A Nice aussi.
A Nice aussi, la « Manif »…
Manifestation massive, déterminée, mais aussi solidaire et joyeuse, un parcours enfin digne du droit de manifester, le printemps installé, et surtout, une de ces participations dont on dit qu’elle est réussie parce qu’il y a « plein de monde qu’on ne connaît même pas ».
Au-delà des slogans toujours un peu convenus, des images plein la tête. Des mots aussi.
Cet ancien combattant qui explique que ce mouvement pour la dignité relève de la philosophie du Conseil National de la Résistance, ces collègues de fac enfin massivement mobilisés, la jeunesse un peu partout (lycéens, étudiants, mais aussi beaucoup de jeunes actifs ou aspirants actifs au milieu des délégations syndicales), les intermittents du spectacle, icônes de la précarité, le musicien niçois qui en février avait fait la une de Niac TV, ce doctorant qui cherche à réconcilier sport et éducation, le maquillage façon supporters de foot des militantes de FO, la courageuse délégation des municipaux CGT (la grève en mairie, ce n’est pas génial pour la promotion…), l’élégance des écharpes blanches de la CGC, les acteurs Gérard Lanvin et Claude Brasseur en spectateurs engagés devant leur hôtel sur la Promenade…
On parle de Villepin, de Sarkozy, du CPE bien sûr, mes les considérations locales ne sont pas absentes : que d’encouragements pour… 2008 !
Il est vrai que la proximité du chantier du tramway alimente aussi les conversations. C’est ainsi que mon ami et voisin Maxime risque une comparaison jubilatoire entre notre avenue Borriglione et le cloaque de la Main street de Deadwood (vous savez, la HBO attitude du jeudi soir…).
A l’heure de la dispersion, face au monument du Centenaire, personne ne doute que devant cette solidarité, cette détermination, cette colère, le locataire psychorigide de Matignon doit répondre rapidement à l’alternative jadis expérimentée par le Maréchal de Mac Mahon : se soumettre ou se démettre.
Photo : Henri Cottalorda
29 mars 2006
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6 commentaires:
Avec un clin d'oeil
Comme pour beaucoup la jounée d'hier à été forte en emotions, lorsqu'on s'implique pour que ça change .puisque vous parler des fonctionnaires j'en profite pour rendre hommage à tous mes copains du Syndicat C.G.T de la mairie de Nice, à tous ceux et celles qui preparent en amont les réunions, tracts, diffusions, sans parler de l'activité syndicale qui continue... des heures aprés nos heures.C'est pas simple à la mairie on s'en prend encore plein la gueule!concernant la promotion, pas besoin de faire la grève ni d'être militant pour nous oublier.Le mépris que porte le maire pour l'ensemble du personnel justifie la situation mais nos conditions de travail se sont améliorées depuis toutes ces années(pour moi 18 ans)avec toujours le personnel derrière nous!mais revennons à la manif d'hier 8h du mat derniers details d'abord les mômes à l'ecole(puisqu'ils ne fonts pas la grève autant qu'ils aient du boulot)ensuite banderolles,drapeaux, badges et on fait chauffer le photocopieur;on se retrouve tous à la manif avec l'agréable surprise de voir que nos efforts on payés syndiqués, non syndiqués même les copines de mon service (vitrine du maire SVP!)que d'emotions! rencontrer les copains des Ul UD ceux des inter-pro avec qui mes souvenirs de stages, de luttes et de rigolades aussi, c'est la "famille CGT" et comme si ça suffisait pas: j'aurais pu ne pas voir cette femme qui pleurait un heure plus tôt la detresse dans le regard, et le vide à ses pieds à me glacer le sang;pas le temps de réfléchir, quelques paroles, de l'attention et le calme reviens "les hommes sont des lâches" me dit-elle c'est sûr! je lui parle de Villepin et de choses complétement inutiles et essentielles qui nous font avancer nous les femmes ;plus tard elle se trouvait au bord de la manif nous regardant défiler ! Quelle jounée Salut Dom,Gigi,Christine, Bernard et les autres à demain!
J'ai bien aimé la photo d'Henri. Il s'agit effectivement de la quadrature du cercle. Que cherche Villepin en bloquant toute ouverture? Que cherche Sarko en se démarquant de son premier ministre tout en le soutenant? Que cherche Chirac campé sur son trône? Le pouvoir bien sur, le Pouvoir. Pendant que les forces vives de la nation sont dans la rue pour demander plus de justice, plus de solidarité, plus de démocratie, plus de dignité.
La seule chose qui m'ait attristée est la moyenne d'âge des militants du PS derrière la banderole ! Militants qui ont tout mon respect bien sûr mais j'espère que la relève s'était "éparpillée" au gré de la manifestation ...D'ailleurs, il y avait tellement de monde que je ne t'ai pas vu Patrick !
