30 janvier 2006

"Antisocial"

Dimanche. Rencontre à ma permanence avec des syndicalistes étudiants qui préparent la contre-offensive de la jeunesse contre le CPE.

Je confirme mon entière mobilisation contre cette mesure qui se révèle être un véritable symbole de la volonté de la droite française sous influence MEDEF (je préférais le sigle ancien, moins politiquement correct : CNPF) d’utiliser la pression de la mondialisation pour démanteler le code du travail et établir une précarité généralisée dans le monde salarié.

En effet, qu’est-ce que le CPE sinon le mépris affiché face aux inquiétudes de la jeunesse de notre pays ? On voudrait lui enlever tout espoir et en faire une main d’œuvre corvéable et licenciable à merci. Le CNE, concernant les entreprises de moins de vingt salariés n’a pas suffi aux patrons. En devenant CPE, il est généralisé à toutes les entreprises, pour les moins de 26 ans.

Désormais tout jeune qui prendra un emploi devra, pendant vingt-quatre mois, vivre en sachant qu’il pourra être mis dehors sans raison. Un peu trop indépendant, un peu trop syndiqué… Il suffira de déplaire. Pour le patron, que des avantages : il sera exonéré de cotisations sociales pendant trois ans !

Le gouvernement a enfin trouvé mieux que le CDD qui donnait encore trop de garanties : l’obligation d’aller jusqu’à la fin du contrat. Pensez donc !

Pourtant, même le bon vieux CDI ne constitue pas aujourd’hui un réel obstacle aux licenciements. Il impose seulement une motivation : une cause réelle et sérieuse ou un motif économique. Et ce motif économique est entendu de façon de plus en plus large par la jurisprudence. Ne vient-on pas de voir la Chambre sociale de la Cour de cassation considérer qu’un tel motif n’était pas subordonné à l’existence de difficultés économiques à la date du licenciement et qu’il suffisait de vouloir sauvegarder la compétitivité de l’entreprise en la réorganisant… ! Il s’agissait en l’occurrence de la société Pages Jaunes avec un chiffre d’affaires en augmentation de plus de 6% et un résultat net de plus de 19%...

La droite poursuit sans relâche son entreprise de casse systématique de notre droit du travail. Dans les cabinets, on réécrit le Code du travail. Dans quelques mois les ordonnances seront prêtes pour l’un des plus scandaleux retours en arrière que notre pays ait connu. On ne peut les laisser faire.

Aussi, dès lundi et la rentrée du second semestre, je compte bien être aux côtés de mes étudiants, en fac et probablement dans la rue…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Depuis 2002, pour résoudre les problèmes d'immigration,, de pauvreté, ou de chômage, c'est facile, il suffit d'éliminer les immigrés, les pauvres, les chômeurs. Aujourd'hui quel est le problème l'emploi, éliminons les employés, pas les plus vieux, leur compte est déjà réglé, le problème ce sont les jeunes. Un bon CPE, ça devrait booster l'emploi des jeunes. Et puis un autre problème ? Le logement social ? Y'a qu'à favoriser l'accession à la propriété. Alors là, on se dit qu'il va y avoir une contradiction, comment se procurer un prêt pour l'accession à la propriété avec un emploi précaire ?
Mais bon nous gouvernat de l'UMP ne sont pas à leur première contradiction.
A nous d'être en ordre de marche pour convaincre que nous sommes la seule alternative possible.
Allez, je vais tenter de faire bosser mes élèves, mais j'avoue qu'ils ont un petit moral.