"Le Rio Grande familial"
Après une double incursion dans le sud avec les
5.02 et le
5.03, revenons au nord avec le 5.13, voisin du
5.12 qui fut, il y a déjà quelques mois, le point de départ de nos ballades dans le 5e canton.

Le 5.13 est groupé, comme son nom l’indique, autour du boulevard Gorbella (plus précisément sa partie haute du n° 37 au n° 69, du n° 38 au n° 70), ce boulevard qui, en quelques années a perdu ses arbres pour gagner… le tramway.
En fait, cette portion de Gorbella concentre les lieux les plus connus du quartier.
La Tour de l’ex-CACEL d’abord, qui fut construite dans les années quatre-vingt sur fond de polémique. Avec de nombreux pétionnaires du quartier, ma section du PS, dirigée en ce temps-là par Gérard Corboli, ne voulait pas de cette construction qui allait défigurer Nice Nord en le transformant en métropole américaine. Aujourd’hui, avec le recul, force est de constater que nous avions à l’époque la tête près du bonnet, car si, au final, la Tour n’est pas la Giralda, elle s’intègre relativement bien au paysage urbain.

Depuis la disparition du CACEL et de son folklorique directeur Jean-Claude Pastorelli qui, négligeant les chocolats, distribuait en fin d’année des… Louis d’or, la Tour est le siège d’un petit théâtre où j’aime bien aller le dimanche après-midi assister à un spectacle du Cercle Molière ou d’une autre troupe niçoise.
Un peu plus bas en face, l’école Ray-Gorbella abrite trois bureaux de vote les jours d’élection. Comme je l’explique dans « Fragments de Nice », c’est ici que j’ai compris, vers 21 heures, le soir du deuxième tour des Municipales de 2001, que nous allions perdre, de peu, mais perdre…
C’est aussi dans cette école qu’à la demande de la directrice de l’époque, Natura Auvergne, j’ai donné pour la première fois de ma vie des cours (sur l’Europe et le Président de la République) à des enfants du primaire. Je conserve un souvenir ému de cette expérience restée à ce jour unique.
Enfin, il y a quelques jours, c’est cette même école que
nous avons un moment occupée avec Dominique, Clotilde et quelques autres pour la bonne cause.
Au 40 bis se trouvait la
permanence d’Henri Fiszbin dirigée par Lucien Fouques entre 1986 et 1988. Par la suite, Lucien, devenu notre chargé de mission au Conseil général, m’aida beaucoup dans la lutte que j’avais entreprise pour soutenir les petits commerçants de la modeste cité Ray-Gorbella (à l’intersection des deux avenues) contre les grandes surfaces du quartier qui voulaient ouvrir… le dimanche matin.
Le 5.13, c’est aussi le côté impair de l’avenue du Ray. De la place Alexandre Médecin à la place Fontaine du temple, l’avenue est même une sorte de
Rio Grande familial, la frontière entre le 5e et le 7e canton.
Au nord, l’avenue du Ray passe devant l’entrée du « 54 », la cité (résidence de Falicon) où, il y a quelques décennies, j’ai enlevé celle qui allait devenir la conseillère générale du 7e canton à sa famille. Thérèse, ma belle-mère, y habite toujours le bâtiment 8, et si mes rapports avec elle sont excellents, ils sont aussi parfaitement désintéressés car le 54 a son emprise, en fait, dans le 11e canton.
Les rues Alexandre Dumas, Aristide Briand et Georges Bidault, pourtant incrustées dans le 5.12 complètent le bureau de vote « Gorbella ». A noter que Georges Bidault fut le signataire du traité franco-italien de 1947 qui restitua Tende et La Brigue à la France… et au comté de Nice. De quoi électriser les supporters de la Brigade Sud dont la tribune surplombe précisément la rue Georges Bidault !