Merci pour la moyenne d'age. nous etions quands même quelques uns à etre dans la bonne tranche. Quands aux plus jeunes, ils etaient certainement en tête de cortége puisque c'est pour eux que nous avons défilé. Cela n'enléve rien aux autres, plus agés, car, en s'impliquant pour les jeunes, ils prouvent que la solidarité intergénérationnelle au PS n'est pas un vain mot.
"Il y à trois choses d'impossible:
le retrait, la suspension, et la dénaturation du projet."
Déclaration de notre 1er ministre
qui n'à même pas pris la peine de concerter ses propres ministres,
Borloo et Larcher. Pour un peu on aurait pu les accueillirs dans la manif, ils auraient eu de bonnes raisons de protester contre le manque de dialogue au sein même du gouvernement.
Malheureusement, au dela du CPE et de l'intransigeance d'un ministre cheveux au vent et sabre au clair, je croit que la France est prise en otage pour une question d'investiture entre deux personnages cyniques qui paraissent moins interressés par les reformes, sans doute nécessaires, que par leur destin national. La droite, à travers l'UMP, est en guerre civile contre elle-même, la société Française, à travers les jeunes, est son dégat collatéral.
Ces deux ministres en guerre sont des vendeurs de profond désespoir.
Ils n'ont pas compris que la plus grande des richesses, pour l'entreprise, c'est l'homme. Sans lui, l'économie n'existe pas. C'est lui qui doit être au centre du développement économique.
avec le CPE et le CNE, car il ne faut pas l'oublier lui aussi, pas de perspectives et de projets pour l'avenir, or, les hommes ont besoin de tout cela pour donner un sens à leur vie.
En marchant ensembles vers l'avenir
et leurs projet, ils trouveront l'essentiel de ce qu'ils cherchent de fondamental chez tout homme: le lien social et la reconnaissance mutuelle, l'estime de soit et la dignité. C'est à dire tout ce que peu procurer une aventure commune.
Restons vigilants, et lorsque nous seront au pouvoir nous aurons l'obligation de ne pas decevoir.
ANTONIN
En surfant sur ton site et ton blog, je m'aperçoit, un peu dépité, que tu a trouvé un nouveau maître en matière de photographie, et, qui plus est, semble avoir un immense talent. Il ne faut pas s'en méfier, même s'il n'est pas de notre section, en plus ses photos sont très belles.
ANTONIN
Et pendant ce temps au conseil constitutionnel....
Et pendant ce temps au conseil constitutionnel....
Et pendant ce temps, visiblement, les "sages" estiment que 2 millions de manifestants ce n'est pas assez.
On objectera que le conseil n'est pas sensé tirer de conclusion de nature politique, qu'il doit juste vérifier si les textes sont en conformité avec la constitution, que son travail est surtout technique, qu'après tout, ce sont les dictateurs les premiers qui cherchent à renverser les constitutions en organisant des marches sur Rome.....
Mais quand même.
Quand même, ce contrat de dupe n'avait rien pour se justifier, il disait au patronat "allez-y, soyez malhonnêtes, abusez de vos pouvoirs, la loi vous y autorise" il était adopté sans débat, sans écoute, il était ouvertement destiné aux "jeunes des banlieues" (qui était cette fois-ci encore plus couverts d'autocollants anti-CPE que les militants de l'unef) ce qui lui donnait un air de vendetta anti-pauvres, il s'inscrivait dans une guerre personnelle entre deux politiciens; en bref, il pouvait servir à tout.... sauf aux intérêts de la République elle même.
Mais le conseil a dit oui, et il semble que désormais, le CPE rentre dans la loi, sans tenir compte des critiques (même le Financial Times le trouve trop précaire, un comble: même la presse murdochienne s'y met) sans écouter même les opposants les plus tièdes, sans écouter une rue qui n'est pas, qui ne peut plus être considérée comme l'instrument de syndicats ou de partis, mais qui se fait le porte voix de la société elle même (soyons honnêtes: les partis de gauche et les syndicats ne sont plus depuis longtemps capable de faire descendre 2 millions de personnes dans la rue, il faut que le "commun de mortels" s'en mêle pour atteindre un tel nombre).
En théorie, les politiques, les "décideurs" sont les serviteurs de cette société qu'ils sont censés représenter, et d'ailleurs, ils s'enorgueillissent de ce titre, mais le pouvoir a définitivement tourné les têtes et le gouvernement actuel est composé, pour partie du moins, par des gens qui se prennent pour des maîtres et qui ont oublié quelle était leur place.
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