Malgré une activité soutenue de fin de semestre à la fac combinée avec l’installation au Conseil général, j’ai pu trouver le moyen de « grappiller » trois films dans l’excellent programme de la 10e « Semaine lusophone ».
Passons rapidement sur « Capitaines d’avril », le film portugais réalisé par l’actrice Maria de Medeiros il y a quelques années pour retracer quelques épisodes romancés de la Révolution de 1974. A l’époque de sa sortie, l’ami Pedro avait titré sa critique dans le Patriote : « La Révolution des œillets à l’eau de rose… ». C’était effectivement assez bien vu. Je garderai toutefois un souvenir très précis du lieu de projection : il s’agissait en effet de l’amphi 68 de notre bonne vieille fac des lettres, celui-là même où je dispense quelques enseignements…
Dans cette mini élection, je retiendrai essentiellement les deux films brésiliens projetés quant à eux au Rialto.
« L’année où mes parents sont partis en vacances », de Cão Hamburger.
L’année en question, c’est 1970, celle de la Coupe du Monde au Mexique, épopée sportive qui enflamme, ce début d’été-là, le Brésil de la dictature. Mauro, enfant de militants pourchassés par la police, se trouve un peu par hasard plongé dans le tourbillon de l’insolite communauté juive de São Paulo. Il va ainsi découvrir le monde, un monde qui ne se résume pas aux exploits de Pelé. Préadolescent bousculé par la vie et énervé par ses sens, Mauro est en quelque sorte le frère du petit Yougoslave de « Papa est en voyage d’affaire ». Une réussite.
« Interdit d’interdire », de Jorge Duran.
Là, il s’agit du Brésil d’aujourd’hui, celui de Ronaldhino et de Lula, ce Brésil que nous avons peut-être tort, de Porto Allegre à Brasilia, d’idéaliser. Paulo et Leon sont deux étudiants cariocas. Paulo est un futur médecin dragueur et un peu cynique, Leon est sociologue et idéaliste. Manifestement issus des classes moyennes, ils mènent une vie agréable lorsqu’un jour ils se trouvent confrontés à la réalité des favelas, à cette violence sociale qui est le quotidien de ces quartiers de Rio de Janeiro. C’est au cours d’une véritable descente aux enfers qu’ils vont découvrir qu’il y a bien deux Brésil, superposés à la manière de ces mondes parallèles offerts par la science-fiction. Un Brésil aimable, pays émergeant, puissance régionale en plein devenir, et un Brésil souterrain avec des zones de non droit, des populations bafouées, humiliées, niées… La bluette sentimentale façon « Jules et Jim » qui accompagne cette découverte atténue à peine l’implacable démonstration du réalisateur et le choc est terrible. A voir et à méditer.
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2 commentaires:
Si je me souviens bien, je crois que Jorge Duran (pour un peu c'était Dupon...) a travaillé avec Costa-Gavras... comme assistant réal...
De retour d'une semaine au pays des collines calcaires, entre églises romanes, poteries, artisans d'art, et vestiges mérovingiens, avec un fond paysage de verts Barylindonniens, je t'adresse le bonjour de ce pays, que tu cites au bourgeon de fragments.
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