14 juin 2009
5.17 - Alfred Binet
A près le 5.12 (Fontaine du Temple), le 5.03 (Vernier), le 5.02 (Joseph Garnier), le 5.13 (Gorbella), le 5.18 (Clément Ader) et le 5.01 (Dabray), le 5.04 (Clément Roassal), le 5.11 (Stephen Liégeard), cap au sud avec le bureau 5.17 : Alfred Binet.
Comme son nom ne l’indique pas, le centre du secteur correspond à cette place De Gaulle que les Niçois continuent à appeler place de la Libération. Au cœur de ce centre, on trouve la Gare du Sud, star désormais incontestée du nord de la ville après avoir été si longtemps menacée de démolition.
Aujourd’hui, on peut trouver en ville des dizaines de personnes qui affirment avec aplomb avoir eu un rôle déterminant dans le sauvetage de la vieille dame. Pour ma part, je resterai discret sur mes quatre années de combat bien connues des Niçois pour ne citer qu’un seul nom : Wanda Diebolt.
Niçoise d’origine et Directrice du Patrimoine au ministère de la Culture sous Catherine Tasca, elle a eu un rôle déterminant pour m’aider à convaincre la Ministre qu’il fallait classer à la fois cette perspective monumentale unique et ce pan si précieux de la mémoire des Niçois.
Sans elle, les amoureux de la Gare en seraient réduits à collectionner les cartes postales anciennes car le bâtiment serait depuis longtemps rasé. Pourtant, son nom n’est jamais prononcé dans les grands moments d’autocongratulation que nous vivons depuis quelque temps. La Gare du Sud a aussi ses résistants de la onzième heure… Que ce modeste post puisse contribuer à rétablir la vérité en rendant à Wanda ce qui est à Wanda.
Au-delà de la gare, on trouve sur la place de la Libération, arrivées avec le tram et le retour du marché, les affreuses structures métalliques héritées du projet Falocci qui n’appellent qu’un commentaire en forme de question : jusqu’à quand ?
La Libé, c’est aussi – et c’est heureux – le kiosque de Tintin. Après les travaux, Daniel et son équipe ont émigré quelques dizaines de mètres au nord, mais accueillent toujours le conseiller général avec beaucoup d’amitié tout en offrant les meilleurs pans bagnat de la chrétienté.
Au sud de la place commence à descendre l’avenue Malausséna (dont seul le côté ouest fait partie du 5e canton), du nom de ce maire rallié à la France en 1860 et à qui l’on doit, entre autres, l’hôpital Saint Roch, la place de la Préfecture, la gare centrale, l’aménagement du parc du Château, le reboisement du Mont Boron, l’élargissement de la Prom, quelques boulevards et quelques ponts sur le Paillon… Du coup, on peut considérer que le repos qu’il goûte depuis 1882 au cimetière de Cimiez est bien mérité.
Le long de l’avenue, on trouve deux hôtels connus, « Le Mirabeau » et « Le Marigny », ainsi que de nombreux commerces souvent spécialisés comme le prometteur « Empire des mariages » ou le cosy « Babybotte », spécialisé dans la chaussure pour enfants et l’accueil chaleureux des clients (et du conseiller général !)
Un peu décentrés, du côté de Trachel-Vernier-Roassal, on peut rencontrer les rues « bourguignonnes » de Dijon et d’Autun. Pourquoi Autun, petite ville de ma Saône-et-Loire natale, a-t-elle droit de cité dans ce quartier ? En fait, il ne s’agit pas, comme j’aurais pu l’espérer, du clin d’œil d’un destin malicieux faisant discrètement référence aux origines familiales de l’élu du canton, mais, plus sérieusement, de l’hommage rendu aux troupes garibaldiennes et aux francs-tireurs niçois qui, en 1870, battirent les Allemands près de cette modeste bourgade.
Plus au nord, se trouve la rue Alfred Binet (un pionnier niçois de la psychologie expérimentale), adresse de la nouvelle gare des Chemins de fer de Provence, sur le parvis de laquelle nous avions organisé, en 2004, un grand repas de rue avec ce qui était, à l’époque, notre section socialiste. En décembre 2007, c’est également ici que Nice Autrement avait symboliquement présenté ses propositions en matière de transports avant de prendre le train des Pignes.
Cette rue est aussi celle de la famille de Youssou Dia, collégien à Vernier, qui fut jusqu’à l’an dernier un « conseiller général jeune » exemplaire.
Pour compléter le 5.17, on peut citer la rue Thivin (du nom d’un grand résistant exécuté en 1943 et qui, photograveur de métier, s’était fait une spécialité de fabriquer des timbres où l’effigie du Maréchal Pétain était remplacée par celle… du Général De gaulle) où le coquet hôtel « Comté de Nice » a pris la suite d’un squat plutôt mal fréquenté.
Enfin, pour être tout à fait complet, il ne faut pas oublier le passage Malausséna (avec une petite cour intérieure dont l’atmosphère, à la fois paisible et raffinée, rappelle celle des placettes de Montmartre) et la petite rue de la gare du Sud.
Mais pour moi, il est évidemment difficile de traverser ce quartier sans penser à cette nuit d’il y a bien longtemps, passée sur un des bancs qui bordaient alors la Gare du Sud. Evocation reprise dans mes Fragments de Nice : « Avant de quitter définitivement l’esplanade, je ne peux m’empêcher d’avoir un dernier regard tendre et nostalgique vers l’emplacement du banc où, une nuit de juillet, le petit Kerouac de la Libé rêvait sa vie… »
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2 commentaires:
Je reconnais là un extrait d'un très mauvais texte où ce batiment avit été comparé à un mégalithe flamboyant échoué dans le désert australien...
C'est dire s'il fallait un excellent acteur pour faire passer un pareil texte.
Lors de la présentation du projet gare du sud au gymnase thérèse roméo, je m'étais dit que cette rue "alfred binet" allait poser bien des problèmes pour connecter tram et train des pignes.
A la réflexion, je me demande s'il est bien judicieux de vouloir faire cette connection, sachant qu'un simple tapis roulant comme il en existe dans certaines lignes de métro doit pouvoir assurer efficacement cette connection et certainement à moindre coût.
Maintenant, c'est vrai Patrick que si ma réflexion est aussi peu performante que ma vision...(passage protégé bd de cessole, ce soir), je m'en excuse.
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