23 mai 2008

Il divo

Photo PM

A l’amorce de la dernière ligne droite, il se confirme, de film en film, que 2008 ne sera probablement pas un très grand festival.


La frontière de l’aube, de Philippe Garrel (France)

Le premier film français fut une déception, le second est un naufrage. Cette histoire d’amour qui se transforme en histoire de fantôme est d’une prétention absolue. Seul le copinage peut expliquer la sélection d’un film aussi vain. A oublier.


Adoration, d’Atom Egoyan (Canada)

Un adolescent orphelin réinvente sa vie pour solder quelques comptes avec son passé. C’est avec plaisir qu’on retrouve avec « Adoration » l’Atom Egoyan des années 90, celui des histoires complexes où le miroir d’Alice est remplacé par les NTIC.


Synecdoche New York, de Charlie Kaufman (USA)

La première demi-heure est jouissive : le portrait de Caden Cotard (Philip Seymour Hoffman), homme de théâtre atrabilaire en pleine déroute sentimentale et physique est hilarant et rire pendant ce festival, c’est toujours bon à prendre. Puis, pendant l’heure et demie qui suit, les choses se gâtent avec un embrouillamini sur le théâtre, reflet de la vie, à moins que ce ne soit le contraire. On peut donc conseiller à Kaufman, dont c’est le premier film, de s’essayer au court-métrage ! (Synecdoche, en français « synecdoque » est une figure rhétorique qui consiste à désigner un tout en nommant une partie).


Il divo, de Paolo Sorrentino

Un très beau portrait psychologique – encore qu’à la limite de la caricature – du « pape » de la démocratie chrétienne, Giulio Andreotti. Une belle méditation sur le pouvoir pour le pouvoir. Au milieu des certitudes et de la morgue, quelques fêlures qui sont autant de paillettes d’humanité. Et la confirmation qu’avec la présence du Vatican et de la mafia, la démocratie italienne ne sera jamais tout à fait semblable à ses voisines européennes.

« A l’exception des guerres Puniques, j’ai été accusé de tout ce qui s’est passé en Italie… Mais je n’ai jamais porté plainte. Et ce, pour une simple raison, j’ai le sens de l’humour. J’ai aussi autre chose : de nombreuses archives vu que je n’ai guère d’imagination. Et chaque fois que je parle de ces archives, ceux qui doivent se taire, comme par enchantement, se taisent » (Giulio Andreotti).


My magic, d’Eric Khoo (Singapour)

Hector Malot à Singapour. Abandonné par sa mère, un jeune enfant de dix ans est devenu le père de son père alcoolique et obèse. Mais, miné par le remord, ce dernier décide de renouer, par amour pour son fils, avec son ancien métier : magicien… Encore un beau film pour la Quinzaine des Réalisateurs. A noter qu’à l’issue de la projection, le gargantuesque acteur Francis Bosco, s’est livré à quelques tours de magie (enflammant tour à tour ses mains et son portefeuille) pour le plus grand plaisir du public bon enfant de l’amphithéâtre Lumière.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Une fois n'est pas coutume : je suis d'accord avec toutes ces critiques. A retenir de ces deux journées, les films d'Egoyan et de Sorrentino.

Anonyme a dit…

Dis donc PM, serais-tu un bon photographe qui s'ignore?? elle est belle cette photo.

Claudio a dit…

Je ne commenterai que la photo : Elle est vraiment très très belle.