Après une campagne active, rien de tel que de retrouver le calme des salles obscures.
« Paris », de Cédric Klapisch
C’est l’histoire d’un jeune Parisien (Romain Duris) malade du cœur et qui, dans l’attente d’une transplantation, se demande s’il va mourir. En fait, son état lui donne un regard neuf sur les gens qu’il aime, sur ceux qu’il croise, sur sa ville.
De fait, il est le dénominateur plus ou moins commun d’une douzaine de personnages dont nous suivons la vie pendant quelques mois. De la boulangère coincée à l’historien saisi par le démon de midi (Karine Viard, Fabrice Lucchini, excellents), il s’agit de gens ordinaires menant des vies ordinaires. Les liens entre eux sont ténus et ils se croisent plus qu’ils ne se rencontrent : un peu à la façon des personnages du Altman de « Nashville » ou de « Short cuts ». En plus paisible. En plus mélancolique aussi. Pour Klapisch, la vie avec ses contrariétés, ses fêlures, sa vulgarité même, vaut la peine d’être vécue. Elles est peut-être même malgré tout l’autre nom du bonheur. Dont acte.
« Bienvenue chez les Ch’tis », de Dany Boon
Le triomphe de l’année, peut-être de la décennie.
Rien de déshonorant dans ce nouvel avatar des gens-du-nord-qui-ont-dans-le-cœur-le-soleil-qu’ils-n’ont-pas-dehors… Le scénario est un peu artificiel (la rivalité nord-sud ne fait pas partie de la culture populaire française… nous ne sommes pas en Italie !), mais on rit beaucoup. A voir, ne serait-ce que pour la petite scène jouée par Michel Galabru. Elle dure deux minutes, mais réussit à être à la fois crépusculaire et désopilante. Du grand art.
« Le nouveau protocole », de Thomas Vincent
Le fils de Raoul Kraft (Clovis Cornillac) meurt dans un accident de voiture. Son père apprend qu’il participait à un programme expérimental pour tester un nouveau médicament. Question : les multinationales sans foi ni loi de l’industrie pharmaceutique sont-elles, de près ou de loin, responsables de sa mort ? De la forêt vosgienne à Davos, Raoul, aidé par une alter mondialiste pas très franche du collier, va essayer de trouver la vérité. Aimera-t-il cette vérité ? Ceci est une autre histoire.
Si, dans les premières scènes, le spectateur a l’impression de se laisser embarquer dans le remake d’un vieux Boisset, au fur et à mesure que l’histoire se développe, le film se révèle beaucoup plus subtil et complexe que sa réalisation à l’esbroufe pourrait le laisser supposer.
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9 commentaires:
Pour moi, la filiation du Klapisch serait plutôt à aller chercher du côté de Lelouch.
Et dans les Ch'tis, la prestation de Galabru est effectivement époustouflante : l'apparition de son visage dans le noir m'a fait irrésistiblement penser à celle de Brando dans Apocalypse now... le côté drôle en plus, bien sûr !
Galabru est un excellent acteur qui a joué beaucoup de conneries!! Là evidemment c'est tout à fait à sa vraie hauteur! au théatre, je garde toujours un souvenir ému de son interprétation du boulanger dans la femme du boulanger, à faire oublier Raimu.
Pourquoi ne pas essayer le festival de cannes ? vos critiques y seraient bienvenue
irene a dit...
je suis allee voir bienvenue chez les ch'tis le premier soir de sa sortie et avec des CH'tis...Le film a commencé dans l incroyable file d attente devant le PATHE...
je me suis dit " ils ont affrété des cars entiers de ch'tis ou quoi" ils parlaient tous ensemble dans leur jargon... j ai appris ce soir là qu'il y avait à NICE une grande communauté de ch'tis et que leur idole se nomme " DANY BOON " ché comme cha....
Comme je le dis à quelques encablures virtuelles de là, j'ai rien trouvé de transcendant dans ce film (Les Ch'tis) si ce n'est comme vous la scène avec Galabru... clichés, longueurs, des idées avortées, bref sans suite...
Paris, je te donne mon avis bientôt je n'ai pas eu le temps encore de le voir...
Par contre merci pour le nouveau protocole je n'en ai même pas entendu parler... Great !!
Trop drôle Irène !
quelqu'un a vu "a bord du Darjeeling" pour en donner un avis? j'ai trop trop envie de le voir !!!!
essais
Ce n'est pas un ch'ti d'origine qui va cracher sur Dany Boon. J'y ai retrouvé la chaleur que j'ai quitté il y a 22 ans. Cela me rajeuni.
Côté "Nouveau protocole" j'ai prévu d'aller le voir, et vos critiques m'en donne envie. Quant à Klapisch ça reste encore à voir.
Laurent F
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