
P.S. Billet partagé, ainsi que les voeux, avec Dominique.Conseiller général des Alpes-Maritimes (canton de Nice 5) - Président de l'association "Gauche Autrement" - PRG

P.S. Billet partagé, ainsi que les voeux, avec Dominique.

Je me souviens du 29 novembre 2002. Ce jour-là, l'avenue fut bouclée à la hauteur du 11 une bonne partie de la matinée par les forces de police. Sur le trottoir gît, une balle dans la nuque, Adrienne Franchi, quatre-vingts ans, qui fut par deux fois – en 1990 et 1992 – mon adversaire Front National aux élections cantonales. Un peu plus loin, un passant, lui aussi âgé, souffre, une balle dans l’épaule. On apprendra plus tard que le tireur, un chauffeur de bus retraité, a regagné, son forfait accompli, le hall du n° 11 où il occupe un appartement au dernier étage et s’est tiré une balle dans la tête. Un différend de voisinage à propos d’une fuite d’eau et d’un ravalement de façade entre le forcené et mon adversaire aurait été à l’origine du drame.
des magnifiques portraits de femmes peints en médaillons sur sa façade. Les rues du Soleil et Puget sont presque bucoliques grâce à leurs magnifiques « reculs jardinés » pourtant amputés, il y a deux ans, pour faire de la place au tramway qui, désormais, tintinnabule toute la journée. Au 22 de la
rue du Soleil, la résidence… du Soleil a illustré au premier degré sa dénomination par un magnifique soleil en plexiglas qui domine sa façade. Le résultat est pittoresque. Juste en face, une villa mauresque nous fait traverser la Méditerranée en même temps que la rue.

La fonction de conseiller général ne permet que très rarement la fréquentation de la poésie, a fortiori quand celle-ci a des accents surréalistes... Et pourtant !
Saint Barthélemy où une surprise nous attendait : les Vierges - qui avaient été préservées de la tempête - peuvent à nouveau chanter la gloire de Lucie pour détendre nos corps grelottants et recroquevillés. Heureusement, le vin chaud servi dans le cloître du monastère après cet ultime spectacle va nous réconforter. Du coup, l'ambiance monte d'un cran et, si l'esprit de Lucie était toujours parmi nous, c'était moins celui de l'austère Sicilienne que celui de celle qui fait un tour in the sky with diamonds...
jour-là le furent dans le quartier : René Barralis, Lucien Chervin, Auguste Gouirand, Jean Ballestra et Roger Boyer, qui donnera son nom au square de la Dominante. Chaque 28 août, à 18 heures, je fais partie de la (toute) petite foule qui rend hommage à ces héros dans l’indifférence un peu générale devant le 20, en compagnie des survivants toujours moins nombreux d’année en année. Après l’insouciance des vacances d’été, ce moment d’intense communion est un petit électrochoc qui me ramène chaque fois à l’ambivalence de nos destinées.
avec ses beaux arbres à feuilles caduques, un petit échantillon d’automne. Il abrite aussi la Maison de l’Environnement dans un bâtiment qui fut celui de la sulfureuse Radio Baie des Anges, en son temps voix officielle du médecinisme. C’est du jardin de l’Evêché que démarre également le célèbre GR5, chemin de randonnée qui relie Nice à… Rotterdam, en passant par Aspremont, le Mont Cima, Utelle, Saint Etienne de Tinée…, le Luxembourg et la Belgique, soit plus de 1500 kilomètres. Un panneau en bois matérialise ce lieu symbolique depuis peu. Devant lui, je me dis que, peut-être, le conseiller général du canton se devrait de… bon… enfin… on verra !



