisfait… Mais ce que je comprends derrière ta réaction (mais je me trompe peut-être) c’est ton incompréhension du résultat du vote sur l’investiture, et comment le seul candidat porteur du « non » se retrouve aussi largué. Comme le dit Laurent, l’erreur de certains était de croire que le référendum était une répétition générale avant les présidentielles. Maintenant, je crois que ceux qui ont voté Ségo et ont voté « Non » ne sont pas dupes. Le risque que tu annonces est réel. Mais ce serait tellement dangereux pour la démocratie… Et j’ai cru comprendre que Ségo était respectueuse de l’opinion populaire s’exprimant lors d’un référendum… En tout cas, croire que Laurent Fabius aurait dès le premier tour rassemblé les tendances du « non » de gauche me rend septique. Mais bon, la candidate est désignée : je vous invite à lire le « Marianne » de cette semaine. D’après moi, pas mal de choses sont expliquées…
Patrick bravo tu sais de quoi il faut parler pour faire vibrer les claviers!!
Bon j'apporte ma pierre en réagissant aux interventions de Gilbert que je salue.
Tu veux qu'on rassemble la gauche sns exclusive. Mais qui c'est qui lance des exclusives auj si ce n'est la gauche de la gauche pour qui s'allier avec le PS s'est s'allier vec le diable! certains somment le candidat des collectifs de ne pas faire alliance avec le PS. Je suis tjs surpris par la "fascination culpabilisation" de certains du PS avant par rapport au PC maintenant par rapport à l'extrème gauche et aux altermondialistes. Et pourtant l'histoire a démontré qu'au final quand ils ont eu tout le pouvoir ceux la n'ont vraiment pas à etre fier... nettement moins que les sociaux démocrates qui n'ont jamais entrainé les pires dictatures. Maintenant quand on voit le cirque des altermondialistes antilibéraux et autres comités théodules (et je ne parle pas de ces grands moralistes d'attac qui règlent leurs divergences au tribunal) pour désigner le candidat unitaire je ne vois pas comment on peut encore penser qu'ils représentent un quelconque espoir ou modèle!!!
Voila c'était l'humeur du soir!!
l'adlérisme prédictionnel.... je dois dire que c'est beaucoup mieux trouvé que la "rupture tranquille"
Après, c'est sûr qu'en remettant les résultats des dernières consultations électorales sur la table, je prêtais le flan à la critique puisque je jouait (un peu) à "qui c'est qui qu'à la plus grosse (Audience électorale)".
Cela dit, il faudrait arrêter de faire preuve de mauvaise foi en prétendant en permanence que le PS ne représente rien: le PS est le plus grand parti de France, en terme de militants (l'UMP peut toujours prétendre en permanence qu'ils ont plus de militants que le PS, un parti où la moitié de ses membres ne vote pas son projet —alors que la consultation se fait via Internet et qu'il n'y a même pas besoin de bouger— pose quelques questions sur la réalité de ses troupes), en terme de sympathisants (Il arrive en tête aux élections Européennes, élections où, compte tenu l'énorme abstention, il est possible d'affirmer que seuls les sympathisants votent), en terme d'électeurs, et il est le dernier parti français à inspirer plus d'adhésion que de rejet: on dit que le PS ne représente rien dans la société, mais il représente pourtant plus de gens que n'importe quelle autre organisation politique française.
De plus, je le dit et le répète, beaucoup d'organisations, se disant à plus à gauche que le PS, se laissent aller à un élitisme confortable mais inavouable. Rester en petits groupes, parler un jargon que personne en dehors de son microcosme ne comprend, parier cyniquement sur une victoire de la droite pour pouvoir continuer à profiter de sa petite rente de contestataire professionnel, tout ceci n'a rien d'humaniste, rien en commun avec les valeurs de la gauche.
Quant aux histoires d'autorité ne serait pas nécessaire.... SI, il y a un besoin d'autorité: l'Autorité de la République, c'est d'affirmer, et d'imposer la même loi, la même règle du jeu à tous. À l'heure actuelle, il y a parmi ceux qui sont de facto les plus privilégié toute une faction qui rejette, combat l'intérêt général. C'est cette faction qui est le noyau dur, le cœur et le cerveau de l'UMP. Cette faction ne rendra pas les armes si on lui fait une explication de texte: le Monsieur 36 Smic Chrono sait très bien qu'il ne mérite pas de tels revenus, et que sa prospérité se fait au détriment de la prospérité commune. Mais ceux là même qui profitent le plus du dérèglement de la machine estiment pour beaucoup que leur intérêt est d'aller à l'encontre de l'intérêt général, et c'est eux qu'un regain de l'autorité de la République doit viser: je ne vois pas pourquoi chaque quartier pauvre, chaque cité HLM serait décrétée zone de non droit et non certains lieux du pouvoir des Hauts de Seine.
Ha, et une dernière chose aussi:
Altermondialistes≠Extrême Gauche: n’oublions pas qu’au début du mouvement Alter, les organisations d’extrême gauches étaient intarrissables dans la dénonciation de se nouveau “mouvement bourgeois” et que certains de ses membres partirent faire le coup de poings dans des manifestations altermondialistes avant de se réessayer à l’entrisme. Ce n’est pas le PS qui s’est fait avoir en s’intéressant aux Alters, ce sont les Alter qui se sont fait avoir quand ils se sont laissé séduire par l’extrême gauche.
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