07 mars 2006

The show must not go on


Alerté pendant la manif anti-CPE par leur responsable, je me retrouve à partir de 19 heures, dans le hall du Théâtre de Nice, à l’Assemblée Générale des intermittents du spectacle qui, dos au mur, doivent réagir aux nouvelles propositions du gouvernement et du MEDEF dans le cadre des négociations entre partenaires sociaux qui ont repris mi-février.

Seul élu présent, je suis chaleureusement accueilli, et je peux constater la mobilisation contre un gouvernement qui donne son feu vert à l’exclusion de milliers d’artistes, par exemple en baissant l’allocation jusqu’à 50% pour les intermittents les moins payés….

Les visages sont sérieux, les interventions courtes, on devine un mélange de colère et de désarroi. Finalement la grève est votée à l’unanimité pour demain, alors même qu’un spectacle de Jérôme Savary est prévu. La décision est grave pour ces gens de spectacle. La crainte est grande de s’aliéner un public bien souvent égoïste. Mais la décision est calmement assumée et déjà on discute des modalités de la journée de lutte…

Pourtant, comme pour le CPE, la majorité UMP, sourde aux désirs de la population, risque fort de retenir les propositions du MEDEF sans état d'âme, pour un statut encore pire que celui mis en place par le Protocole de 2003.

Ce sera donc à la gauche politique de s’appuyer sur ces mouvements sociaux pour transformer dans les plus brefs délais ces victoires à la Villepin en victoires à la Pyrrhus.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

En complément, le texte unitaire (CGT/CIP-IDF) lu aux Victoires de la Musique :

« Après avoir annoncé la manifestation du 8 mars, les Wriggles, entourés de Bénabar, Juliette, Camille, Cali, Olivia Ruiz, Didier Lockwood, Tryo, ont lu le texte suivant :

Nous, artistes et techniciens, donc intermittents, avons entendu de nombreuses promesses depuis 3 ans. Elles n’ont jamais été tenues.

Le régime pérenne, juste et équitable, promis par le ministre de la culture pour le 1er janvier 2006, n’a pas vu le jour : contrairement à ses annonces nous venons d’apprendre, avant-hier, que le protocole mis en place en 2003, dénoncé par tous, est reconduit jusqu’à ce qu’un nouvel accord intervienne. Nous voyons la situation se détériorer, la précarité s’installer, se généraliser et pourtant... rien !

Alors que tous les rapports montrent que le régime mis en place en 2003 coûte bien plus cher, Alors qu’il exclut les plus fragiles d’entre nous, tout en augmentant l’indemnisation de ceux qui gagnent le plus, Alors qu’il n’est pas adapté à nos pratiques d’emploi nécessairement discontinues, Alors qu’il en va de nos vies, de l’avenir de la musique et de la création artistique. Les négociations n’aboutissent pas !

Pourtant, nous avons élaboré un projet équitable et solidaire d’indemnisation par l’assurance chômage. Il a été reconnu moins coûteux par l’Unédic et les services sociaux du ministère, il est soutenu par les parlementaires, mais à aucun moment, il n’a été pris en compte dans les négociations, que ce soit par le MEDEF ou le gouvernement. Au contraire, le MEDEF s’obstine à vouloir casser les droits sociaux des salariés intermittents, comme ceux de tous les chômeurs.

Nous espérons que le gouvernement aura le courage et la volonté de s’y opposer.

Une proposition de loi a été élaborée depuis plus d’un an. Elle reprend nos principales revendications. Elle est déjà signée par 476 parlementaires de tous bords. Nous voulons que cette Proposition de Loi soit adoptée au plus vite. C’est la responsabilité du gouvernement.

Nous voulons l’abrogation du protocole 2003 !!! Il ne peut y avoir de victoire ni de culture sans droits sociaux ! »

http://www.cip-idf.org