Notons enfin, à l’intersection nord avec Bellevue, le superbe palais Molière où, pendant quelques semaines dans les années 70, nous avions sous-loué un studio sous les toits sans jamais l’habiter, probablement découragés par notre prédécesseur, admirateur de la famille Adams, qui avait peint tous les murs… en noir !
La rue Edouard Dalmas fait aussi partie du périmètre, avec ses deux superbes villas à fresques, fausses jumelles que nous avons sauvées, avec le soutien de la population, d’une destruction programmée par les urbanistes de la ville.
Reste encore, du 22 au 36, une petite partie de la rue Théodore de Banville, juste le temps de vérifier qu’à Nice Nord, existent les pistes cyclables les plus désertes de la ville et de rappeler que ce brave Théo, poète « aux rimes riches » comme le rapporte la chronique, né à Moulins (nul n’est parfait), était complètement frapadingue de notre cité : « Nice est une déesse vivante sortie des flots d’écume sous un baiser du soleil. On vient à Nice pour une semaine et on y reste toute sa vie… ».
- un théâtre (voir Les théâtres du 5e canton),
C’est que, par deux fois au moins, cet établissement m’a accueilli en compagnie de personnages illustres. En 1990, pour ma première campagne cantonale dans le 5e canton, Laurent Fabius, alors Président de l’Assemblée Nationale, m’avait fait l’amitié de venir à Nice me soutenir dans une modeste réunion de proximité. Sa venue avait d’ailleurs déclenché un afflux de curieux et une tempête médiatique dans un quartier qui restera incrédule jusqu’à l’arrivée de Laurent. Deux ans plus tard, les aléas de la vie politique m’avaient transformé pendant deux mois en responsable de campagne officieux de Léon Schwartzenberg, tête de liste dans notre département pour les régionales. Après un face à face plutôt tendu à La Libé avec l’actuel marie de Nice, nous avions animé de conserve avec Léon, politique un peu lunaire mais très humain, une réunion dans ce qui était devenu, depuis l’épisode Fabius, mon quartier général.
Au-delà, le 5.07, c’est aussi l’avenue Saint Barthélemy avec, au n°34, le curieux immeuble aux balcons en forme de soucoupes volantes, la Montée Claire Virenque, du nom d’une poétesse niçoise qui n’a jamais rien fait à l’insu de son plein gré, les rues Calvino et Andréani qui sillonnent cette colline Saint Barthélemy dont le Prieuré du Vieux Logis est le diamant ocre. Le tout, sous le regard de l’ange qui surmonte l’étrange clocher de l’église.
Les escaliers sont nombreux dans le quartier pour relier rues parallèles et superposées : Saint Barthélemy-Imbert, Besset-Virenque, et bien sûr celui du romain chemin du Collet. Le conseiller général s’est souvent battu avec les autorités pour leur assurer une propreté conforme à leur utilité et à leur poésie.

« Nice secret et insolite » (Editions Les beaux jours) est un petit livre épatant pour tous ceux qui veulent faire le point sur leur histoire d’amour avec Nice. 
Après avoir « forrestgumpé » dès potron-minet une dizaine de kilomètres entre Saône (ma chère Saône!) et Rhône dans les rues de Lyon, j'avais rendez-vous ce dimanche, à la Part-Dieu, avec une assemblée de l'Association des Amis du Chevalier Ponthus.
Il faut dire que ma mère est née Ponthus et que, pour l’occasion, j’étais convié à présenter sous forme de conférence la vie du résistant Edgard Ponthus, mon grand-père.
Créée il y a vingt-cinq ans par l’entreprenant parisien Pierre Ponthus, cette association surfait, à l’époque, sur la passion toute nouvelle des Français pour la généalogie. Ponthus par ma mère, j’ai immédiatement adhéré au projet… et à l’association. Et depuis, à ma façon, j’ai toujours joué le jeu, visitant par exemple les cimetières de l’Ain qui regorgent de tombes estampillées Ponthus ou profitant de mon passage en 2003 à Salt Lake City pour extirper une trentaine d’ancêtres des limbes de la cave-bibliothèque des Mormons.
Cela dit, aujourd’hui, sous l’impulsion des généalogistes en chef de l’association, Paule Achard et Raymonde Malsert, l’arbre des Ponthus a fière allure avec, à son sommet, un certain Claude né, excusez du peu, en 1540.
Mais là n’est peut-être pas l’essentiel. En effet, les amis du Chevalier Ponthus ne constituent pas une association généalogique comme les autres. C’est que l’AACP est dépositaire de la très belle histoire du chevalier de Ponthus.
Un type épatant ce chevalier : qu’on en juge. Né en Galice à la fin du Ve siècle, il se sauve en Bretagne avec quelques copains pour échapper au sultan de Babylone. Dans la foulée, il séduit la belle Sidoine, fille du roi de Bretagne. Plus exactement, il entame, comme on dirait aujourd’hui, une relation compliquée du genre « je t’aime, moi non plus ». Du coup, il va se livrer aux pires excentricités pour éblouir la belle. Ainsi, il va guerroyer en Angleterre, réconcilier les Anglais et les Irlandais, fracasser le roi de Bourgogne, faire l’ermite dans la forêt de Brocéliande, mettre la pâté aux Sarrasins, devenir subrepticement roi de Galice, et surtout, réussir à pénétrer le cercle très fermé des chevaliers de la Table ronde. Le jour où j’ai appris ce dernier détail, j’avoue en être resté baba : avoir comme ancêtre un pote du roi Arthur, de Lancelot et consorts, annexer au patrimoine familial Excalibur et le Saint Graal, c’était vraiment trop classe… ! Du coup, là aussi, j’ai joué le jeu en me rendant, dès 2001, à Cedeira en Galice pour emprunter la rua del Caballero Ponthus, ou en passant une nuit entière, en 2002, dans la forêt de Brocéliande, histoire de mériter moi aussi une petite place autour de la Table ronde.
En fait, pour justifier vraiment cette invitation chevaleresque, j’ai conscience, comme tous les « cousins » de l’association, qu’il est impératif de faire la jonction généalogique entre notre cher Claude du XVe siècle et le ténébreux chevalier du Ve siècle.
Ce n’est pas gagné, mais ne dit-on pas qu’ à cœur Ponthus, rien d’impossible !